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22-31 mars 1988

France. Annonce de la candidature de François Mitterrand à l'élection présidentielle

Le 22, François Mitterrand, accueilli sur Antenne 2 pendant le journal de 20 heures, répond simplement « oui » à la question : « Êtes-vous candidat à la présidence de la République? » Affirmant ensuite sa volonté de « faire front pour éviter les germes de division », il soutient que des « esprits intolérants », des « partis qui veulent tout », des « clans », des « bandes », des « factions » menacent « la paix civile ». Jacques Chirac s'étonne, le soir même, à Caen, de l'« agressivité du candidat socialiste » et souligne qu'il « ne s'est certainement pas présenté comme un rassembleur ».

Le 23, Raymond Barre s'inquiète de « la théorie de la limitation de la fonction présidentielle » développée par le chef de l'État, mais déclare, le 24, sur Europe 1, que contrairement à Jacques Chirac il ne censurerait pas automatiquement un gouvernement que désignerait François Mitterrand s'il était réélu.

Le 25, François Mitterrand dénonce sur Europe 1 « une tentative de mainmise sur l'État » et précise, en faisant allusion à Jacques Chirac et au R.P.R., qu'elle « provient d'une formation politique surtout » et qu'elle « vise la presse, l'information, les moyens de communication, la justice, l'argent, les noyaux durs dans les privatisations ». Le président-candidat se déclare partisan de l'instauration d'un revenu minimum social, qui pourrait être financé grâce au rétablissement de l'impôt sur le capital, et annonce que, s'il est réélu, il choisira un Premier ministre qui n'aura pas forcément une appartenance politique et qu'il ne dissoudra l'Assemblée nationale que si le nouveau gouvernement est renversé par celle-ci.

Le 27, tandis que Jacques Chirac critique le « culot » de François Mitterrand en affirmant que « la période socialiste a été la période de colonisation du pouvoir », le P.S., réuni en convention nationale extraordinaire à Paris, apporte son soutien unanime à la candidature du chef de l'État. Selon Lionel Jospin, les socialistes sont « prêts à conduire une majorité gouvernementale de progrès rassemblée autour » d'eux.

Le 31, François Mitterrand, invité de Questions à domicile sur T.F.1, insiste sur sa « volonté de rassembler » et sur son « expérience », tout en précisant qu'il a gardé son idéal et est toujours socialiste. Les sondages indiquent que le président-candidat reste le favori de l'élection : l'annonce de sa candidature a même été suivie d'une légère progression des intentions de vote en sa faveur.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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