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XÉNOCRATE (env. 400-314 av. J.-C.)

Successeur de Speusippe à la tête de l'Académie platonicienne, Xénocrate propose une explication systématique de la réalité qui, connue uniquement par des témoignages doxographiques, présente des analogies avec celle de Speusippe : on y retrouve les idées-nombres, l'âme et les corps en une succession hiérarchique ; mais Xénocrate ne fait pas du beau et du bien des termes ultérieurs du développement de la nature. La monade originelle est déjà le Bien en soi, Dieu, l'Intellect, qui contient en lui la totalité des idées-nombres, c'est-à-dire le modèle du monde. La dyade définie est l'âme, l'élément céleste (le nombre automoteur), mère des différents dieux. Elle est double, probablement parce qu'elle est tournée à la fois vers la monade et vers le monde sensible. Vient ensuite le monde des corps, constitué par les trois éléments autres que l'élément céleste. Enfin le quatrième terme est la dyade indéfinie, principe du mal, matière dont l'interaction avec la monade produit les corps du monde sensible.

Comme l'a montré H. J. Krämer (Der Ursprung der Geistmetaphysik, Amsterdam, 1967 ; Platonismus und hellenistische Philosophie, Berlin, 1971), les systèmes de Xénocrate et de Speusippe ont fourni à toute la tradition de la philosophie grecque sa problématique physique et théologique. Pour résoudre les apories des Éléates concernant la notion de continu, Xénocrate introduit le concept de lignes insécables comme mesures fondamentales. On lui doit également une démonologie assez élaborée, dans laquelle apparaît la distinction entre bons et mauvais démons, qui jouera un grand rôle dans la vie psychologique et morale à la fin de l'Antiquité.

— Pierre HADOT

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Pierre HADOT. XÉNOCRATE (env. 400-314 av. J.-C.) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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