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COMPORTEMENT ANIMAL Développement du comportement

Apprentissage

L' apprentissage peut être défini comme une modification du comportement de l'animal (ou de ses connaissances) qui résulte de l'exposition à l'environnement. L'apprentissage existe chez pratiquement toutes les espèces animales mais à des degrés divers. Le rôle de l'apprentissage est plus important chez les espèces les plus évoluées sur le plan cognitif, capables d'apprendre des comportements nouveaux et complexes. Certains animaux apprennent, notamment, en observant les autres, ce qui peut être moins risqué (lorsqu'il s'agit, par exemple, de savoir si un nouvel aliment est comestible ou non). Cet apprentissage peut également favoriser l'acquisition de techniques sophistiquées telles que le cassage des noix chez les chimpanzés.

Habituation et sensibilisation

L 'habituation fait référence à un phénomène d'apprentissage basique au cours duquel l'animal cesse de réagir à un signal. Par exemple, une limace aquatique, l'aplysie, réagit en se rétractant si on la touche ; un toucher répété amènera une baisse de cette réponse. La sensibilisation est le phénomène inverse : l'animal réagit davantage. Si l'on fait suivre chaque toucher d'un violent courant d'eau, l'aplysie réagira en se rétractant davantage au toucher. En résumé, les animaux tendent à s'habituer et donc à cesser de réagir si une stimulation n'apporte ni agrément ni désagrément, alors qu'ils seront sensibilisés à une expérience désagréable.

Apprentissage associatif

L'apprentissage associatif implique, comme son nom l'indique, que l'animal fasse une association entre deux événements (conditionnement classique) ou entre un comportement et une conséquence (conditionnement opérant). Par exemple, dans le conditionnement classique, décrit par Ivan Petrovitch Pavlov au début du xxe siècle, un chien qui est habitué à entendre une cloche sonner juste avant de recevoir de la nourriture se mettra à saliver dès qu'il entendra le son de la cloche. Dans le conditionnement opérant, où l'animal doit faire quelque chose pour obtenir une récompense (alors que dans l'expérience de Pavlov, le chien reçoit sa nourriture quoi qu'il fasse), étudié en particulier par Burrhus Frederic Skinner au milieu du xxe siècle, un rat appuiera sur un levier tout d'abord par hasard en explorant sa cage, puis de façon délibérée si cet acte est toujours associé à l'arrivée de nourriture. Les mêmes mécanismes expliquent une grande partie des apprentissages dans la nature : l'animal apprend à associer certains événements et à rechercher les situations ou à réitérer les comportements ayant été renforcés (c'est-à-dire qui ont eu des conséquences positives) et à éviter ceux qui ont des conséquences négatives. Par exemple, un jeune putois rencontrant un rat pour la première fois tentera de l'attraper en le mordant n'importe où. Il apprend ensuite, au fur et à mesure de ses tentatives, qu'il faut saisir le rat par la nuque pour le tuer sans risquer d'être lui-même mordu.

Apprentissage latent

Mais l'apprentissage peut également avoir lieu sans récompense. Par exemple, si on donne l'occasion à un rat d'explorer un labyrinthe, il le fera spontanément et en retiendra les caractéristiques. Les membres d'un couple, les parents et leur progéniture, et les animaux appartenant à un même groupe sont souvent capables de reconnaissance individuelle : il s'agit probablement d'un mélange d'apprentissage latent (la simple rencontre répétée des autres membres du groupe peut permettre d'apprendre certaines de leurs caractéristiques – aspect physique, voix...) et de conditionnement (les interactions entre les individus pouvant être considérées comme des situations positives ou négatives suivant leurs relations : par exemple,[...]

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Pour citer cet article

Dalila BOVET. COMPORTEMENT ANIMAL - Développement du comportement [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Perroquet - crédits : D. Bovet

Perroquet

Babouins - crédits : Manoj Shah/ The Image Bank/ Getty Images

Babouins

Autres références

  • AGRESSIVITÉ, éthologie

    • Écrit par Philippe ROPARTZ
    • 3 931 mots
    ...l'espace disponible, de la frustration, de la privation alimentaire, de la concurrence, de la structure sociale du groupe, dans l'expression de l'agression. Il est également certain que, chez l'animal, on ne saurait séparer l'agression des comportements sociaux ; l'animal a besoin d'un adversaire pour exprimer...
  • BEHAVIORISME

    • Écrit par Jean-François LE NY
    • 4 682 mots
    • 2 médias
    ...trente aux années cinquante, se déroule un grand débat sur les théories de l'apprentissage, alimenté par de nombreuses recherches expérimentales, soit chez l'animal, à partir de procédures de conditionnement, soit chez l'homme, notamment au moyen des apprentissages par cœur. L'objectif principal est de...
  • BUYTENDIJK FREDERIK (1887-1974)

    • Écrit par Georges THINÈS
    • 1 281 mots

    Occupant une place particulière parmi les meilleurs psychologues contemporains, le savant hollandais F. J. J. Buytendijk, qui fut pendant de longues années professeur aux universités de Nimègue et d'Utrecht, peut difficilement être rangé dans une école. On ne peut pas non plus le considérer comme...

  • CHARLES SHERRINGTON : CONCEPT D'INTÉGRATION NERVEUSE

    • Écrit par Yves GALIFRET, Yves LAPORTE
    • 304 mots

    La parution en 1906 d'un important ouvrage de sir Charles Scott Sherrington fait date en neurophysiologie. Dans Integrative Action of the Nervous System, il interprète l'unification du comportement d'un organisme comme l'expression ultime d'un processus d'intégration nerveuse. Sous sa forme...

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Voir aussi