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FOI

La Loi et la Foi

Dans ses épîtres aux Galates et aux Romains, saint Paul oppose la Loi et la Foi, la lettre et l'Esprit. La rédemption par l'amour est la révélation de la loi nouvelle, la charité. Au moment où il écrit ses fameuses lettres (autour des années 50), le christianisme et le judaïsme n'étaient pas deux religions distinctes. Paul se dit lui-même pharisien, fils de pharisien ; et Luc, dans les Actes des Apôtres, soutient que Paul est resté fidèle observateur des « coutumes de ses pères » jusqu'à la fin de sa vie (Act., xxviii, 17). Y a-t-il contradiction entre la thèse de Luc et les affirmations de Paul sur la caducité de la Loi ? Il ne le semble pas. Paul n'a pas dit que les juifs étaient dispensés d'observer la Loi, mais qu'ils n'avaient pas à l'imposer aux croyants venus de la gentilité. Il s'agit pour lui d'un débat interne au judaïsme. Il ne met pas en question « l'héritage » de ses pères, ni l'espoir d'une restauration d'Israël à la fin des temps, mais il pense que le salut doit passer par la conversion des païens : « Dieu est-il seulement le Dieu des juifs ? demande-t-il. N'est-il pas aussi le Dieu des gentils ? Oui, il est aussi le Dieu des gentils. Alors il n'y a qu'un seul Dieu qui justifie le circoncis par la foi et l'incirconcis par la foi. Abolissons-nous la Loi ? Absolument pas, nous affermissons la Loi » (Rom., iii, 28-30).

La loi mosaïque s'inscrit dans un dessein plus vaste qui va d'Abraham à Jésus, de la promesse messianique à son accomplissement, et du vieil Adam au nouveau. C'est dans une visée universaliste qu'il faut comprendre les idées pauliniennes de rédemption et de justification par la foi. À la thèse rabbinique de la résurrection des justes, Paul oppose la thèse de la résurrection universelle. Il emprunte aux païens l'idée de « mystère » (le mystère du Christ) pour donner une interprétation spirituelle du messie souffrant (Isaïe) et de la nouvelle Alliance.

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Pour citer cet article

Edmond ORTIGUES. FOI [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ANSELME DE CANTORBÉRY (1033/34-1109)

    • Écrit par Michel-Marie DUFEIL
    • 2 168 mots
    ...ancien qui le conduit au sens nouveau. L'adage Credo ut intelligam affirme cependant pour la première fois la place de la raison dans le champ de la foi : comprendre ce que l'on croit. Les Pères orientaux et grecs avaient su valoriser et utiliser la raison et l'intelligence, même professionnellement,...
  • APOLOGÉTIQUE

    • Écrit par Bernard DUPUY
    • 3 535 mots
    ...l'homme, de ses besoins, de ses désirs, de ses échecs, des preuves « sensibles au cœur » plutôt que de celles qui convainquent l'esprit, Pascal a projeté sur la démarche de foi une vive lumière. Plutôt que de s'appuyer sur des démonstrations, il a mis en relief dans la croyance un « pari », dont on fausserait...
  • APÔTRES SYMBOLE DES

    • Écrit par Jacques PONS
    • 348 mots

    Appelé aussi Credo, le Symbole des Apôtres est l'énoncé de la foi chrétienne ; il est usité dans l'Église catholique, dans l'Église anglicane, ainsi que dans de nombreuses Églises protestantes ; il n'est pas reconnu officiellement par l'Église orthodoxe. Une tradition affirme qu'il...

  • ATHÉISME

    • Écrit par Edmond ORTIGUES
    • 3 062 mots
    ...sous son jugement. Pourquoi y a-t-il des péchés d'infidélité ? Parce que la croyance ne devient religieuse dans le christianisme qu'en devenant une foi. La foi est une croyance à la deuxième puissance : le chrétien (et aussi le musulman) croit qu'il faut croire pour être sauvé. La doctrine enseigne la...
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Voir aussi