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BARI

Capitale de la Pouille. Située sur un éperon séparant le vieux port et le nouveau, la cité de Barium est peu importante dans l'Antiquité. Siège d'un gastald lombard, elle est occupée en 847 par des musulmans qui en font la capitale d'un petit émirat. L'empereur franc Louis II les chasse et, en 875, Bari passe sous la domination de Byzance : elle est la résidence du stratège de Langobardie, puis du catépan byzantin d'Italie, qui y attire de nombreux Orientaux ; l'archevêché est créé au xe siècle. En 1009, le Barésien Mel dirige une révolte contre les Grecs ; il fait appel en 1016 à des bandes normandes. Après de longues luttes, les Normands de Robert Guiscard s'emparent de Bari en 1071, chassant les Byzantins d'Italie. En 1087, des marins de Bari prennent à Myre le corps de saint Nicolas, en l'honneur de qui on élève une basilique, lieu de pèlerinage important sur l'une des principales routes des croisades. La ville garde une certaine autonomie jusqu'à ce que Roger II de Sicile s'en empare en 1132 ; en 1156, Guillaume Ier et son grand émir Maion de Bari détruisent en partie la ville rebelle, qui est déjà devenue le centre de la province de la Terre de Bari et entretient des relations commerciales avec la Syrie. Frédéric II la restaure et crée la foire du Levant ; mais le xiiie siècle marque le début d'une longue décadence, aggravée par la concurrence des ports voisins que lui préfèrent les marchands vénitiens et toscans. La cité connaît encore un certain éclat au xvie siècle sous les Sforza ; mais la période espagnole est surtout marquée par la révolte de 1647 et la peste de 1656. Après les luttes révolutionnaires, Murat commence en 1813 la construction de la ville nouvelle, où résident aujourd'hui la majorité des habitants.

Italie : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Italie : carte administrative

<it>Saint Nicolas de Bari</it>, Tintoret - crédits : Erich Lessing/ AKG-images

Saint Nicolas de Bari, Tintoret

Vieux port de l'Adriatique, débouché d'une région d'agriculture intensive, Bari a connu depuis 1860 (34 000 hab.) un développement rapide jusque dans les années 1980 ; ensuite, la population a eu tendance à stagner (327 000 hab. en 2006). La vieille ville, aux maisons de un ou deux étages à toit en terrasse, aux ruelles tortueuses, occupe un petit promontoire sur la mer et possède des souvenirs des époques byzantine, normande, souabe : églises dont la cathédrale, la basilique Saint-Nicolas du xiie siècle et le château commencé par Frédéric II.

La ville du xixe siècle, au sud, se caractérise par ses larges rues perpendiculaires et son Lungomare, d'architecture monumentale. Des quartiers d'immeubles, d'axes autoroutiers, d'échangeurs, de zones industrielles et commerciales investissent la campagne et les gros villages voisins (Modugno, Bitonto) aux dépens des vergers. La construction du port moderne est entamée en 1872. Cette vieille place commerciale connaît une activité croissante : exportation de fruits (raisins) et de légumes vers le Nord et l'Allemagne, et surtout industrialisation. Aux vieilles industries alimentaires se sont ajoutées une raffinerie de pétrole et un grand nombre d'établissements, petits ou moyens, dont les plus importants appartiennent à l'industrie mécanique, alors que beaucoup de pôles industriels nouveaux du Midi se caractérisent par la domination d'une industrie lourde. Aussi le trafic portuaire est-il, ici, modeste. Un gros effort d'équipement pour les industriels a été fait (services divers, liaisons avec Rome et le Nord) ; Bari est aussi l'un des principaux centres universitaires italiens avec la présence proche de Tecnopolis-C.S.A.T.A., centre de recherche et de diffusion des innovations.

Les difficultés de vie des couches populaires (habitat, hygiène, chômage ou sous-emploi) n'ont été que partiellement résolues. Les fonctions de direction qu'exerce Bari et les activités en expansion dont elle est le siège donnent à cette ville une place[...]

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Pour citer cet article

Robert BERGERON. BARI [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

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<it>Saint Nicolas de Bari</it>, Tintoret - crédits : Erich Lessing/ AKG-images

Saint Nicolas de Bari, Tintoret

Autres références

  • ITALIE - Histoire

    • Écrit par Michel BALARD, Paul GUICHONNET, Jean-Marie MARTIN, Jean-Louis MIÈGE, Paul PETIT
    • 27 498 mots
    • 40 médias
    Malgré les efforts de Louis II, c'est Byzance qui réussit à éliminer les bases arabes du continent (Bari, bouche du Garigliano). Autour de Bari, prise en 871, la domination grecque s'étend sur la Pouille et la Lucanie ; on organise les trois thèmes (régions militaires) de Langobardie (Pouille),...
  • POUILLES

    • Écrit par Pina BELLI D'ELIA
    • 2 695 mots
    • 1 média
    ...Grande-Grèce et à exercer une influence rayonnante sur toute la région. Les céramiques funéraires, conservées aujourd'hui aux musées de Tarente, de Ruvo et de Bari, les restes de murailles messapiques ainsi que le mobilier des tombes de Canosa en témoignent. À ces temps antiques remonte la division traditionnelle...
  • ROMAN ART

    • Écrit par Marcel DURLIAT
    • 20 556 mots
    • 19 médias
    ...décor. Dans les Pouilles, la structure basilicale à tribunes servit de schéma de base pour l'importante église de pèlerinage de Saint-Nicolas de Bari. La principale originalité de l'édifice – comme de la cathédrale voisine de Trani – résulte de la présence d'un gigantesque transept, sur lequel se...

Voir aussi