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PICKETT WILSON (1941-2006)

Né le 18 mars 1941, à Prattville, dans l'Alabama, aux États-Unis, Wilson Pickett est un chanteur et auteur-compositeur américain, dont le style explosif a contribué à définir la musique soul des années 1960. Pickett est un produit de l'Église noire du Sud, et le gospel est au cœur de son style musical et de son personnage sur scène. C'est davantage un témoin qu'un chanteur, un prédicateur qu'un crooner. Ses interprétations sont marquées par la ferveur de ses convictions religieuses, même si ses chansons sont profanes.

Tout comme des milliers d'autres fermiers du Sud, Pickett émigre dans les années 1950 dans la ville industrielle de Detroit, dans le Michigan, où son père travaille dans une usine de construction automobile. Il fait ses premiers enregistrements dans le domaine du gospel pur. Il chante avec les Violinaires et les Spiritual Five, prenant pour modèle Julius Cheeks, un chanteur des Sensational Nightingales, qui crie de manière tonitruante.

Pickett passe rapidement à la musique profane. Il fait partie des Falcons, un groupe vocal de rhythm and blues, et chante I Found a Love (1962), un titre de sa composition qui incite Jerry Wexler, producteur d'Atlantic Records, à s'intéresser à lui comme soliste. « Pickett est un pistolet », dit Wexler, qui le surnomme « Wicked Pickett » et l'envoie à Memphis, dans le Tennessee, écrire avec le collaborateur d'Otis Redding, le guitariste Steve Cropper de Booker T. and the MG's. Il en résulte un single à grand succès, In the Midnight Hour (1965). Dès lors, Pickett est une vedette. Avec son allure éblouissante et très assurée, il est l'un des principaux avocats de l'école sudiste du chant soul. Son approche directe et instinctive est acceptée, voire vénérée, par une culture pop empreinte de la thématique des droits civiques.

Après sa première série de tubes – Land of 1 000 Dances (1966), Mustang Sally (1966), Funky Broadway (1967) –, Pickett est produit par les Kenny Gamble et Leon Huff, qui calment un peu son style enflammé dans Engine Number 9 (1970) et Don't Let the Green Grass Fool you (1971). Avant de quitter Atlantic Records, Pickett connaît quelques autres grands succès, notamment avec Don't Knock my Love (1971), Call my Name, I'll Be There (1971) et Fire and Water (1972). L'avènement des groupes funk et du disco fait baisser sa popularité, mais certains critiques considèrent Groove City (1979) chez E.M.I. comme un salut au disco, un rythme de danse phénoménal. Sa production baisse au cours des années 1980 et 1990, mais son influence sur les jeunes générations de chanteurs de soul, de Johnny Gill à Jonny Lang, reste forte.

— David RITZ

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David RITZ. PICKETT WILSON (1941-2006) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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