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BOURSES DU TRAVAIL

C'est sous la Révolution française, semble-t-il, que germe l'idée des Bourses du travail : il s'agissait de créer des organismes où seraient concentrées les offres et les demandes de main-d'œuvre. Mais elle ne se réalise que vers la fin du xixe siècle, en 1886, lorsque le Conseil municipal de Paris adopte un projet de créations (rapport Mesureur) : en 1892, un immeuble est remis aux délégués des chambres syndicales ouvrières de Paris. À la même époque, onze Bourses du travail se fédèrent lors du Congrès de Saint-Étienne. Dirigée à l'origine par les possibilistes, la fédération devient très rapidement le fief des anarchistes, qui contrebalancent ainsi le quasi-monopole que les guesdistes détiennent à la fédération des syndicats.

Sous l'impulsion de Fernand Pelloutier, les Bourses jouent un rôle très important dans l'organisation de la classe ouvrière française. Elles cherchent à mettre à la disposition des travailleurs un réseau de services (en particulier dans le domaine de la mutualité) qui leur permettent de se soustraire à l'emprise des employeurs et à celle de l'État. Elles tendent ainsi « à monopoliser tout service relatif à l'amélioration du sort de la classe ouvrière » et aspirent à « créer un État dans l'État » (Fernand Pelloutier). Les Bourses visent aussi à remplir une fonction d'éducation, par la mise sur pied d'« Universités du peuple ».

Malgré la fusion, en 1895, de la fédération des Bourses avec les fédérations des syndicats et la naissance de la Confédération générale du travail, l'institution des Bourses continue à se développer : en 1908, on en compte cent cinquante-sept. Mais leur rôle diminue peu à peu, alors que s'accroît celui des syndicats.

— Paul CLAUDEL

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Pour citer cet article

Paul CLAUDEL. BOURSES DU TRAVAIL [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • AMIENS CHARTE D' (1906)

    • Écrit par Paul CLAUDEL
    • 865 mots

    Motion votée au IXe congrès confédéral de la C.G.T., tenu du 8 au 16 octobre 1906, la Charte d'Amiens est considérée comme le texte fondamental du syndicalisme révolutionnaire.

    La C.G.T. avait été créée au congrès de Limoges en 1895 par la Fédération des Bourses du travail...

  • CGT (Confédération générale du travail)

    • Écrit par Jean BRUHAT, Universalis, René MOURIAUX
    • 4 429 mots
    • 1 média
    ...socialistes disciples de Jules Guesde et groupait les ouvriers sur la base de la profession. Sur le plan local se multiplient dans le même temps les Bourses du travail dont le principal animateur est Fernand Pelloutier. C'est dans ces conditions que s'ouvre à Limoges, le 23 septembre 1895, un congrès...
  • PELLOUTIER FERNAND (1867-1901)

    • Écrit par Paul CLAUDEL
    • 334 mots

    Fils d'un fonctionnaire des postes, Pelloutier est né à Paris. Il fait ses études au petit séminaire de Guérande puis au collège de Saint-Nazaire. Ayant échoué au baccalauréat, il se consacre au journalisme et collabore à un journal local, La Démocratie de l'Ouest, où il...

  • SOREL GEORGES (1847-1922)

    • Écrit par Louis SOUBISE
    • 2 246 mots
    ...emprunte à Fernand Pelloutier la théorie du « syndicalisme révolutionnaire ». Ce bourgeois consacre son énergie à donner un esprit nouveau aux Bourses du travail, afin que cette organisation soit intégralement l'œuvre de la classe ouvrière et vouée à l'éducation de celle-ci ; le caractère corporatif...

Voir aussi