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2-22 juillet 1991

Yougoslavie - Croatie - Slovénie. Extension de la guerre civile de la Slovénie à la Croatie

Le 2, les combats reprennent entre l'armée fédérale et des unités de la défense territoriale slovène, faisant de nouvelles victimes. À la demande de Stipe Mesic, président de la fédération, le gouvernement slovène décrète un cessez-le-feu unilatéral, qui est à peu près respecté à partir du 3.

Le 4, la Slovénie refuse d'obéir au pouvoir fédéral qui demande, dans un ultimatum, de lui remettre le contrôle des postes frontières slovènes, avant d'accepter le lendemain de libérer les quelque deux mille prisonniers fédéraux que réclament des mères venues de tout le pays, de lever le blocus des casernes de l'armée fédérale et de démobiliser environ un quart de ses forces territoriales.

Le 5, à La Haye, les ministres des Affaires étrangères de la C.E.E. décident de geler leur aide à la Yougoslavie, d'instaurer un embargo sur les armées et de confier une nouvelle mission de négociation à la « troïka » européenne. Surtout, les Douze, accentuant leur pression et évoluant dans le même sens que Washington, laissent entendre qu'ils pourraient envisager la reconnaissance de la Slovénie et de la Croatie indépendantes en cas d'intervention militaire fédérale.

Le 7, pour la troisième fois en dix jours, la « troïka » composée des ministres des Affaires étrangères néerlandais, luxembourgeois et portugais se rend en Yougoslavie pour favoriser, dans l'île de Brioni, une négociation entre Serbes, Slovènes, Croates et autorités fédérales. Au terme de quinze heures de discussions, une « déclaration commune » prévoyant un cessez-le-feu immédiat, le retour des troupes dans les casernes et la suspension pour trois mois des déclarations d'indépendance du 25 juin est adoptée.

Le 18, la présidence fédérale annonce le retrait de ses troupes de Slovénie dans les trois mois. À Ljubljana, on salue cette décision, qui équivaut en fait à une reconnaissance de l'indépendance slovène, tandis qu'à Zagreb on regrette qu'elle ne concerne pas également la Croatie, où risquent d'être envoyées les forces ainsi dégagées.

Le 22, des affrontements encore plus violents dans l'est de la Croatie font vingt morts. Les combats entre Serbes et Croates s'intensifient les jours suivants, provoquant la mort de plus de cent autres personnes avant la fin du mois.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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