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CEA (Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives)

Le Commissariat à l'énergie atomique est institué le 18 octobre 1945 par le gouvernement provisoire du général de Gaulle, sur la proposition de Frédéric Joliot et de Raoul Dautry, nommés respectivement haut-commissaire et administrateur général délégué du gouvernement. Autour d'eux, Pierre Auger, Francis Perrin, Bertrand Goldschmidt, Irène Joliot-Curie et Jules Guérou veulent lancer la France dans la recherche et l'industrialisation de la nouvelle source énergétique que promettent les récentes découvertes de la physique nucléaire et dont les possibilités avaient été clairement exprimées dès 1939 par l'équipe française. Pour garantir son indépendance, le CEA est doté de la personnalité civile, de l'autonomie administrative et financière, ainsi que d'un statut industriel et commercial.

Les activités du secteur civil du CEA sont placées sous la responsabilité de cinq directions opérationnelles et de deux instituts qui pilotent la mise en œuvre des programmes décrits ci-après.

– Les réacteurs nucléaires : études techniques en soutien au fonctionnement du parc actuel des réacteurs à eau pressurisée (REP), futures générations de réacteurs à fission, réacteurs à neutrons rapides, fusion thermonucléaire contrôlée par confinement magnétique.

– Le cycle du combustible : séparation isotopique par laser pour l'enrichissement de l'uranium, nouveaux procédés de retraitement des combustibles usés, recyclage du plutonium, séparation et transmutation des autres actinides et des produits de fission à vie longue, techniques de conditionnement, entreposage et stockage des déchets ultimes ; ces recherches sur l'aval du cycle relèvent des orientations fixées par le gouvernement à travers la loi du 30 décembre 1991 relative à la gestion des déchets nucléaires. Le CEA mène par ailleurs depuis 1992 un important programme d'assainissement radioactif et de démantèlement de ses installations mises à l'arrêt définitif.

– La protection nucléaire et la sûreté : développement des connaissances et des outils nécessaires à l'analyse de sûreté des installations, compréhension des situations incidentelles, radioécologie, épidémiologie, expertise pour les pouvoirs publics. L'Institut de protection et de sûreté nucléaire bénéficie depuis 1992, au sein du CEA, d'une autonomie garantie par un budget individualisé, un comité de direction et un comité scientifique spécifiques.

– Les sciences du vivant : effets des rayonnements ionisants sur la matière vivante (radiobiologie), biologie cellulaire et moléculaire, ingénierie des protéines, écophysiologie végétale, exploration radiométabolique et imagerie nucléaire.

Louis Néel - crédits : Central Press/ Hulton Archives/ getty Images

Louis Néel

– Les sciences de la matière : le CEA joue un rôle essentiel dans les recherches sur les plasmas, en particulier pour la fusion contrôlée, et dans la neutronique. Il contribue pour une large part, en coopération avec le CNRS, à la recherche française en physique nucléaire et en physique des particules élémentaires : de nombreux détecteurs de particules, notamment pour équiper le Cern, ont été construits à Saclay. Dans d'autres domaines, tels que la physique théorique, l'astrophysique ou la physique du solide, les contributions du CEA sont considérables dans le prolongement des études sur les structures magnétiques au moyen des neutrons lents initiées par Louis Néel à Grenoble, ou celles d'Anatole Abragam sur la polarisation dynamique nucléaire (combinant les résonances magnétique nucléaire et paramagnétique électronique), découverte qui a eu d'importantes applications pratiques.

– Les technologies avancées : optronique, microélectronique, instrumentation, sciences des matériaux, métrologie et applications industrielles des rayonnements ionisants ; au-delà de ces disciplines, le CEA joue un rôle important dans[...]

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Écrit par

  • : directeur de la stratégie et de l'évaluation au Commissariat à l'énergie atomique

Classification

Pour citer cet article

Philippe GARDERET. CEA (Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 27/09/2022

Média

Louis Néel - crédits : Central Press/ Hulton Archives/ getty Images

Louis Néel

Autres références

  • FRÉJACQUES CLAUDE (1924-1994)

    • Écrit par
    • 855 mots

    Physicien français, né le 1er août 1924 à Paris et mort le 7 juin 1994 dans la même ville. En cinq décennies, la France est devenue l'une des premières puissances nucléaires du monde. Beaucoup d'efforts très divers ont été nécessaires pour cela. Parmi ceux-ci, la mise au point du procédé de séparation...

  • GIRAUD ANDRÉ (1925-1997)

    • Écrit par
    • 759 mots

    Né le 3 avril 1925 à Bordeaux dans une famille d'enseignants, André Giraud intègre l'École polytechnique en 1944. Il en sort major, ingénieur du corps des mines, non sans être passé par l'École nationale supérieure du pétrole et des moteurs. Sa carrière sera placée sous le signe de l'énergie....

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    Entrer dans Grenoble, c'est entrer dans les Alpes. À 212 mètres d'altitude, sous des cimes culminant entre 2 000 et 3 000 mètres, les 504 734 habitants de l'agglomération grenobloise (2012) occupent le site réputé le plus plat de France, bien qu'exceptionnel pour ce qu'il donne à voir. Car, au bout...

  • JOLIOT-CURIE FRÉDÉRIC (1900-1958)

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    • 3 médias

    Physicien français, né et mort à Paris. Ingénieur de l'École de physique et de chimie industrielles de la Ville de Paris, où il reçut l'enseignement de Paul Langevin, Jean Frédéric Joliot décide de se consacrer à la recherche scientifique et entre en 1925 à l'Institut du ...

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