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BOTULISME

Bacille botulique - crédits : BSIP/ Universal Images Group/ Getty Images

Bacille botulique

Neuro-intoxication, rare mais très grave, le botulisme est dû à l'ingestion accidentelle d'une toxine microbienne formée dans certaines conserves alimentaires par un microbe anaérobie, le bacille botulique (Clostridium botulinum). Ce germe est très répandu dans l'intestin de nombreux animaux (porc en particulier), ainsi que dans le sol où, éliminé dans les déjections, il peut se conserver longtemps sous forme de spores qui contaminent les fruits et les légumes. Une stérilisation imparfaite de ces légumes (ou de la viande de porc) permet la prolifération du bacille dans des conserves mal préparées. Il y apparaît dès lors une toxine qui rend toxiques les aliments souillés. Le bacille botulique est ainsi le seul exemple de germe non virulent, mais au pouvoir pathogène redoutable, lié à la production de la plus puissante des toxines actuellement connues. Cependant, cette conception classique a été remise en question. Après ingestion de l'aliment pollué, le microbe pourrait produire la toxine botulique dans l'intestin du sujet contaminé. En pratique, une ébullition de quelques minutes suffit à détruire la toxine et à rendre inoffensif tout aliment suspect. La réglementation de leur fabrication met les conserves industrielles à l'abri de tout risque, puisque les spores sont détruites au bout de dix minutes à 120 0C (on éliminera cependant toute boîte bombée, dégageant du gaz à l'ouverture, ou à odeur rance, même légère). Au contraire, les conserves familiales sont relativement dangereuses.

Chez l'homme, le botulisme se manifeste de cinq à trente heures en moyenne après l'ingestion de l'aliment responsable, et débute brutalement par des douleurs abdominales violentes et des vomissements. Rapidement, apparaissent les paralysies qui, d'abord localisées au niveau de l'œil (troubles de l'accommodation, mydriase, diplopie simple, strabisme externe, paralysie des paupières), se généralisent (inhibition des sécrétions muqueuses, paralysie du voile du palais, des muscles du pharynx et du larynx, de l'œsophage, de l'intestin et de la vessie, extension des troubles neurologiques aux membres inférieurs). La mort peut survenir par paralysie respiratoire, entre deux et six jours.

Le diagnostic se fait uniquement par recherche de la toxine dans l'aliment suspect. Il est mortel, par injection intramusculaire, pour la souris. On pratique en même temps une toxinotypie, c'est-à-dire une étude du type en cause (il en existe quatre variétés).

Le traitement de la maladie repose, en effet, sur la sérothérapie : injection d'un sérum antitoxique, spécifique de la variété causale.

— Jacques BEJOT

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Écrit par

  • : docteur en médecine, chef de service du laboratoire de microbiologie à l'hôpital de Nanterre

Classification

Pour citer cet article

Jacques BEJOT. BOTULISME [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Bacille botulique - crédits : BSIP/ Universal Images Group/ Getty Images

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