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ARMINIANISME

Le synode de Dordrecht

Contre les arminiens, partisans de l'autonomie religieuse des provinces et une intervention pacificatrice de l'État, les gomaristes obtinrent des états généraux la convention d'un synode. Il fut ouvert à Dordrecht le 13 novembre 1618 et comprenait soixante-cinq pasteurs et laïcs néerlandais et vingt-huit délégués étrangers. Episcopius (1583-1643) et douze théologiens défendirent les thèses arminiennes avec virulence. Le 14 janvier 1619, ils furent expulsés. Les décisions du synode exclurent toute participation humaine à l'œuvre du salut et rejetèrent l'idée que l'efficacité de la grâce puisse dépendre de la réponse des individus. L'arminianisme se trouvait ainsi condamné, mais l'orientation adoptée était proche de la position infralapsaire. Le théologien Maccovius, supralapsaire radical, était désavoué. Le synode se sépara le 29 mai 1619. Oldenbarnevelt venait d'être décapité, et l'autorité de Maurice de Nasseau renforcée. À la suite du synode, près de trois cents pasteurs arminiens furent déposés ou bannis. Mais certaines provinces refusèrent d'appliquer les décisions du synode et, à partir de 1625, la répression cessa, notamment à Amsterdam et à Rotterdam. Peu à peu, l'arminianisme devint une tendance théologique du protestantisme. John Wesley, fondateur du méthodisme était de tendance arminienne. Héritier du semi-pélagianisme médiéval et de l'humanisme de la Renaissance, l'arminianisme annonce – d'une certaine manière – le libéralisme théologique du xixe siècle.

— Jean BAUBÉROT

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Écrit par

  • : directeur d'études émérite du groupe Sociétés, religions, laïcités au C.N.R.S.

Classification

Pour citer cet article

Jean BAUBÉROT. ARMINIANISME [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ARMINIUS JACOB HARMESZOON dit JACOBUS (1560-1609)

    • Écrit par Universalis
    • 519 mots

    Théologien néerlandais et ministre de l'Église réformée des Pays-Bas, Jacob Harmeszoon (Harmensen ou Hermansz), dit Jacobus Arminius, est né le 10 octobre 1560 à Oudewater et mort le 19 octobre 1609 à Leyde. Opposé à la stricte doctrine calviniste de la prédestination, il développe...

  • CALVINISME

    • Écrit par Jean CADIER, André DUMAS
    • 4 244 mots
    • 1 média
    ...thèses calviniennes de l'élection et de la réprobation. Dès le début du xviie siècle, une importante querelle s'éleva à ce sujet en Hollande. Jacques Arminius (Harmensen) voulut diminuer la rigueur des affirmations prédestinatiennes. Pour lui, la grâce de Dieu est offerte à tous les hommes et...
  • EPISCOPIUS SIMON BISCHOP dit (1583-1643)

    • Écrit par Bernard ROUSSEL
    • 118 mots

    Arminien et porte-parole des remontrants, Simon Bischop, né à Amsterdam, fit ses études à Leyde et à Franecker. Sa nomination à Leyde (1612), au temps du conflit avec les gomaristes, donna lieu à des controverses. Il est parmi ceux que condamne le synode de Dordrecht (nov. 1618-mai 1619) et il publie...

  • GOMAR ou GOMARUS FRANÇOIS (1563-1641)

    • Écrit par Bernard ROUSSEL
    • 702 mots

    Théologien réformé des Pays-Bas qui formula, contre les arminiens, une doctrine très stricte de la prédestination et rédigea de nombreux écrits dogmatiques et exégétiques. Né à Bruges, Gomar ou Gommer, dit Gomarus, rencontra, au cours de ses études, plusieurs éminents professeurs : à Strasbourg...

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Voir aussi