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14-28 avril 1988

France - Canada. Aggravation du contentieux sur la pêche

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Le 14, le chalutier de Saint-Pierre-et-Miquelon Croix-de-Lorraine, délibérément parti la veille pêcher dans les eaux canadiennes au large de Terre-Neuve, est arraisonné par les garde-côtes d'Ottawa. À son bord, se trouvent les quatre élus de l'archipel français qui entendent contraindre, par ce coup d'éclat, la France et le Canada à renouer le dialogue dans le conflit qui oppose, depuis plus d'un an, les deux pays à propos des zones de pêche et de la fixation des quotas. En l'absence d'accord, l'économie saint-pierraise, qui dépend essentiellement de la pêche à la morue, périclite gravement.

Le 15, le quatre personnalités politiques françaises et les dix-sept marins du Croix-de-Lorraine sont incarcérés à Saint-Jean-de-Terre-Neuve. Alors que la campagne électorale bat son plein, les protestations sont nombreuses en France : Jacques Chirac réunit une cellule de crise et convoque trois fois en vingt-quatre heures le chargé d'affaires canadien, tandis que François Mitterrand évoque les « mesures extrêmement restrictives, injustes » sur la délimitation des zones de pêche.

Le 17, les détenus sont libérés après paiement, par le gouvernement français, d'une caution de 630 000 dollars canadiens (2,9 millions de francs). L'ambassadeur de France au Canada est rappelé à Paris pour consultation. À la suite de cet incident, les deux parties décident de reprendre les négociations pour tenter d'aboutir à un accord.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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