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BEY

Titre turc, signifiant seigneur, qui apparaît déjà, joint à divers noms, dans les inscriptions de l'Orkhon (viiie siècle) ; « bey » a un sens honorifique qu'il a d'ailleurs retrouvé à la fin de l'Empire ottoman comme équivalent de « monsieur ». Entre-temps, après l'entrée des Turcs dans le monde musulman, le mot beg est apparu chez les Seldjoukides comme équivalent de l'arabe amîr (émir, c'est-à-dire chef militaire) ; chez les Ottomans, il a été utilisé pour désigner des fonctions militaires ou civiles de différents niveaux (beylerbeyi, sandjak beyi) et a connu une certaine fortune en Afrique du Nord ottomane où le titre de bey fut porté par les chefs de l'armée ; en Tunisie, lorsque ces chefs de l'armée se sont emparés du pouvoir, ils ont conservé ce titre de bey comme équivalent du mot souverain. Au xixe siècle, il a été employé en Turquie, ajouté au prénom, pour qualifier des personnes d'un rang social ou politique élevé, puis a perdu cette utilisation privilégiée pour être appliqué à tous les individus, avec un sens voisin de « monsieur ». Interdit officiellement en 1934, bey a été remplacé par le mot bay, placé devant le nom de famille, mais l'emploi de bey n'a pas disparu de la langue parlée.

— Robert MANTRAN

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Écrit par

  • : membre de l'Institut, professeur émérite à l'université de Provence-Aix-Marseille-I

Classification

Pour citer cet article

Robert MANTRAN. BEY [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ALGÉRIE

    • Écrit par Charles-Robert AGERON, Universalis, Sid-Ahmed SOUIAH, Benjamin STORA, Pierre VERMEREN
    • 41 835 mots
    • 25 médias
    ...parmi les patrons de la corporation des corsaires, ils le furent de plus en plus parmi les militaires. Le sultan se contenta désormais d'investir les deys, ainsi désignés, comme chefs de la Régence d'Alger. Mais, sur les vingt-huit qui se succédèrent de 1671 à 1830, quatorze furent imposés par l'émeute,...
  • CAÏD

    • Écrit par Georges BOHAS
    • 149 mots

    De l'arabe qā‘id, celui qui mène un animal en marchant devant lui, qui conduit, dirige une armée, le chef. Qā‘id est un terme général employé pour désigner un chef militaire, quel que soit son grade : signification étendue et peu précise. Plus que d'une fonction, il s'agit d'un titre...

  • KAZAKHSTAN

    • Écrit par Universalis, Isabelle OHAYON, Arnaud RUFFIER, Denis SINOR, Julien THOREZ
    • 8 858 mots
    • 5 médias
    ...chaque horde, l'autorité du khan était en partie restreinte par le pouvoir des chefs de tribu, appelés sultans, et peut-être plus encore par celui des beys et batyrs (qui étaient à la tête des clans dont les tribus étaient constituées). En théorie, les khans commandaient une redoutable force de ...
  • TUNISIE

    • Écrit par Michel CAMAU, Roger COQUE, Universalis, Jean GANIAGE, Claude LEPELLEY, Robert MANTRAN, Khadija MOHSEN-FINAN
    • 19 981 mots
    • 15 médias
    Cependant les chefs de l'armée (les beys) prennent de plus en plus d'importance ; en 1659, l'un de ces beys, Ḥammūda ben Murād, s'empare du pouvoir et crée un régime héréditaire qui gouverne jusqu'à la fin du siècle. Mais des querelles intestines affaiblissent les Mouradides et finalement en 1702 le...