VAN LEEUWENHOEK ANTONIE (1632-1723)
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La même année que son ami Jan Vermeer, Antonie Van Leeuwenhoek naît à Delft. Après quelques années d'étude dans un collège de Leyde, il est placé comme apprenti chez un drapier d'Amsterdam. Reçu maître drapier lui-même, il s'installe, en 1649, dans sa ville natale, à l'enseigne de la Tête d'or (Het Gouden Hoofd).
Portrait d'Antonie Van Leeuwenhoek (1632-1723). Naturaliste hollandais, Van Leeuwenhoek observe avec les microscopes qu'il construisait lui-même de nombreux types de cellules (cellules sanguines, spermatozoïdes, bactéries.).
Crédits : Wellcome Collection
C'est sans doute en exerçant son métier qu'il cherche à améliorer le pouvoir grossissant des loupes, pour pouvoir — épreuve indispensable pour apprécier la qualité du drap — compter plus aisément le nombre de fils par unité de surface. Mais, bien au-delà de cette utilisation pratique, les lentilles biconvexes qu'il obtient, et dont il ne livrera jamais les secrets de fabrication, lui permettent de satisfaire son inlassable curiosité en explorant le champ encore peu connu, malgré l'invention antérieure du microscope à lentilles multiples, du monde des infiniment petits.
Il semble avoir abandonné de bonne heure le commerce du drap pour exercer diverses fonctions municipales (inspecteur des poids et mesures, jaugeur des vins et alcools entrant dans la ville, curateur des situations financières difficiles). Mais il continue, presque jusqu'à son extrême vieillesse, à examiner avec ses loupes tout ce qui lui tombe sous la main. Il construit pour cela un petit appareil dans lequel la lentille biconvexe se trouve insérée entre deux plaques d'argent ou de cuivre, percées d'un très petit orifice. L'objet à étudier est maintenu à la distance focale au sommet d'une tige dont on peut régler la hauteur par un système de vis. En dépit de la rusticité de leur construction, les microscopes de Van Leeuwenhoek étaient capables de fournir d'excellentes images, avec des grossissements allant de 50 à 300.
La réputation que Van Leeuwenhoek acquiert s'étend rapidement, et nombreux sont ses compatriotes et les étrangers les plus haut placés, notamment le tsar Pierre le Grand de passage à Delft, qui demandent la faveur d'être admis à regarder dans l'appareil les merveilles du monde des infiniment petits. On admire surtout la circulation du sang dans les capillaires de l'extrémité cau [...]
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Écrit par :
- Pierre NICOLLE : docteur en pharmacie et en médecine, chef de service honoraire à l'Institut Pasteur
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Pour citer l’article
Pierre NICOLLE, « VAN LEEUWENHOEK ANTONIE - (1632-1723) », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 18 janvier 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/antoine-van-leeuwenhoek/