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COMBUSTION

La détonation

La combustion détonante a été caractérisée par deux groupes de chercheurs, en même temps, en 1881 : Berthelot et Vieille, Mallard et Le Chatelier. Mais Lavoisier, dans son Traité élémentaire de chimie, utilisait déjà le mot « détonation » pour parler d'une combustion violente telle qu'elle se produit dans une arme à feu.

La détonation est une flamme qui se propage à une très grande vitesse, de l'ordre de 2 à 3 km/s. Cette vitesse a été mesurée initialement par la méthode photographique de Le Chatelier. On comprend facilement que l'énergie dégagée par seconde ou puissance d'une telle flamme soit nécessairement importante. La plupart des accidents provoqués par des mélanges combustibles ont des détonations pour origine (coups de grisou ou de poussière, détonation dans une pièce d'un mélange combustible provoqué par une fuite de gaz).

Mécanisme de propagation et structure

Détonation - crédits : Encyclopædia Universalis France

Détonation

Le mécanisme de propagation est tout à fait différent de celui d'une déflagration. Une détonation, appelée parfois onde explosive, est constituée de deux parties : une onde de choc et une onde de combustion. L'onde de choc élève la pression et la température et permet ainsi la naissance de l'onde de combustion. L'onde de combustion, par l'énergie qu'elle dégage, entretient l'onde de choc. Il s'agit donc de deux phénomènes intimement liés.

Une onde de choc peut d'ailleurs exister seule en l'absence de toute détonation. Elle naît et se propage dans l'air, à l'occasion du franchissement du mur du son ou de la rentrée d'un satellite dans l'atmosphère.

Limite de détonabilité

La naissance d'une détonation est parfois spontanée, mais, la plupart du temps, elle résulte de la transformation d'une déflagration auto-accélérée. Pour qu'une détonation puisse se produire, il faut donc que le mélange soit inflammable. Le domaine de détonabilité est par conséquent entièrement compris à l'intérieur du domaine d'inflammabilité.

À une pression donnée, par exemple P = 1 atm., il est possible de distinguer quatre limites, deux limites d'inflammabilité et deux limites de détonabilité. Les mélanges inflammables non détonants sont ceux pour lesquels le minimum du domaine de détonabilité se trouve à une pression supérieure à la pression atmosphérique.

Limites de détonabilité - crédits : Encyclopædia Universalis France

Limites de détonabilité

La connaissance des limites de détonabilité est donc importante pour toutes les questions concernant la sécurité. Quelques valeurs en sont données au tableau.

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Écrit par

  • : ingénieur diplômé de l'École nationale supérieure de chimie de Paris, professeur à l'université des sciences et techniques de Lille

Classification

Pour citer cet article

Michel LUCQUIN. COMBUSTION [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Flamme d'un bec Bunsen - crédits : Encyclopædia Universalis France

Flamme d'un bec Bunsen

Flammes mobiles - crédits : Encyclopædia Universalis France

Flammes mobiles

Vitesse de propagation de déflagration - crédits : Encyclopædia Universalis France

Vitesse de propagation de déflagration

Autres références

  • ACÉTYLÈNE

    • Écrit par Henri GUÉRIN
    • 5 089 mots
    • 6 médias
    ...endothermique (ΔH = 226,5 kJ/mole) est instable ; cela explique la facilité avec laquelle il donne lieu à des réactions de synthèse et sa grande chaleur de combustion (58 000 kJ/m3) :
    et aussi les risques d'explosions, dès qu'il est en présence d'air ou même en l'absence de celui-ci, lorsqu'on le comprime....
  • ALCANES

    • Écrit par Jacques METZGER
    • 3 614 mots
    • 11 médias
    La combustion des alcanes à l'air est une réaction fortement exothermique (réaction 4) qui est abondamment exploitée pour la production de chaleur (chauffage industriel et domestique) et d'énergie mécanique (moteurs à combustion interne, réacteurs). La chaleur de combustion des alcanes à ...
  • AUTOMOBILE - Technologie

    • Écrit par Georges BRESSON, Jean-Pierre CAPET, François de CHARENTENAY, Universalis, Thierry HALCONRUY, Frédéric RIVAS, Jean-Pierre VÉROLLET
    • 15 879 mots
    • 27 médias
    Le succès de l'automobile a été assuré, et le demeure pour quelques décennies encore, par l'efficacité dumoteur thermique dit à combustion interne (cycle 4 temps) qui équipe plus de 98 p. 100 des voitures. Ce type de moteur transforme l'énergie chimique des carburants en énergie...
  • BALISTIQUE

    • Écrit par Jean GARNIER
    • 2 100 mots
    • 2 médias
    ...ou le mélange des trois. Cependant, en raison des difficultés de stockage, les propergols les plus employés sont solides ou liquides. Le contrôle de la combustion des propergols liquides s'effectue au moyen de mécanismes auxiliaires qui règlent la quantité de carburant admise dans la chambre de combustion....
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Voir aussi