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PINDARE (517 av. J.-C./518-apr. 446 av. J.-C.)

La forme lyrique

La plupart des Odes triomphales sont composées de triades comprenant un groupe strophe-antistrophe exactement symétriques et suivies d'une épode unique au rythme voisin. Une ode de longueur moyenne comporte cinq ou six groupes ; certaines n'en ont qu'un ; la IVe Pythique, elle, en a treize, sur le rythme majestueux des structures dactylo-épitritiques chères à Pindare. Certains poèmes, notamment la IIe Olympique, présentent un rythme plus vif, dit péonique, où dominent des dipodies à base trochaïque, donc proches d'une danse joyeuse. D'autres variétés sont représentées ; mais on ne peut, en l'état des choses, préjuger de l'ensemble de l'œuvre.

On sait, par ailleurs, qu'une exécution de lyrique chorale associe à la danse (la strophe et l'antistrophe sont des évolutions inversées, et l'épode un chant sur place) le chant et la musique instrumentale. Pindare, à l'occasion, se vante d'avoir su « associer la phorminx aux doux sons et la flûte aux mille voix » (Olympiques, VII, v. 11-12). Ailleurs, il se félicite d'avoir inventé avec l'assistance de la Muse « une façon nouvelle d'harmoniser avec le rythme dorien l'éclat des timbres, lumière du banquet » (Olympiques, III, v. 4-5). Il pratique aussi, ajoute-t-il, une forme de dithyrambe bien différente des interminables chants d'autrefois (Dithyrambes, fragm. 79). Évidemment, si l'on possédait l'ensemble de l'œuvre, tous les poèmes et, plus encore, leur musique, il serait possible de saisir un aspect capital et inconnu du génie de Pindare.

— Jacqueline DUCHEMIN

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Écrit par

  • : ancienne élève de l'École normale supérieure, professeur à l'université de Paris-X

Classification

Pour citer cet article

Jacqueline DUCHEMIN. PINDARE (517 av. J.-C./518-apr. 446 av. J.-C.) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • OLYMPIQUES, Pindare - Fiche de lecture

    • Écrit par Jean-François PÉPIN
    • 825 mots

    Les Olympiques font partie des Épinicies de Pindare (518/517-446 av. J.-C.), ensemble d'odes destinées à célébrer les vainqueurs des compétitions athlétiques. La grande majorité de l'œuvre du poète grec, né à Thèbes, nous est inconnue ; ne nous sont parvenus que quatre livres des ...

  • GRÈCE ANTIQUE (Civilisation) - Langue et littérature

    • Écrit par Joseph MOGENET, Jacqueline de ROMILLY
    • 8 259 mots
    • 2 médias
    ...dans les guerres médiques. Cependant, c'est en dehors de l'Attique, mais non sans rapport avec elle, que naît et se développe la lyrique chorale, dont Pindare et Bacchylide sont les plus illustres représentants. Leur œuvre conservée est surtout faite de cantates chantées à l'occasion des victoires remportées...
  • JEUX OLYMPIQUES, Grèce antique

    • Écrit par Pierre LAGRUE
    • 8 385 mots
    Une autre tradition (Pindare, Olympiques) attribue non la création mais la restauration des Jeux à Héraclès : le héros-dieu réinstaure les jeux Olympiques après qu'il eut tué Augias, roi d'Élis, qui refusa de lui donner le dixième de son troupeau comme il s'y était engagé après qu'il eut...
  • JEUX OLYMPIQUES - La renaissance des Jeux

    • Écrit par Pierre LAGRUE
    • 5 087 mots
    L' existence des jeux Olympiques de l'Antiquité est attestée par plusieurs écrits, notamment les Olympiques de Pindare (ve siècle avant J.-C.) : celles-ci font partie des Épinicies, un ensemble d'odes destinées à célébrer les vainqueurs des compétitions sportives de la Grèce antique. Quatre...
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    Un tout autre aspect du lyrisme s'impose avec Pindare (env. vie-ve s. av. J.-C.). D'inspiration dorienne, les épinicies pindariques retentissent comme des hymnes aux dieux et à la cité des hommes. Par-delà l'éloge des athlètes vainqueurs, l'ordre du monde est célébré. La circonstance devient prétexte...

Voir aussi