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BARRE, océanographie

Barres de débouchés

Les barres d'estuaires, et leurs homologues du précontinent, sont façonnées, non par les houles seules, mais, surtout, par les courants.

Barres d'estuaires

Ce sont des accumulations marines qui se constituent, un peu en avant de l'embouchure d'un fleuve, par le refoulement vers le large des sédiments qui cheminent le long de la côte. Le phénomène est dû, soit aux eaux fluviales proprement dites, soit, plus souvent, au reflux des eaux marines entrées dans l'estuaire à la faveur de la marée. Le fait se produit d'ailleurs avec une particulière netteté devant les rias qui ne reçoivent guère d'eaux continentales. Ces barres rendent l'entrée des navires dans ces goulets souvent difficile, parfois dangereuse d'autant plus qu'elles sont instables et que seuls les pratiques du port peuvent en suivre tous les déplacements. Une dérive littorale importante, apportant du sable en abondance devant l'embouchure, est la condition du maintien de telles barres : celle qui gênait autrefois le port du Guilvinec (Finistère) n'a pas reparu après avoir été détruite par dragage, parce qu'elle était bien séparée des plages voisines. Celles des passes de Lorient sont plus difficiles à vaincre parce que le plateau sableux est vaste (fig. 4). Celle de la rivière d'Étel, la plus célèbre, est actuellement indestructible, parce qu'elle fait partie d'une plage arquée d'une trentaine de kilomètres de long.

Barres sous-marines du large

Elles se forment, sur la partie interne du précontinent, dans des profondeurs médiocres et parmi des reliefs contrastés, sous l'influence des courants, et surtout des courants de marée : lorsqu'un tel courant, après avoir été resserré, puis accéléré, entre deux reliefs, parvient dans une large dépression où il s'étale et ralentit, il y dépose une partie importante de sa charge. Ces accumulations ont généralement un plan arqué, avec leur point culminant dans le prolongement de l'axe du détroit, et un profil dissymétrique ; les deux cornes latérales, plus basses, se rapprochent des deux reliefs entre lesquels le courant était contenu.

— Jean-Pierre PINOT

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Classification

Pour citer cet article

Jean-Pierre PINOT. BARRE, océanographie [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ACCUMULATIONS (géologie) - Accumulations marines

    • Écrit par Jean-Pierre PINOT
    • 7 916 mots
    • 26 médias
    ...Sous le déferlement, il y a mise en suspension du sable, qui se dépose de part et d'autre sous la forme de grandes rides parallèles aux crètes de houle. Ce phénomène se produit dans bien d'autres cas, et ces grandes rides sont connues sous le nom de barres d'avant-côte. Comme l'amas initial...
  • DELTAS

    • Écrit par Gilbert BELLAICHE
    • 3 794 mots
    • 2 médias
    Ce sont des deltas exposés à l'activité destructrice des vagues qui entraîne un démantèlement permanent des barres d'embouchure en une série de barres côtières. Ils s'avancent moins loin en mer que les deltas de type fleuve dominant. L'action des courants de dérive littorale contribue à modeler...
  • PLAGES

    • Écrit par Jean-Pierre PINOT
    • 8 138 mots
    • 9 médias
    ...par deux dépressions, l'une en arrière, là où les vagues ne parviennent pas et où la pente antérieure est conservée, l'autre en avant, qui a fourni, sous le déferlement, le sable qui a monté. On qualifie de barre d'estran la construction sableuse, et de bâche la dépression située en arrière.

Voir aussi