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ZHOU ENLAI[TCHEOU NGEN-LAI]ou CHOU EN-LAI (1898-1976)

Dirigeant de la République populaire

Premier ministre de la nation la plus peuplée de la terre, de 1949 à 1974, Zhou Enlai a exercé des responsabilités si centrales et si constantes que son action s'identifie en fait avec l'histoire de la Chine populaire. C'est un discours de Zhou Enlai qui a inauguré en 1956 la campagne des Cent Fleurs, un rapport de Zhou Enlai qui a la même année fait le point sur le premier plan quinquennal et tracé les grandes lignes du second. C'est Zhou Enlai qui est chargé en 1959 de ramener sur terre – enfin presque – les objectifs du Grand Bond en avant et en 1967 d'empêcher le pays de sombrer dans l'anarchie. L'accomplissement de cette dernière tâche et le recul ou l'élimination de dirigeants promus à la faveur de la révolution culturelle accroissent encore l'autorité de Zhou Enlai qui gouverne en fait le pays jusqu'au moment où la maladie le terrasse : le cancer est diagnostiqué dès 1972 et Zhou doit réduire son activité à partir de 1974. Mais il applique désormais sa propre politique plus que celle de Mao et choisit comme dauphin une des plus illustres victimes de la révolution culturelle : Deng Xiaoping. La mort de Zhou Enlai, survenue le 8 janvier 1976, donnera lieu trois mois plus tard à un hommage du peuple de Pékin, lors de manifestations sur la place Tian'anmen.

Ministre des Affaires étrangères, Premier ministre à vie... Il faut cependant rappeler qu'en Chine populaire le véritable pouvoir de décision appartient non pas au gouvernement, mais au bureau politique du P.C.C. et à son comité permanent. Zhou Enlai a appartenu au comité permanent dès sa création et il a en outre été membre du bureau politique sans interruption pendant près d'un demi-siècle (de 1927 à sa mort). À défaut de meilleure donnée, on peut toujours fonder sur cette longévité exceptionnelle une ébauche d'analyse de la personnalité de Zhou Enlai.

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Pour citer cet article

Lucien BIANCO et Encyclopædia Universalis. ZHOU ENLAI [TCHEOU NGEN-LAI] ou CHOU EN-LAI (1898-1976) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 25/03/2009

Média

Richard Nixon à Pékin, 1972 - crédits : Keystone/ Getty Images

Richard Nixon à Pékin, 1972

Autres références

  • CHINE - Hommes et dynamiques territoriales

    • Écrit par
    • 9 801 mots
    • 5 médias
    ...l'ouverture » et elle est annoncée dès 1975 par la politique des quatre modernisations – agriculture, industrie, sciences et techniques, et armée – de Zhou Enlai, avec l'aide de Deng Xiaoping. Ce dernier défend sa politique de réformes pour sortir la Chine de la misère et du désenchantement qu'a entraînés...
  • CHINE, histoire, de 1949 à nos jours

    • Écrit par , et
    • 19 198 mots
    • 15 médias
    ...radicalisent en vain : à Pékin, le ministère des Affaires étrangères est pris d'assaut ; en province, des mouvements plus autonomes apparaissent contre le pouvoir. Mais le groupe de la révolution culturelle a déjà plié : Jiang Qing fait l'éloge deZhou Enlai dans un meeting célèbre, et Chen Boda s'efface.
  • XI'AN INCIDENT DE (1936)

    • Écrit par
    • 917 mots

    Mutinerie d'un caractère original, la capture de Tchiang Kai-chek par Zhang Xueliang, connue comme « l'incident de Xi'an », constitue une péripétie diplomatique dont les implications politiques et psychologiques ont marqué le destin de la Chine et, en particulier, le développement de son sentiment...