SHAFTESBURY ANTHONY ASHLEY COOPER 3e comte de (1671-1713)
Carte mentale
Élargissez votre recherche dans Universalis
Politicien et philosophe anglais, né le 26 février 1671 à Londres, mort le 15 février 1713 à Naples.
Petit-fils du premier comte de Shaftesbury, Anthony Ashley Cooper est d'abord éduqué sous la férule du penseur John Locke, puis fréquente le prestigieux collège de Winchester. Il entre au Parlement en 1695. Devenu troisième comte de Shaftesbury à la mort de son père en 1699, il mène une politique indépendante au sein de la Chambre des lords et de la Chambre des communes avant de se retirer de la vie publique en 1702, à la fin du règne du roi Guillaume III d'Angleterre (1650-1702, roi d'Angleterre 1689-1702).
La philosophie de Shaftesbury emprunte aux platoniciens de Cambridge qui soutiennent l'existence chez l'homme d'un sens moral inné. La conception avancée par Shaftesbury s'oppose ainsi à la fois à la doctrine chrétienne de la chute de l'Homme chassé du Paradis et au postulat affirmant qu'à l'état de nature l'homme est un loup pour l'homme.
La pensée néoplatonicienne de Shaftesbury, qui suppose que l'homme ne perçoit qu'une ombre projetée de la beauté et de la vérité absolues, détermine ses positions à l'égard de la religion et des arts. Son influence est relativement faible de son vivant, car il publie très peu avant 1711, date où paraissent ses Characteristicks of Men, Manners, Opinions, Times (« Caractéristiques de l'homme, des manières, des opinions et des époques ») réunissant ses écrits majeurs. Ce livre a un impact immédiat, ressenti tant en Angleterre que sur le continent européen. Les concepts du déisme anglais (Dieu des philosophes contre Dieu des Écritures, religion naturelle contre religion révélée) sont en effet quasi intégralement transmis en Allemagne grâce à la traduction de ses écrits. Les idées de Shaftesbury influenceront à des degrés divers des poètes et philosophes tels Alexander Pope, Joseph Butler, Francis Hutcheson, Mark Akenside, Samuel Taylor Coleridge ou Emmanuel Kant.
— John S. MORRILL, Universalis
1
2
3
4
5
…
pour nos abonnés,
l’article se compose de 2 pages
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par :
- John S. MORRILL : directeur adjoint et professeur d'histoire au collège Selwyn de l'université de Cambridge, éditeur.
Classification
Autres références
« SHAFTESBURY ANTHONY ASHLEY COOPER 3 e comte de (1671-1713) » est également traité dans :
ANGLAIS (ART ET CULTURE) - Littérature
Dans le chapitre « La primauté de la raison » : […] Le Toleration Act (1689) mit fin à la phase aiguë des disputes religieuses ; le monde politique se partagea entre les deux camps rivaux des whigs et des tories, les milieux théologiques furent absorbés par le jeu des spéculations. La tendance rationaliste prédominante (la Royal Society, qui devait exercer une forte influence dans ce sens, avait été fondée en 1662) stimula le désir d'éclaircir les […] Lire la suite
ESTHÉTIQUE - Histoire
Dans le chapitre « De Descartes à Kant » : […] La fin de la Renaissance est marquée par le mysticisme (sainte Thérèse d'Avila, saint Jean de la Croix) ou l'étrange (Paracelse, Böhme) ; par des poétiques de la violence (comme celle de l'éclatement de l'ordonnance chez Dürer), par l'austérité initiale de la Contre-Réforme, puis par le maniérisme et enfin par le baroque. Le classicisme ne s'impose qu'au xvii e siècle, d'abord dominé par les arts […] Lire la suite
WIELAND CHRISTOPH MARTIN (1733-1813)
Dans le chapitre « Victoire de la nature sur l'exaltation mystique » : […] Né à Oberholzheim (Souabe), Christoph Martin Wieland était fils d'un pasteur protestant. Il avait reçu, avec une éducation austère, une très bonne formation dans les langues anciennes et connaissait assez l'Antiquité grecque pour y situer un grand nombre de ses œuvres d'imagination. Il avait commencé par des écrits piétistes, durant le long séjour qu'il fit à Zurich à partir de 1752, fréquentant l […] Lire la suite
Pour citer l’article
John S. MORRILL, « SHAFTESBURY ANTHONY ASHLEY COOPER 3e comte de (1671-1713) », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 03 février 2023. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/anthony-ashley-cooper-3er-comte-de-shaftesbury/