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CHARLES Ier D'ANJOU (1226-1285) comte de Provence (1246-1285) et roi de Naples et de Sicile (1266-1285)

Dernier fils de Louis VIII, comte du Maine et d'Anjou par la volonté de son père, comte de Provence par son mariage en 1246, avec Béatrice, fille et héritière de Raymond-Bérenger IV, Charles d'Anjou participa à la septième Croisade avec son frère Saint Louis et fut, comme lui, fait prisonnier en Égypte. Malgré les réticences de Saint Louis, il accepta finalement les propositions du pape, qui, dès 1253, offrait de lui inféoder le royaume de Sicile. Charles d'Anjou se constitua un parti en Italie, devint sénateur de Rome en 1263 et prit la tête de la Ligue guelfe. Vainqueur de Manfred à Bénévent, il fut reconnu en 1266 comme roi de Sicile. Vicaire impérial en Toscane et podestat de Florence, maître de l'Italie méridionale et de la Sicile, Charles d'Anjou ne s'estima pas satisfait et reprit contre Byzance la politique traditionnelle des souverains siciliens. Il obtint la principauté d'Achaïe en 1267 et devint roi de Jérusalem en 1277. L'énergie avec laquelle ce Capétien établit dans son royaume sicilien des cadres administratifs rigoureux et une fiscalité inadaptée à l'économie locale rendit vite impopulaires l'Angevin et les barons de son entourage. La révolte dite des Vêpres siciliennes, le 31 mars 1282, et l'intervention d'une armée aragonaise firent passer l'île en quelques mois sous la domination de Pierre III d'Aragon, gendre de Manfred. Charles conserva la partie continentale du royaume et sa capitale, Naples, dont il avait fait le siège d'une cour brillante. Malgré d'âpres compétitions, dues en grande partie aux interventions du Saint-Siège, de qui il était tenu en fief, le royaume de Naples survécut deux siècles à son fondateur.

— Jean FAVIER

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Écrit par

  • : membre de l'Institut, directeur général des Archives de France

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Pour citer cet article

Jean FAVIER. CHARLES Ier D'ANJOU (1226-1285) comte de Provence (1246-1285) et roi de Naples et de Sicile (1266-1285) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ALBANIE

    • Écrit par Anne-Marie AUTISSIER, Odile DANIEL, Universalis, Christian GUT
    • 22 072 mots
    • 9 médias
    ...celle qui fut fondée par Progon ( 1195) autour de Kruja ; leurs luttes favorisèrent les interventions des Bulgares et des Byzantins ; mais à peine ceux-ci avaient-ils soumis la région (1261) qu'elle passait àCharles d'Anjou qui, installé à Vlora dès 1269, se proclame « rex Albaniae » en 1272.
  • CLÉMENT IV, GUI FOULQUES (fin XIIe s.-1268) pape (1265-1268)

    • Écrit par Marcel PACAUT
    • 118 mots

    Pape d'origine française, de son vrai nom Gui Foucoi. Il était archevêque de Narbonne avant son élection. Il eut avant tout une activité politique et favorisa les entreprises en Italie du frère de Saint Louis, Charles d'Anjou, à qui il accorda en fief le royaume de Sicile, poursuivant...

  • INTERRÈGNE GRAND (1250-1273)

    • Écrit par Anne BEN KHEMIS
    • 425 mots

    Quand, en 1250, disparaît l'empereur germanique Frédéric II de Hohenstaufen, il laisse deux fils, Manfred et Conrad, pour hériter de l'Empire et de son royaume sicilien. Le pouvoir des Hohenstaufen sort amoindri de la lutte qu'ils ont soutenue contre la papauté : Guillaume de Hollande...

  • ITALIE - Histoire

    • Écrit par Michel BALARD, Paul GUICHONNET, Jean-Marie MARTIN, Jean-Louis MIÈGE, Paul PETIT
    • 27 498 mots
    • 40 médias
    ...de son père. La curie romaine, pour éviter que l'Italie tout entière ne retombe sous la coupe des Hohenstaufen, inféode le royaume de Sicile à Charles d'Anjou, déjà maître de la Provence. Ayant conclu un traité avec le pape, réuni une armée, obtenu le concours des compagnies financières florentines,...
  • Afficher les 8 références

Voir aussi