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MEUNIER CONSTANTIN (1831-1905)

<it>Au pays noir</it>, C. Meunier - crédits : DeAgostini/ Getty Images

Au pays noir, C. Meunier

Sculpteur et peintre belge. Dès sa jeunesse, Meunier a été profondément marqué par les maîtres du réalisme français et belge dont il allait, dans une large mesure, poursuivre l'inspiration jusqu'à la fin du siècle : son ami Charles de Groux (1825-1870), le « peintre des malheureux » ; Millet, dont les sujets paysans sont très tôt connus et appréciés en Belgique ; Courbet, dont les Casseurs de pierre font sensation à Bruxelles en 1851. Dès lors, les sujets religieux qu'il peint à l'occasion d'un séjour à la Trappe dans les années 1860 ne sont qu'un intermède. C'est à partir de 1884 qu'il trouve sa voie en se tournant définitivement vers le grand et unique sujet de la dernière partie de sa vie : le monde du travail de la Belgique industrielle, du Pays noir. Sculptures et peintures se succèdent alors régulièrement. Les secondes, moins connues, valent surtout par l'énergie et la franchise sans apprêt avec laquelle ces sujets austères sont abordés (Hauts Fourneaux, Charbonnages sous la neige, Au Pays noir, 1890). Mais c'est dans la sculpture surtout, qui occupe la plus grande part de son activité, que l'art de Meunier trouve son accomplissement. Le Marteleur, dont il expose avec succès le plâtre au Salon de Paris en 1886, marque le début d'une série de « types » abondamment diffusés par la photographie et la gravure, et qu'on peut voir aujourd'hui sur les places et dans les musées de Belgique. Le Puddleur (1887), Le Débardeur d'Anvers(1890), Le Vieux Cheval de mine (1893), Le Semeur (1898) conduisaient ainsi à un grand monument que Meunier n'a pas eu le temps d'achever mais dont le titre résume l'ambition de sa vie : Glorification du Travail. Évitant presque toujours l'anecdote, expressif sans sentimentalité, « réaliste » mais très soucieux aussi de la forme et du style, l'art de Meunier atteignit d'emblée à une sorte de classicisme qui devait lui rallier tous les suffrages : « C'est un homme admirable. Il a la grandeur de Millet. C'est un des grands artistes du siècle » (Rodin).

— Jean-Paul BOUILLON

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Écrit par

  • : professeur d'histoire de l'art moderne et contemporain à l'université Blaise-Pascal, Clermont-Ferrand

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Pour citer cet article

Jean-Paul BOUILLON. MEUNIER CONSTANTIN (1831-1905) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

<it>Au pays noir</it>, C. Meunier - crédits : DeAgostini/ Getty Images

Au pays noir, C. Meunier

Autres références

  • TECHNIQUE ET ART

    • Écrit par Marc LE BOT
    • 5 572 mots
    • 1 média
    ...d'une sorte de témoin historique de l'industrialisation, qu'il exalte comme un épisode d'une moderne Légende des siècles. Plus tard, l'œuvre de Constantin Meunier, dans l'esprit de l'humanitarisme chrétien, et celle de Maximilien Luce, plus proche des idéologies socialistes et anarchistes,...

Voir aussi