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TRANSFUSION SANGUINE

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Les fractions plasmatiques

Le plasma est fractionné en vue d'isoler et de concentrer ses constituants les plus précieux pour la thérapeutique : albumine, fractions coagulantes, gammaglobulines.

L'albumine possède les mêmes propriétés que le plasma total pour traiter les « états de choc », en particulier ceux des brûlés. Les solutions concentrées d'albumine permettent de restaurer la masse liquidienne en circulation dans les vaisseaux, sans risque de transmission d'hépatite B ou C du fait de son chauffage, dix heures à 60 0C.

Les fractions coagulantes contiennent soit les facteurs antihémophiliques, soit un mélange de facteurs vitamine K-dépendants (complexe prothrombique et facteur IX), préparé pour la première fois en France sous le nom de P.P.S.B. Les concentrés de facteur VIII sont utilisés pour le traitement de l' hémophilie A (85 p. 100 des hémophilies). Ces concentrés sont de plus en plus purifiés, et, depuis peu, on dispose de facteur VIII recombinant. Le P.P.S.B. est utilisé pour traiter l'hémophilie B, les intoxications par les antivitamines K et le syndrome hémorragique du nouveau-né. Les concentrés purifiés de facteur IX tendent à remplacer le P.P.S.B. dans le traitement de l'hémophilie B. Toutes les fractions coagulantes subissent, depuis 1985, une inactivation virale (par la chaleur ou par solvants-détergents).

Les gammaglobulines ou immunoglobulines sont des fractions d'anticorps concentrés permettant de lutter contre certaines maladies infectieuses, bactériennes ou virales, soit à titre préventif (coqueluche, oreillons, tétanos, hépatite virale, rubéole), soit à titre curatif pour une infection déjà déclarée. Certaines immunoglobulines sont capables de prévenir des accidents de nature non pas infectieuse mais immunologique ; c'est ainsi que chez les femmes « Rhésus négatif » dont le mari est « Rhésus positif » des gammaglobulines anti-Rhésus permettent de prévenir la maladie hémolytique du nouveau-né, à condition de les injecter immédiatement après le premier accouchement et à chaque accouchement ou avortement ultérieur.

Les immunoglobulines injectables par voie intraveineuse sont utilisées dans les rares agammaglobulinémies congénitales et surtout dans le traitement des affections auto-immunes (telles les thrombopénies idiopathiques).

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Écrit par

  • : professeur d'hématologie, directeur du Centre national de transfusion sanguine

Classification

Pour citer cet article

Jean-Pierre SOULIER. TRANSFUSION SANGUINE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 10/02/2009

Autres références

  • CHIRURGIE

    • Écrit par , et
    • 8 668 mots
    • 5 médias
    – La transfusion sanguine : l'idée de transfuser du sang à un homme qui en a perdu est très ancienne. Tentée plusieurs fois au xviie siècle (Denys fut le premier à l'oser), de l'animal à l'homme, puis d'homme à homme, elle avait dû être abandonnée en raison de ses échecs. Une transfusion...
  • CŒUR - Chirurgie cardiaque

    • Écrit par et
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    ...obstacle était l'abondance de l'hémorragie qui risque de survenir lorsqu'on opère le cœur ou les gros vaisseaux qui en naissent. Les découvertes de la transfusion sanguine et le stockage de sang conservé ont permis de réduire ce risque très grave. Les besoins en sang conservé peuvent être énormes : on...
  • DENIS JEAN-BAPTISTE (1643-1704)

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    Le 15 juin 1667, Jean-Baptiste Denis, médecin parisien formé à Montpellier, diplômé en 1667, réussit à injecter dans les veines d’un jeune homme affaibli par des saignées successives l’équivalent de 300 millilitres de sang d’un agneau. Denis venait de réaliser la première transfusion de sang chez l’homme....

  • FER - Rôle biologique du fer

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    ...l'organisme entraîne une maladie de surcharge appelée hémochromatose, qu'elle soit acquise ou génétique. Les surcharges d'origine nutritionnelle sont rares et les formes acquises sont essentiellement dues à des transfusions répétées par exemple chez les patients atteints de thalassémie. En effet, la transfusion...
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