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BIHĀR

Inde : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Inde : carte administrative

Jusqu'en novembre 2000, le Bihar, situé dans l'est de l’Inde, était le deuxième État de la Fédération indienne par sa population. Il n'en est plus que le troisième, puisque, à cette date, il a été divisé en deux : un nouvel État, le Jharkhand, avec comme capitale Ranchi, a été créé à partir des provinces méridionales du Bihar, et particulièrement la région composée de plateaux du Chota Nāgpur. Le Bihar occupe depuis lors une superficie de 94 163 km2 et comptait, au recensement de 2001, 82,8 millions d’habitants, soit 8 p. 100 de la population totale de l’Inde. Depuis la partition, le Bihar est principalement constitué de la partie orientale de la plaine du Gange, avec les montagnes de l’Himalaya s’élevant au nord en toile de fond.

La plaine a eu un rôle de premier plan dans l'histoire de l'Inde : dans la région de l'actuelle Patna se sont localisées les capitales de quelques-uns des plus importants des empires panindiens, et en particulier celui du Magadha. Un État semble avoir porté le nom de Bihār dès le xiiie siècle. Mais c'est seulement parce que la conquête britannique du nord-est de la péninsule a été faite à partir des plaines que les plateaux ont été, jusqu'à l'an 2000, rattachés au Bihār. Celui-ci a été conquis tôt et rattaché à la présidence du Bengale et à Calcutta.

La plaine du Gange constitue la région la plus peuplée du Bihār et contient sa capitale, Patna (1,36 million d'habitants en 2001). Les densités de population sont très élevées : 800 habitants par kilomètre carré en 2001. Cette densité est liée à un système de cultures fondé sur la production du riz en été, de blé et de légumes secs en hiver. Les cultures les plus anciennement commercialisées sont celles de la canne à sucre, du lin et de la moutarde. Ce système, relativement intensif, est rendu possible par une pluviosité très forte et par la qualité des sols alluviaux, surtout ceux des basses terrasses. Mais la productivité de l'agriculture n'est pas à la mesure de la densité du peuplement (75 p. 100 des habitants de l'État sont employés à des activités agricoles). Par rapport aux conditions moyennes de l'Inde, le Bihār fait l'effet d'une région attardée. Alors que ses plaines sont classées au tout premier rang pour la densité de population, elles sont relativement mal placées pour les rendements de l'agriculture. Il n'est donc pas étonnant que l'État soit particulièrement pauvre et que l'agitation agraire y soit importante.

Cette situation pose un certain nombre de problèmes. Le retard relatif de la productivité agricole peut être expliqué en partie par des causes physiques : les inondations sont violentes et fréquentes à cause de la proximité des plus hauts massifs de l'Himālaya, mais les sécheresses ne sont pas non plus exceptionnelles. Cependant, il semble que la cause essentielle de retard doive être recherchée dans les structures sociales. Le Bihar a connu un développement particulièrement important des propriétaires absentéistes, qui prélèvent une rente foncière considérable sans faire d'investissements. Une des raisons de ce fait réside dans une application précoce et intense du système zamindari. Les réformes agraires ont un peu modifié la situation, mais les forces de résistance sont très vigoureuses, et les conséquences des inégalités sociales se font encore lourdement sentir. On sait que la coexistence de petits tenanciers réduits à l'extrême misère et de rentiers du sol sans intérêt pour la production est l'un des principaux freins à la croissance agricole.

Les villes des plaines du Bihār ont évidemment une grande activité de service, mais elles ont peu d'industries modernes. De fait, les entreprises industrielles étaient avant tout concentrées dans le sud et relèvent donc maintenant[...]

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Pour citer cet article

François DURAND-DASTÈS. BIHĀR [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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Inde : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Inde : carte administrative

Autres références

  • BODHGAYĀ

    • Écrit par Bruno DAGENS, Rita RÉGNIER
    • 977 mots

    Gayā, qui fait partie de l'État de Bihār, dans l'Inde du Nord-Est, constitue depuis des temps immémoriaux un tīrtha ( lieu saint) type, en raison même de sa configuration : la cité est arrosée par la Phalgu, formée des eaux de la Nairañjanā et de la Mahānādī qui s'unissent en amont...

  • CHOTA NĀGPUR

    • Écrit par Universalis
    • 285 mots

    Le plateau du Chota Nāgpur s'étend dans l'est de l'Inde, dans l'État du Bihār. Composé de roches précambriennes (— 540 millions d'années), il regroupe les plateaux de Ranchi, de Hazaribagh et de Kodarma, sur une surface de 65 509 kilomètres carrés. Le Ranchi, qui couvre le plus vaste espace, s'élève...

  • DOM

    • Écrit par Yvan BARBÉ
    • 389 mots

    Peuple nomade du nord de l'Inde. Les Dom vivent dispersés dans les plaines du Bihar, du Bengale et du Pendjab. Qualifiés de « sans forme » par les brahmanes, ils constituent une caste tribale située au plus bas de l'échelle sociale.

    Au Bihar, les Maghaiya Dom (dont le nom provient...

  • INDE (Le territoire et les hommes) - Géographie

    • Écrit par Philippe CADÈNE, François DURAND-DASTÈS, Georges MASCLE
    • 16 437 mots
    • 10 médias
    ...équivalant aux conditions moyennes du pays, pourtant très médiocres. Le cas le plus net est celui de certaines plaines rizicoles du nord-est, dans les États du Bihar et de l'Orissa. Leur retard par rapport à d'autres milieux comparables par les fortes accumulations humaines et la qualité des sols s'explique...
  • Afficher les 8 références

Voir aussi