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1er-8 mai 1988

France. Réélection de François Mitterrand à la présidence de la République

Le 1er, Jean-Marie Le Pen affirme, aux Tuileries, devant cinquante mille de ses partisans, que « pas une voix » ne doit aller à François Mitterrand. Mais il n'appelle pas à voter pour Jacques Chirac et laisse à ses électeurs la responsabilité de choisir « entre le pire et le mal ». Les syndicats, bien qu'ils ne soient pas parvenus à se mettre d'accord pour un « 1er-Mai unitaire », réunissent, pour les défilés parisiens, un plus grand nombre de leurs adhérents que les années précédentes.

Le 2, François Mitterrand, depuis Strasbourg, lance un nouvel appel à l'ouverture politique. Lors de son dernier meeting, à Toulouse, le 6, il insiste : « Il y a assez de chantiers qui s'ouvrent devant nous pour que des bras multiples s'y attaquent. »

Le 6, une manifestation pour « la défense de la Ve République » est organisée place de la Concorde à Paris par les partisans de Jacques Chirac, qui tient au même moment son dernier meeting à Clermont-Ferrand. La fin de la campagne électorale est marquée par les retombées de la libération des otages français du Liban ainsi que par la polémique autour de l'opération d'Ouvéa en Nouvelle-Calédonie.

Le 8, François Mitterrand est réélu président de la République. Les résultats officiels, proclamés le 11 par le Conseil constitutionnel, lui accordent 16 704 279 voix, soit 54,01 p. 100 des suffrages exprimés, contre 14 218 970 voix à Jacques Chirac, soit 45,98 p. 100. Sur les 38 168 869 électeurs inscrits, 6 083 798, soit 15,94 p. 100, se sont abstenus. Dès le soir du scrutin, les déclarations des leaders politiques se multiplient, dessinant l'amorce d'une modification du paysage politique. Tandis que les socialistes se félicitent de la victoire de François Mitterrand, avec un score meilleur qu'en 1981, la majorité parlementaire se partage entre ceux qui se situent nettement dans l'opposition (Jacques Chirac, Charles Pasqua, François Léotard) et ceux, au P.R., au Parti radical, au C.D.S. ou au R.P.R., qui envisagent des convergences possibles. Simone Veil affirme qu'« il n'y a pas d'obstacle de principe à gouverner avec les socialistes », tandis que Raymond Barre et Valéry Giscard d'Estaing déclarent qu'il jugeront le nouveau gouvernement « à ses actes ».

— Universalis

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