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UNESCO (United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization)

L'UNESCO (Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture) est l'une des institutions spécialisées du système des Nations unies. Conçue à partir des travaux préparatoires de la Conférence des ministres alliés de l'Éducation (Londres,1942-1945), elle est créée en 1945 en tant que continuatrice de l'œuvre esquissée dans l'entre-deux-guerres par la Société des Nations (SDN), l'Institut international de coopération intellectuelle et le Bureau international d'éducation. Du fait de la phraséologie de son mandat et de la pluralité de ses domaines d'action, elle éprouve d'emblée de constantes difficultés à formuler des priorités nettes et des programmes rigoureux. La nature même des problèmes de l'éducation, de la science et de la culture la prédispose en fait à être entraînée dans des débats d'ordre politique.

Origines et structures

La création de l'UNESCO fut l'aboutissement d'une évolution historique qui remonte aux projets d'organisation internationale en matière d'éducation (Marc-Antoine Jullien, 1817 ; Herman Moelkenboer, 1892) et de Bureau international des relations intellectuelles (Association française pour la SDN, 1920). Au niveau diplomatique, la coopération dite « intellectuelle » acquit droit de cité grâce à la France qui suscita l'établissement – au sein de la SDN – d'un organe consultatif restreint dont la présidence fut initialement confiée à Henri Bergson (Commission internationale de coopération intellectuelle, 1922). En 1924, la France offrit à la SDN un instrument spécialisé établi à Paris et dont elle assura elle-même le financement régulier : l'Institut international de coopération intellectuelle (IICI). Dès lors, la coopération intellectuelle s'épanouit dans cette institution qui s'assura la collaboration de l'élite artistique et scientifique du temps – Paul Valéry, Thomas Mann, Aldous Huxley, Albert Einstein, Sigmund Freud, Marie Curie… Le contrôle de l'IICI par l'occupant nazi mit fin, en 1940, à cette première étape historique.

Naissance de l'organisation

Demeuré jusque-là à l'écart des activités de l'IICI (perçues comme servant essentiellement au rayonnement culturel de la France), le Royaume-Uni prit le relais à partir de novembre 1942 en réunissant les gouvernements européens en exil à Londres dans le cadre d'une conférence périodique des ministres alliés de l'Éducation. D'abord vouée au problème de la reconstruction des systèmes éducatifs européens démantelés par la guerre, la Conférence s'ouvrit ensuite aux pays extra-européens (dont les États-Unis) et entreprit l'élaboration de la charte d'une organisation internationale spécialisée dans l'éducation et la culture. Dès l'achèvement de cette tâche (1945), le gouvernement britannique s'empressa de convoquer une conférence constituante à Londres afin de couper court au projet français de revitalisation de l'IICI. Après d'âpres négociations, la France obtint d'être puissance co-invitante de la conférence et de déposer un contre-projet d'« Organisation de coopération intellectuelle des Nations unies ». Si les idées françaises n'eurent guère de succès, Paris fut néanmoins choisi comme siège de la nouvelle organisation, l'UNESCO, dont le titre officiel combina éducation, science et culture.

Entré en vigueur le 4 novembre 1946, l'Acte constitutif de l'UNESCO attribua à celle-ci l'objectif d'« atteindre graduellement [...] les buts de paix internationale et de prospérité commune de l'humanité en vue desquels l'Organisation des Nations unies a été constituée... », soit de « contribuer au maintien de la paix et de la sécurité en resserrant, par l'éducation, la[...]

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Écrit par

  • : professeur à l'Institut universitaire de hautes études internationales, Genève
  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis et Victor-Yves GHEBALI. UNESCO (United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Gondoles à Venise - crédits : Steve Allen/ Getty Images

Gondoles à Venise

Autres références

  • ABU SIMBEL

    • Écrit par Christiane M. ZIVIE-COCHE
    • 1 974 mots
    • 6 médias
    ...construction du grand barrage d'Assouan, furent, avec les autres temples de basse Nubie, l'objet d'une vaste campagne de sauvetage internationale, dirigée par l' U.N.E.S.C.O. à la demande de l'Égypte et qui se déroula de 1963 à 1968. Le déplacement des deux temples, qui présentait des difficultés considérables,...
  • ALPHABÉTISATION

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    ...identités politiques et culturelles, de l'émergence d'une coopération internationale venant à l'appui des programmes nationaux d'éducation des adultes. À cet égard, l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (U.N.E.S.C.O.), créée en 1946, a joué un rôle important....
  • ANTHROPOLOGIE DU PATRIMOINE

    • Écrit par Cyril ISNART
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    ...groupes ethniques en diaspora, les ensembles régionaux transfrontaliers ou des associations de citoyens sont devenus des acteurs du patrimoine. En prenant l’UNESCO comme référence, le champ patrimonial est ainsi passé des vestiges remarquables du passé national (convention sur le patrimoine mondial de 1972)...
  • CONSERVATION DES ŒUVRES D'ART

    • Écrit par Germain BAZIN, Vincent POMARÈDE
    • 6 744 mots
    • 4 médias
    ...gouvernementaux favorisent, par leurs directives et leurs réflexions, l'évolution des disciplines de la conservation des œuvres d'art. Parallèlement à l' U.N.E.S.C.O., qui accomplit tant de démarches depuis les années 1950 pour la sauvegarde des monuments en péril, le Conseil international des musées (Icom),...
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Voir aussi