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COMPORTEMENT ANIMAL Développement du comportement

Empreinte

Le phénomène d'empreinte ou « imprégnation » a été décrit par Konrad Lorenz chez les oies cendrées dès 1935. Celui-ci raconte avoir observé l'éclosion d'un oison, puis avoir voulu remettre celui-ci sous sa mère. Mais l'oison poussait des cris désespérés et s'entêtait à suivre le chercheur et non sa mère. Lorenz réitéra l'expérience avec d'autres petites oies et comprit alors que celles-ci considèrent comme leur mère le premier objet en mouvement qu'elles aperçoivent lorsqu'elles sortent de l'œuf. L'empreinte, qui peut donc être définie comme un processus d'attachement social et de reconnaissance de son espèce, est caractérisée par une période critique (ce phénomène n'est possible que dans les premiers jours de la vie de l'oisillon), une acquisition très rapide, bien que l'animal ne soit pas récompensé (contrairement aux processus d'apprentissage classique), et un effet à long terme. Les oiseaux sont particulièrement sensibles à ce processus, bien qu'il existe chez les mammifères des formes d'attachement à un « parent adoptif » qui rappellent l'empreinte. La figure parentale observée durant l'enfance peut avoir des conséquences durables : l'oiseau, une fois adulte, montrera des comportements de parade sexuelle devant des individus appartenant à la même espèce que celui qu'il considère comme sa mère. Lorenz cite ainsi le cas d'un paon qui, élevé avec des tortues géantes, essaya ensuite toute sa vie de séduire l'une de ces tortues, refusant de s'intéresser aux femelles de sa propre espèce. Cependant, les phénomènes d'empreinte ne sont pas toujours aussi spectaculaires ; même chez les oiseaux, il est fréquent que les animaux élevés par l'homme ou par d'autres espèces soient spontanément attirés par leurs congénères.

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Pour citer cet article

Dalila BOVET. COMPORTEMENT ANIMAL - Développement du comportement [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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Perroquet - crédits : D. Bovet

Perroquet

Babouins - crédits : Manoj Shah/ The Image Bank/ Getty Images

Babouins

Autres références

  • AGRESSIVITÉ, éthologie

    • Écrit par Philippe ROPARTZ
    • 3 931 mots
    ...l'espace disponible, de la frustration, de la privation alimentaire, de la concurrence, de la structure sociale du groupe, dans l'expression de l'agression. Il est également certain que, chez l'animal, on ne saurait séparer l'agression des comportements sociaux ; l'animal a besoin d'un adversaire pour exprimer...
  • BEHAVIORISME

    • Écrit par Jean-François LE NY
    • 4 682 mots
    • 2 médias
    ...trente aux années cinquante, se déroule un grand débat sur les théories de l'apprentissage, alimenté par de nombreuses recherches expérimentales, soit chez l'animal, à partir de procédures de conditionnement, soit chez l'homme, notamment au moyen des apprentissages par cœur. L'objectif principal est de...
  • BUYTENDIJK FREDERIK (1887-1974)

    • Écrit par Georges THINÈS
    • 1 281 mots

    Occupant une place particulière parmi les meilleurs psychologues contemporains, le savant hollandais F. J. J. Buytendijk, qui fut pendant de longues années professeur aux universités de Nimègue et d'Utrecht, peut difficilement être rangé dans une école. On ne peut pas non plus le considérer comme...

  • CHARLES SHERRINGTON : CONCEPT D'INTÉGRATION NERVEUSE

    • Écrit par Yves GALIFRET, Yves LAPORTE
    • 304 mots

    La parution en 1906 d'un important ouvrage de sir Charles Scott Sherrington fait date en neurophysiologie. Dans Integrative Action of the Nervous System, il interprète l'unification du comportement d'un organisme comme l'expression ultime d'un processus d'intégration nerveuse. Sous sa forme...

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Voir aussi