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CINÉMA (Aspects généraux) Les techniques du cinéma

Avant de devenir un art et une industrie, le cinéma est une somme de techniques. Du xviiie siècle à nos jours, mais surtout au xixe siècle, une suite de découvertes aboutit à la mise au point des premières caméras. Par un brevet en date du 13 février 1895, les frères Lumière, Auguste et Louis, devenaient les inventeurs du cinématographe.

On peut définir le cinéma comme l'ensemble des techniques qui permettent la reproduction du mouvement photographié par projection lumineuse. Trois techniques concourent à cette réalisation : la projection lumineuse ; l'analyse photographique du mouvement ; la synthèse du mouvement.

Cinéma parlant: premières tentatives - crédits : Collection des appareils/ Cinémathèque française

Cinéma parlant: premières tentatives

Avant l'invention des frères Lumière, les chercheurs avaient envisagé déjà le problème du cinéma sonore et parlant. L'enregistrement du son était possible (Edison). Mais il fallut attendre 1928 pour obtenir une solution pratique et industrielle au délicat problème de l'enregistrement et de la reproduction du son et de l'imagesynchrones, par impression photographique du son sur la pellicule image.

Cinéma: la musique du muet - crédits : Bettmann/ Getty Images

Cinéma: la musique du muet

On peut considérer aujourd'hui que le cinéma muet était un infirme, attendant que lui soit rendue la parole. Les films du cinéma muet étaient projetés avec accompagnement musical dans la salle, et Dreyer, tournant sa Passion de Jeanne d'Arc, faisait parler ses acteurs comme si le son était déjà là.

De 1930 à 1950, les techniques du cinéma n'ont pas subi de perfectionnements décisifs. Puis les caméras sont devenues plus légères, les émulsions photographiques plus sensibles, ce qui a permis de réduire les éclairages (mais non leur répartition), leur définition s'est améliorée et les émulsions couleur ont atteint une grande fidélité. En 1953, à cause de la concurrence du « petit écran », le cinéma crée de nouveaux formats de projection et de prise de vues (panoramique et CinémaScope notamment). Le relief technique réalisable n'a jamais pu s'imposer dans les salles.

Depuis l'apparition du cinéma sonore, l'enregistrement et la reproduction se faisaient uniquement sous forme de pistes photographiques ; la qualité de la reproduction finale était très moyenne et souffrait d'un bruit de fond important. L'enregistrement magnétique apparaît au cinéma dans les années 1950 et modifie profondément les habitudes, tant à la prise de son qu'au mixage où il devient possible d'écouter instantanément ce que l'on vient d'enregistrer. À la même époque apparaissent des copies à pistes magnétiques (quatre pistes sur les copies 35 mm et six pistes sur les copies 70 mm), qui ont permis d'améliorer sensiblement la qualité de la reproduction sonore et de mettre en place des procédés de diffusion multicanaux dans les salles. Les copies 35 mm à pistes magnétiques ont aujourd'hui disparu au profit des copies à piste photographique enregistrées selon le procédé Dolby Stéréo. Les copies 70 mm à pistes magnétiques sont toujours exploitées, principalement en raison de la qualité qu'elles apportent sur le plan de l'image.

Une amélioration marquante apparaît avec la mise sur le marché, dans les années 1970, par la société Dolby, d'un procédé d'enregistrement et de restitution multicanaux appliqué au cinéma à partir de copies comportant une piste photographique double (deux canaux) compatible avec la reproduction standard (monophonique) employée jusqu'alors dans les salles. Ce procédé s'est rapidement imposé mondialement en raison de l'amélioration de qualité qu'il apportait. Le succès commercial du procédé réside à la fois dans ses performances et dans son universalité : les copies Dolby Stéréo peuvent être lues sur des équipements mono traditionnels sans aucune modification, avec bien sûr une qualité moindre, mais elles restent parfaitement audibles.

Récemment, dans les années 1990,[...]

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Écrit par

  • : directeur technique à la Commission supérieure technique du cinéma
  • : cinéaste diplômé d'État (E.N.P.C.), lycée Louis-Lumière, directeur de la photographie et conseiller technique pour le cinéma, lauréat de la Société d'encouragement pour la recherche et l'invention, expert judiciaire
  • : docteur ès lettres, professeur à l'université de Paris-V-René-Descartes, critique de cinéma
  • : ingénieur diplômé de l'École supérieure d'électricité, ingénieur en chef du département télévision de la société Thomson-C.S.F.
  • : opérateur prises de vues, enseignant à l'École nationale supérieure Louis-Lumière professeur à l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne homme de lettres

Classification

Pour citer cet article

Michel BAPTISTE, Pierre BRARD, Jean COLLET, Michel FAVREAU et Tony GAUTHIER. CINÉMA (Aspects généraux) - Les techniques du cinéma [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Cinéma parlant: premières tentatives - crédits : Collection des appareils/ Cinémathèque française

Cinéma parlant: premières tentatives

Cinéma: la musique du muet - crédits : Bettmann/ Getty Images

Cinéma: la musique du muet

Jeux d'optique et illusion de mouvement - crédits : Encyclopædia Universalis France

Jeux d'optique et illusion de mouvement

Autres références

  • ACTEUR

    • Écrit par Dominique PAQUET
    • 6 815 mots
    • 2 médias
    Aux débuts du cinéma, l'acteur ne paraît pas un instant différent de l'acteur de théâtre. Car ce sont les mêmes qui, dans les premiers films de Méliès, interprètent les textes classiques. De même, dans le cinéma expressionniste, la technique de monstration et de dévoilement de l'expression appartient...
  • AFRICAINS CINÉMAS

    • Écrit par Jean-Louis COMOLLI
    • 1 131 mots

    L'histoire des cinémas africains se sépare difficilement de celle de la décolonisation. Il y eut d'abord des films de Blancs tournés en Afrique. Puis, à partir des années soixante, les nouveaux États africains ont été confrontés au problème de savoir quel rôle, quelle orientation, quels...

  • ALLEMAND CINÉMA

    • Écrit par Pierre GRAS, Daniel SAUVAGET
    • 10 274 mots
    • 7 médias

    Le cinéaste Volker Schlöndorff a suggéré que l'histoire du cinéma allemand était faite d'une série de ruptures esthétiques mais aussi d'une grande continuité dans le domaine de l'industrie cinématographique. L'alternance entre les phases les plus inventives, comme celles des années 1918-1933, voire...

  • AMENGUAL BARTHÉLEMY (1919-2005)

    • Écrit par Suzanne LIANDRAT-GUIGUES
    • 758 mots

    L'œuvre d'écrivain de cinéma de Barthélemy Amengual est considérable, autant par sa quantité (une douzaine d'ouvrages et une multitude d'articles) que par l'acuité de son propos. Comparable aux meilleurs analystes français de sa génération (tels André Bazin ou Henri...

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Voir aussi