Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

GÉNITAL APPAREIL

Développement de l'appareil génital chez l'embryon humain

L'appareil génital humain est indifférencié jusqu'à la sixième semaine du développement embryonnaire. Ensuite, les ébauches communes mises en place dans les premiers stades de l'embryogenèse se différencient en constituant gonades, voies génitales et organes génitaux externes caractéristiques de chaque sexe.

Le stade indifférencié

Gonades

Développement sexuel chez l'homme et la femme - crédits : Encyclopædia Universalis France

Développement sexuel chez l'homme et la femme

Chacune des deux ébauches génitales apparaît dans la future région lombaire sous forme d'un épaississement de l'épithélium du péritoine primitif ou cœlome (fig. 4) ; l'éminence génitale marque son relief sur le côté médial du mésonéphros dès la quatrième semaine (stade de 5 mm). L'épithélium prolifère dans le mésenchyme sous-jacent, en travées radiées, les cordons sexuels. La gonade est alors indifférenciée. Cette ébauche va être colonisée par de grandes cellules migratrices, les gonocytes primaires, cellules-souches de la lignée des gamètes, spermatozoïdes ou ovules. Véritable cellule sexuelle, le gonocyte s'isole très tôt en une zone localisée de l'embryon à la jonction du sac vitellin et du diverticule allantoïdien (cf. embryologie). Il s'agit d'une volumineuse cellule ronde, facile à identifier par son gros noyau vésiculaire et son cytoplasme peu acidophile. Par migration active, les gonocytes gagnent l'éminence génitale et se mêlent aux éléments des cordons sexuels, à la septième semaine de la vie embryonnaire (stade de 15 mm).

Dès la fécondation, la présence des chromosomes sexuels (ou gonosomes) détermine génétiquement le sexe de l'embryon ; ses gonocytes deviendront des gamètes mâles s'ils associent un chromosome X et un chromosome Y ; deux chromosomes X caractérisent les gonocytes qui produiront des gamètes femelles.

Voies génitales

Les voies génitales qui recueilleront les gamètes formés par les gonades se développent en liaison étroite avec les ébauches urinaires, en particulier celles d'un appareil transitoire d'origine mésodermique qui forme longitudinalement, de chaque côté de la ligne médiane, en situation dorsale, le mésonéphros, ou corps de Wolff, auquel correspond le canal de Wolff (fig. 2).

Un autre conduit se développe plus tard, parallèlement au précédent : c'est le canal de Müller qui édifiera l'essentiel des voies génitales femelles mais qui s'atrophiera chez le mâle sous l'action d'une hormone anti-müllérienne (spéciale au sexe masculin).

Les canaux de Wolff et de Müller débouchent dans le cloaque ; il s'agit d'un réservoir caudal, commun à l'allantoïde, future vessie, et à l'intestin postérieur qui deviendra le rectum. Le canal de Wolff émet un bourgeon urétéral, qui se dirige vers le métanéphros, ou rein définitif. Cette communication des voies urinaires et génitales persistera chez le mâle.

Le cloaque, bordé par l'endoderme, est obturé par une membrane cloacale qui le sépare du périnée. La prolifération du mésoderme autour de la membrane dessine des bourrelets revêtus en surface d'ectoderme. Ces bourrelets deviendront les organes génitaux externes avec une saillie impaire ventrale, le tubercule génital (qui formera la verge chez l'homme et le clitoris chez la femme), et deux bourrelets latéraux (qui produiront les sacs scrotaux chez l'homme et les grandes lèvres chez la femme).

Différenciation de l'appareil génital

Dans le sexe féminin, l'épithélium superficiel de la gonade prolifère en deux étapes successives. À la première apparaissent des cordons qui, dans la partie médullaire de la glande, sont fragmentés par un tissu mésenchymateux et dégénèrent en formant le stroma vasculaire de la zone médullaire de l'ovaire (fig. 5b). Lors de la seconde étape naissent, dans la région corticale, de nouveaux cordons courts contenant[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : professeur à la faculté de médecine de Paris
  • : professeur au Collège de médecine, médecin des hôpitaux de Paris
  • : professeur de biologie de la reproduction à l'université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie
  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis, Claude GILLOT, Bernard JAMAIN et Maurice PANIGEL. GÉNITAL APPAREIL [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Ovaire d'un Reptile et d'un Mammifère - crédits : Encyclopædia Universalis France

Ovaire d'un Reptile et d'un Mammifère

Cycle génital féminin - crédits : Encyclopædia Universalis France

Cycle génital féminin

Tubes séminifères - crédits : Steve Gschmeissner/ SPL/ Getty Images

Tubes séminifères

Autres références

  • ADÉNOME

    • Écrit par François BOURNÉRIAS
    • 117 mots

    Tumeur histologiquement bénigne développée à partir d'un tissu glandulaire. Les adénomes des glandes exocrines sont habituellement sans conséquence, sinon par leur situation et par leur volume. Il n'en va pas de même de ceux qui intéressent les glandes endocrines :

    les adénomes...

  • AMÉNORRHÉE

    • Écrit par Jules SCEMLA
    • 442 mots

    Absence de flux menstruel qui peut se présenter dans des circonstances cliniques fort différentes. Physiologique pendant la grossesse et à la ménopause, l'aménorrhée peut être primaire ou secondaire. Dans les deux cas, elle nécessite une enquête méthodique très poussée pour en connaître...

  • AMPHIBIENS ou BATRACIENS

    • Écrit par Pierre CLAIRAMBAULT, Philippe JANVIER, Jean-Claude RAGE
    • 6 177 mots
    • 19 médias
    Chez le mâle, le testicule est un agrégat d'ampoules contenant les cellules germinatives et les cellules de Sertoli. Entre ces ampoules, un tissu interstitiel sécrète l'hormone androgène responsable de l'apparition des caractères sexuels secondaires, parfois très marqués (triton).
  • ANDROGÈNES

    • Écrit par Dominique BIDET, Jean-Cyr GAIGNAULT, Jacques PERRONNET
    • 983 mots

    Hormonesstéroïdes à dix-neuf atomes de carbone, les androgènes naturels sont biosynthétisés par les gonades, ovaires et testicules (et dans ces derniers par les cellules de Leydig), et par les corticosurrénales (zone réticulée). La testostérone est chez le mâle...

  • Afficher les 51 références

Voir aussi