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GÉNITAL APPAREIL

Dans le règne animal, la présence d'un appareil génital est liée à la reproduction sexuée. À l'opposé de la reproduction asexuée, où un seul individu engendre des copies de lui-même à peu près exactes, jamais novatrices, la reproduction sexuée fait participer à la naissance de l'organisme nouveau deux individus complémentaires, le mâle et la femelle. Lorsqu'un même individu (hermaphrodite) possède les attributs des deux sexes, cela ne modifie en rien la loi fondamentale de la reproduction sexuée qui le conduit à se croiser avec un individu équivalent.

Chacun des parents fournit en effet des cellules reproductrices distinctes, mâles et femelles, qui sont appelées gamètes. Leur caractère essentiel est de ne posséder qu'un seul jeu de chromosomes, en vertu du phénomène de réduction chromatique qui a réduit de moitié, à la gamétogenèse, le stock chromosomique contenu dans les cellules du corps des parents : de ce fait, les gamètes sont des cellules dites haploïdes. Or celles-ci ne peuvent donner naissance à un nouvel organisme que si le double jeu chromosomique originel, diploïde, se reconstitue.

Il peut arriver que le gamète femelle parvienne seul à ce résultat, en se segmentant et en régularisant le nombre chromosomique par des mécanismes variés ; il s'agit alors de parthénogenèse, forme particulièrement complexe de la reproduction asexuée. Il est convenu de dire qu'elle constitue une régression de la sexualité.

Normalement, en effet, le retour à l'état diploïde est assuré par l'union d'un gamète mâle et d'un gamète femelle apportant chacun un jeu de chromosomes homologues. Dans ces conditions, la cellule issue de la fécondation, c'est-à-dire l'œuf – ou zygote – hérite des chromosomes provenant de chacun des parents. Or les caractères héréditaires provenant du parent mâle et ceux du parent femelle peuvent présenter des nuances nombreuses dans le cadre d'une même espèce. C'est pourquoi leur amalgame, hormis le cas où des jumeaux sont issus du dédoublement d'un même œuf, donne naissance à un organisme tout à fait original, semblable à ses parents dans les grandes lignes mais fort différent dans le détail. La reproduction sexuée est donc novatrice, puisqu'elle tend à faire de l'individu la réalité biologique fondamentale.

Mais elle innove aussi au niveau des populations car l'isolement, par des barrières éthologiques (en particulier sexuelles) ou géographiques, de groupes n'échangeant plus génétiquement certains caractères de l'espèce, permet la constitution de races et de sous-espèces. L'acquisition de l'appareil génital a donc pour conséquence la variabilité des types, et par suite leur diversification évolutive.

Dès le développement de l'œuf dans certaines espèces, plus tardivement dans d'autres, les futures cellules sexuelles, qui conservent toutes les potentialités héréditaires, se confinent dans un petit territoire embryonnaire, bien distinct et localisé. Elles constituent la lignée germinale, à laquelle August Weissmann (1834-1914) attribuait l'immortalité puisqu'en principe cette lignée se perpétue de génération en génération. À l'opposé, les autres cellules embryonnaires forment, en se spécialisant, les tissus des organes non reproducteurs de l'animal ; elles sont différenciées et ont normalement perdu tout pouvoir de reconstituer un organisme nouveau (sauf chez les animaux inférieurs où la reproduction asexuée reste importante). Seules, les cellules germinales ou gonocytes sont primordialement responsables du sexe, lequel est génétiquement déterminé dès la fécondation par une combinaison chromosomique particulière.

La fonction reproductrice de ces cellules s'exerce par l'intermédiaire des organes qui constituent l'appareil génital permettant la rencontre[...]

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Écrit par

  • : professeur à la faculté de médecine de Paris
  • : professeur au Collège de médecine, médecin des hôpitaux de Paris
  • : professeur de biologie de la reproduction à l'université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie
  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis, Claude GILLOT, Bernard JAMAIN et Maurice PANIGEL. GÉNITAL APPAREIL [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Ovaire d'un Reptile et d'un Mammifère - crédits : Encyclopædia Universalis France

Ovaire d'un Reptile et d'un Mammifère

Tubes séminifères - crédits : Steve Gschmeissner/ SPL/ Getty Images

Tubes séminifères

Cycle génital féminin - crédits : Encyclopædia Universalis France

Cycle génital féminin

Autres références

  • ADÉNOME

    • Écrit par François BOURNÉRIAS
    • 117 mots

    Tumeur histologiquement bénigne développée à partir d'un tissu glandulaire. Les adénomes des glandes exocrines sont habituellement sans conséquence, sinon par leur situation et par leur volume. Il n'en va pas de même de ceux qui intéressent les glandes endocrines :

    les adénomes...

  • AMÉNORRHÉE

    • Écrit par Jules SCEMLA
    • 442 mots

    Absence de flux menstruel qui peut se présenter dans des circonstances cliniques fort différentes. Physiologique pendant la grossesse et à la ménopause, l'aménorrhée peut être primaire ou secondaire. Dans les deux cas, elle nécessite une enquête méthodique très poussée pour en connaître...

  • AMPHIBIENS ou BATRACIENS

    • Écrit par Pierre CLAIRAMBAULT, Philippe JANVIER, Jean-Claude RAGE
    • 6 177 mots
    • 19 médias
    Chez le mâle, le testicule est un agrégat d'ampoules contenant les cellules germinatives et les cellules de Sertoli. Entre ces ampoules, un tissu interstitiel sécrète l'hormone androgène responsable de l'apparition des caractères sexuels secondaires, parfois très marqués (triton).
  • ANDROGÈNES

    • Écrit par Dominique BIDET, Jean-Cyr GAIGNAULT, Jacques PERRONNET
    • 983 mots

    Hormonesstéroïdes à dix-neuf atomes de carbone, les androgènes naturels sont biosynthétisés par les gonades, ovaires et testicules (et dans ces derniers par les cellules de Leydig), et par les corticosurrénales (zone réticulée). La testostérone est chez le mâle...

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Voir aussi