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LOUVAIN UNIVERSITÉ DE

Jusqu'au xve siècle la Flandre, le Brabant et les Pays-Bas n'eurent pas d'université propre et leurs étudiants devaient aller en France ou en Allemagne. En 1425, le duc Jean IV de Brabant obtint du pape Martin V l'érection d'un studium generale à Louvain. La commune accueillit favorablement cette création ; elle lui abandonna une partie de la halle aux draps et assura le salaire de certains professeurs ; les autres reçurent des prébendes dans les églises de la ville. Cette nouvelle université, dont les statuts imitaient ceux de l'université de Paris, eut un succès rapide. L'humanisme s'y introduisit très tôt, surtout à la faculté des arts ; créé en 1518, le collège des Trois Langues, où on enseignait le latin, le grec et l'hébreu, était tout pénétré d'esprit érasmien. Mais dès 1519, l'université de Louvain devint aussi un bastion catholique face à la Réforme ; cependant, si la faculté de théologie affirmait ainsi sa stricte orthodoxie, l'humanisme restait présent à la faculté des arts avec Juste Lipse.

Quoique accueillant toujours de nombreux étudiants, l'université de Louvain déclina lentement aux xviie et xviiie siècles : l'enseignement ne se renouvelait pas, le niveau des examens baissait, la tutelle du gouvernement Habsbourg se faisait sans cesse plus lourde. Supprimée par le Directoire en 1797, elle fut rétablie en 1816 (comme université d'État). Après l'indépendance de la Belgique, l'université d'État disparut et l'épiscopat put rétablir à Louvain une université catholique (1835). Celle-ci a été un des foyers du néo-thomisme contemporain, ainsi qu'un centre très actif de recherches historiques. En 1966, elle s'est scindée en une université de langue flamande (K.U.L.), qui est restée à Louvain, et une université francophone (U.C.L.), qui s'est installée à Louvain-la-Neuve, près d'Ottignies.

— Jacques VERGER

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Écrit par

  • : agrégé de l'Université, assistant à l'université de Nancy-II

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