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FARCE

L'importance de la farce française

L'influence de la farce française sur la littérature européenne a souvent été sous-estimée. Aux Pays-Bas, les acteurs ont joué des farces dans les mêmes conditions qu'en France, comme en témoignent les tableaux des peintres flamands tel Pieter Balten (surtout sa Kermesse des paysans). Selon Gustave Cohen, les guerres d'Italie ont offert l'occasion d'influencer la commedia dell'arte. Cervantès à son tour écrivit des farces. Mais l'héritier le plus fortuné de la farce fut Molière. On l'a dit, mais on n'a pas souligné assez la dette de cet auteur génial à ces farceurs anonymes français dont les thèmes s'ajoutent aux sources classiques et italiennes de Molière. Ainsi tout ce que Le Médecin malgré lui doit au fabliauLe Vilain Mire. Les jeux de scène, changements de costume, déguisements, tromperies, mystifications, et même la langue savoureuse et comique si caractéristique de Molière, se voient également dans les farces de la fin du Moyen Âge.

Ce genre théâtral amusait un public des plus étendus : bourgeois, étudiants, paysans, nobles. Les premiers imprimeurs profitaient de la popularité du genre, imprimaient les textes, qu'ils vendaient aux spectateurs. La plupart des farces sont connues dans des exemplaires aux pages longues mais très étroites – format dit agenda. On les réimprimait encore au milieu du xviie siècle.

— Cedric E. PICKFORD

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Écrit par

  • : docteur ès lettres, officier des palmes académiques, professeur de littérature française du Moyen Âge à l'université de Hull (Royaume-Uni)

Classification

Pour citer cet article

Cedric E. PICKFORD. FARCE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ATELLANES, théâtre

    • Écrit par Alain LABROUSSE
    • 209 mots

    Farces du théâtre latin. Il s'agissait probablement de comédies rustiques improvisées, jouées par des caractères masqués. Ces farces tiraient leur nom de la ville d'Atella en Campanie, et il semble qu'elles soient nées parmi les populations italiques parlant le dialecte osque. Dans la Rome antique,...

  • AUTRICHE

    • Écrit par Roger BAUER, Jean BÉRENGER, Annie DELOBEZ, Universalis, Christophe GAUCHON, Félix KREISSLER, Paul PASTEUR
    • 34 125 mots
    • 21 médias
    ...dernier Kasperle, Johann La Roche, ne meurt qu'en 1806. Une évolution est à noter cependant : Philipp Haffner (1731-1764) combine l'ancienne farce et la féerie avec la comédie littéraire, française ou italienne. Karl Friedrich Hensler (1759-1825) amalgame le drame bourgeois sentimental...
  • BOULEVARD THÉÂTRE DE

    • Écrit par Daniel ZERKI
    • 5 988 mots
    Quant à la farce, la parade, la comédie poissarde (la première Madame Angot connaît en 1796 un succès sans précédent), elles évolueront peu à peu vers la comédie de mœurs, qui, à la fin du xixe siècle, sera l'un des genres dominants du théâtre de boulevard.
  • CANEVAS, théâtre

    • Écrit par Armel MARIN
    • 226 mots

    Au xvie siècle, avec la commedia dell'arte, les Italiens donnent à la vieille tradition de la farce un développement remarquable. Les acteurs doivent développer avec verve sur un canevas un dialogue improvisé entre des personnages stéréotypés. Théâtre de professionnels, la commedia dell'arte...

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Voir aussi