MUCHA ALFONS (1860-1939)
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Le style Mucha
La figure féminine constitue l'élément central de ses créations. Femmes fatales, dans le goût du symbolisme, ou « belles plantes » naturalistes, il les pare de bijoux et de vêtements chamarrés ou les vêt d'un simple voile pour incarner les saisons ou les fleurs. Loin des « chérettes » sociables et effrontées, ses créatures paraissent distantes, hiératiques, incarnant un lointain idéal – effet accentué par le cerne épais qui les isole. Il photographie préalablement ses modèles et, malgré l'extrême épure du dessin qui résulte de la transposition de la photo, ses portraits possèdent une étonnante authenticité, contrastant avec l'aspect fabuleux du décor.
Quelques formes simples structurent ses compositions : cercle ou demi-cercle, notamment, qui entourent les visages et fixent l'attention sur le haut de l'image où sont placés les textes et les détails symboliques. L'ornement végétal, caractéristique de l'Art nouveau, est largement évoqué, mais Mucha puise également dans l'imagerie du folklore slave, ainsi que dans un curieux répertoire de signes ésotériques. Ses affiches détonnent par leur raffinement ainsi que par leur étonnant chromatisme. Il privilégie les demi-tons, enrichissant ses compositions par des encrages d'or ou d'argent qui leur donnent une préciosité inégalée.
Dès 1896, il est invité à participer à la vingtième édition du Salon des cent, manifestation la plus prestigieuse concernant l'estampe et l'affiche. Cette consécration ouvre la voie à de nombreuses expositions, dont celle du cirque de Reims, première présentation collective d'affichistes en France, en 1896, puis à une exposition personnelle à la galerie La Bodinière, en février 1897. En juin de la même année, Léon Deschamps, directeur du magazine La Plume et fondateur du Salon des cent, organise une grande rétrospective de ses travaux comprenant pastels, aquarelles, projets de vitraux et 52 affiches depuis les esquisses jusqu'aux divers états. L'exposition se déplace ensuite à Prague, Munich, Bruxelles, Londres et New York.
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Écrit par :
- Michel WLASSIKOFF : historien du graphisme et de la typographie, diplômé en histoire de l'École des hautes études en sciences sociales, Paris
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AFFICHE
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Dans le chapitre « Les moyens de diffusion » : […] L'Art nouveau s'est diffusé très rapidement dans le monde grâce aux revues illustrées de photographies et aux expositions. En 1893 paraît à Londres The Studio qui affichait la devise « Use and Beauty » : elle contribua puissamment à faire connaître les Arts and Crafts. D'autres revues suivirent, comme Dekorative Kunst et sa version française L'Art décoratif , Art et décoration , Innen Dekora […] Lire la suite
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Dans le chapitre « L'avènement de l'Art nouveau » : […] En Europe, au fil du xix e siècle, le développement industriel et commercial, encouragé par la libéralisation politique et économique, conduit à un considérable essor de l'affichage, des imprimés administratifs et des travaux de ville – étiquettes, factures, têtes de lettres, etc. À partir des années 1870, grâce à la mise au point de la chromolithographie et des machines à composer, les imprimés […] Lire la suite
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Michel WLASSIKOFF, « MUCHA ALFONS - (1860-1939) », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 27 mai 2022. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/alfons-mucha/