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CARTER BETTY (1930-1998)

La chanteuse de jazz américaine Betty Carter – Lillie Mae Jones, pour l'état civil – naît à Flint, dans le Michigan, le 16 mai 1930. Elle étudie le piano au conservatoire de Detroit à partir de 1946, mais chante aussi très tôt dans les écoles et dans les églises. La jeune vocaliste ne tarde guère à être remarquée.

Pendant deux ans et demi (1948-1951), elle partage la vie de l'orchestre de Lionel Hampton sous le nom de Lorraine, puis de Lillie Carter ; Hampton la surnomme Betty Bebop ; elle fera la synthèse de ces surnoms avant de poursuivre sa carrière dans les clubs et dans les théâtres, où elle côtoie les plus grands : Charlie Parker, John Coltrane, Dizzie Gillespie, Jay Jay Johnson, Miles Davis, Muddy Waters, Benny Golson, Wynton Kelly, Ray Bryant...

En 1961, elle passe avec Ray Charles à l'Apollo de New York. L'année suivante, elle enregistre avec lui un album en duo – avec un fulgurant Baby, It's Cold Outside – qui lui ouvre les portes de la célébrité. Sa renommée internationale s'étend alors rapidement, avec des concerts au Japon (avec Sonny Rollins, en 1963), à Londres (1964), au festival d'Antibes - Juan-les-Pins (1968), au festival de Newport (1976). À partir du début des années 1970, elle produit elle-même ses disques sous son propre label, Bet-Car. Dans les années 1980, elle se produit en trio – avec Will Terrill (batterie), Xavier Davis (piano), Eric Revis (contrebasse) – ainsi qu'avec de nombreux pianistes (John Hicks, Mulgrew Miller, Benny Green, Stephen Scott, Cyrus Chestnut). Elle meurt à New York, le 26 septembre 1998.

Betty Carter est l'une des dernières chanteuses de style be-bop qui puisse se réclamer de la lignée de Billie Holiday et de Sarah Vaughan. Cependant, tout au long de sa carrière, assez chaotique, sa personnalité est restée très controversée. On a beaucoup critiqué son maniérisme, un expressionnisme insistant, une tendance à « surinterpréter » les textes. Mais Miles Davis – qui n'était pas un mauvais juge – aimait la pureté de son timbre, ses audaces rythmiques, l'allégresse et l'intelligence de son scat. Betty Carter ne laissait personne indifférent.

Parmi ses albums, on retiendra Meet Betty Carter and Ray Bryant (1955), I Can't Help It (1958), The Modern Sound of Betty Carter (1960), At the Village Vanguard (1970), What a Little Moonlight Can Do (1976) et Feed the Fire (1993).

— Pierre BRETON

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Pierre BRETON. CARTER BETTY (1930-1998) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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