Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

ASCENDANCE, météorologie

Le déclenchement de la convection

Plusieurs processus permettent de fournir à certaines parcelles d’air une impulsion suffisante pour déclencher l’instabilité convective.

S'il est réchauffé par une source de chaleur extérieure, l'air se dilate, devient plus léger que son environnement et monte spontanément : on parle alors de « convection libre » ou encore de « convection naturelle ». L'air peut aussi monter lorsqu’il rencontre un relief, une barrière montagneuse, la surface d'un front chaud ou froid, ou encore s’il se trouve dans une région de convergence des vents de surface ou sous une région de divergence des vents d’altitude. Dans ces cas, l’origine du soulèvement initial est de nature dynamique et agit par transformation de mouvement horizontal en mouvement vertical : on parle alors de « convection forcée ».

La convection naturelle ou convection libre

Si la pellicule d'air qui recouvre le sol est plus froide que ce dernier, elle s'échauffe par conduction. Les molécules d'air gagnent alors de l'énergie et s'agitent plus rapidement. Lorsqu'elles entrent en collision avec d'autres molécules d'air, elles leur transmettent une partie de cette énergie et réchauffent ainsi les couches situées au-dessus. Mais l'air est un mauvais conducteur de chaleur, ce mécanisme est donc lent et pourrait ne pas avoir d'effet au-delà de quelques centimètres au-dessus du sol. C’est alors que la convection prend le relais. Comme l'air réchauffé se détend rapidement pour occuper plus de volume, il devient moins dense que l'air qui l'entoure. Répondant à la poussée d'Archimède, il monte et de l'air plus dense descend pour le remplacer. L'accélération verticale qui résulte d'un écart de température de 1 0C, maintenu pendant plusieurs minutes, suffit à créer une augmentation de la vitesse verticale de plusieurs mètres par seconde. Une circulation se met ainsi en place et permet à la fois le réchauffement des couches supérieures et le refroidissement des couches les plus basses.

Ce type de circulation se développe chaque fois qu'un fluide est réchauffé par le bas ou refroidi par le haut. Les « cellules de Bénard » qui se répartissent horizontalement en figures polygonales lorsqu’on fait chauffer de l’eau dans une casserole en sont un bon exemple. Dans cet exemple, les ascendances sont toujours situées au centre des cellules et les subsidences à la périphérie, alors que dans l’atmosphère on rencontre aussi bien des ascendances centrales que des ascendances périphériques. On peut fréquemment voir de telles organisations en observant les champs de nuages à partir d'un avion ou sur des photos transmises par les satellites météorologiques.

Pygargue à tête blanche - crédits : FloridaStock/ Shutterstock

Pygargue à tête blanche

La convection libre est fréquemment observée les jours de beau temps, lorsque le rayonnement solaire traverse facilement l'atmosphère et réchauffe abondamment la surface terrestre. On peut aussi en observer la nuit, ou les jours de mauvais temps, lorsque de l'air froid arrive sur une surface plus chaude. Si le réchauffement et l'humidité de l'air sont insuffisants, il n'y a pas de nuages, mais on peut néanmoins deviner la position des cheminées ascendantes, ou « thermiques », en observant les oiseaux ou les planeurs qui profitent de leur présence pour rester en l'air, parfois pendant plusieurs heures. Ces ascendances ont le plus souvent un diamètre de quelques centaines de mètres et des vitesses verticales qui avoisinent deux mètres par seconde. Suivant la situation, leur sommet peut monter jusqu’à un ou deux kilomètres de hauteur. Si l'air est suffisamment humide pour atteindre son niveau de saturation pendant l'ascension, on observe de petits cumulus au sommet des cheminées thermiques. La condensation de l'eau renforce la convection en réchauffant l'air ascendant. La couche d'arrêt et le sommet des cumulus sont[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Jean-Pierre CHALON. ASCENDANCE, météorologie [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Les différents états d’équilibre - crédits : Encyclopædia Universalis France

Les différents états d’équilibre

Nuage : altocumulus lenticularis - crédits : A. DiBilio/ Shutterstock

Nuage : altocumulus lenticularis

Nuages : altocumulus lenticularis en forme de tubes - crédits : T. Michel

Nuages : altocumulus lenticularis en forme de tubes

Autres références

  • ATMOSPHÈRE - La couche atmosphérique terrestre

    • Écrit par Jean-Pierre CHALON
    • 7 816 mots
    • 7 médias
    À l’inverse, les régions d’ascendance sont plus souvent associées à des zones de basses pressions quasi permanentes, comme la zone de convergence intertropicale ou les dépressions d'Islande et des îles Aléoutiennes dans l’hémisphère Nord, ainsi que plusieurs dépressions formant un chapelet...
  • ATMOSPHÈRE - Thermodynamique

    • Écrit par Jean-Pierre CHALON
    • 7 607 mots
    • 7 médias
    ...et tend à s’opposer au forçage dynamique. De telles subsidences compensatoires sont ainsi beaucoup plus lentes et donc beaucoup plus étendues que les mouvements ascendants. Des descentes d’air suivant plus ou moins un gradient pseudo-adiabatique saturé, peuvent toutefois être observées au sein de précipitations...
  • DÉPRESSION, météorologie

    • Écrit par Jean-Pierre CHALON
    • 3 426 mots
    • 6 médias
    ...d’un meilleur ensoleillement ou d’une meilleure capacité à absorber le rayonnement solaire que les régions voisines. Moins dense que son environnement, l’air réchauffé au contact de la surface monte sous l’effet de la poussée d’Archimède, ce qui réduit la pression exercée à cet endroit. Un tel processus...
  • ÉQUATORIAL MILIEU

    • Écrit par François DURAND-DASTÈS, Yves GAUTIER, Emmanuelle GRUNDMANN
    • 6 377 mots
    • 5 médias
    ...domaine (cf. infra). Cependant, il en est un qui joue un rôle assez important, au moins pendant de longues périodes de l'année : c'est l' ascendance d'air qui est liée au fonctionnement de la « convergence intertropicale ». On désigne ainsi la zone assez large où se rencontrent les alizés...
  • Afficher les 11 références

Voir aussi