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CONSERVATOIRE DU LITTORAL

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Les fondements du Conservatoire du littoral

Michel Piquard établit, pour le futur organisme, trois principes qui témoignent de sa clairvoyance et de son pragmatisme. Tout d’abord, la mission de cet organisme doit avoir un caractère national : la décision d’intervenir doit être prise en se dégageant autant que possible des pressions et des contingences locales. Ensuite, c’est un nouvel organisme spécialisé qui doit être mis en place. Michel Piquard aurait préféré s’appuyer sur une structure publique existante. Mais, évoquant l’Office national des forêts – créé en 1965 pour gérer, dans un double objectif de production de bois et de maintien des équilibres naturels, les forêts de l’État et des collectivités locales – et les services maritimes de l’Équipement chargés de développer les infrastructures portuaires et de gérer le domaine public maritime –, il déplore que les missions de protection y soient trop souvent sacrifiées au bénéfice de la création d’infrastructures et de l’activité économique, jugées plus gratifiantes pour les ingénieurs. Un établissement dont la préservation serait la seule mission s’y consacrerait entièrement. Enfin, si la constitution du patrimoine sauvegardé doit être nationale, sa gestion doit être locale, pour que les habitants des régions concernées ne se sentent pas dépossédés, mais soient au contraire aussi impliqués que possible dans la protection. Alors que les collectivités locales étaient souvent considérées comme les « complices des bétonneurs », cette proposition paraissait alors provocante. Elle se révélera au contraire une des clés de la réussite du Conservatoire.

Olivier Guichard, ministre d’État, chargé de l’aménagement du territoire, de l’équipement et des transports, présente dès 1975 un projet de loi conforme aux propositions de Michel Piquard. Le ministre des Finances, Valéry Giscard d’Estaing, exprime ses vives réticences sur le projet. C’est lui pourtant, devenu président de la République, qui promulgue la loi, votée à l’unanimité des deux chambres, créant ce Conservatoire.

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Écrit par

  • : ingénieur général du génie rural, des eaux et des forêts, retraité, vice-président du comité français pour l'Union internationale pour la conservation de la nature

Classification

Pour citer cet article

François LETOURNEUX. CONSERVATOIRE DU LITTORAL [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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Médias

Les Garennes de Lornel - crédits : A. Ceccaroli/ Conservatoire du littoral

Les Garennes de Lornel

Pointe du Hoc (Calvados) - crédits : F. Larrey/ Conservatoire du littoral

Pointe du Hoc (Calvados)

Corniche des Maures - crédits : É. Roux/ Conservatoire du littoral

Corniche des Maures

Autres références

  • NORD-PAS-DE-CALAIS

    • Écrit par
    • 4 708 mots
    • 3 médias
    ...renforcent et le rivage ancien, l'homme a colmaté et asséché un espace primitivement amphibie par un système de canaux, d'écluses et de pompes. Le Conservatoire du littoral a fait d'importants efforts pour préserver les espaces dunaires, les seuls derniers espaces vraiment naturels de la région....
  • SITES NATURELS, France

    • Écrit par
    • 908 mots

    Les aires protégées sont, selon la définition de l'U.I.C.N. (Union internationale pour la conservation de la nature, aujourd'hui Union mondiale pour la nature), des « zones de terre ou de mer particulièrement consacrées à la protection de la biodiversité et des ressources naturelles...