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TRACTATUS LOGICO-PHILOSOPHICUS, Ludwig Wittgenstein Fiche de lecture

Ludwig Wittgenstein - crédits : Erich Lessing/ AKG-images

Ludwig Wittgenstein

Le Tractatus logico-philosophicus de Ludwig Wittgenstein (1880-1951) a été publié pour la première fois sous le titre « Logisch-philosophischen Abhandlung » en 1921, dans les Annalen der Naturphilosophie. Il a été suivi, en 1922, d’une édition en anglais, sous le titre suggéré par G. E. Moore. Rédigé dans les dernières années de la Première Guerre mondiale, ce livre est le seul que Wittgenstein publia de son vivant. Il marque, sous une forme parfaitement achevée, le terme d’une réflexion qui débuta au moment où Wittgenstein abandonna ses études d’ingénieur pour se tourner vers la philosophie et la logique. Les discussions qu’il eut alors avec Bertrand Russell, dont il suivit l’enseignement et avec qui il noua des relations d’amitié que la préparation et la publication du Tractatus finirent par obscurcir, constituent pour une large part la toile de fond sur laquelle Wittgenstein a bâti sa première philosophie et donné naissance à ce livre inattendu dont l’auteur s’est ensuite détaché, au moment où son influence devenait peut-être la plus forte.

Le problème de la logique

« Le but de la philosophie est la clarification logique de la pensée. » Ouvrage déconcertant et d’une grande beauté, le Tractatus aborde en une soixantaine de pages les problèmes auxquels s’étaient heurtés Gottlob Frege et Bertrand Russell en s’engageant dans un programme destiné à fonder les mathématiques sur la logique. À la différence de Russell, Wittgenstein va montrer que les constantes logiques ne représentent rien, et chercher à établir le caractère tautologique des vérités logiques.

Le contenu de l’ouvrage s’articule autour de sept axes majeurs, selon un système de numérotation qui en décline la composition sur le mode de l’explicitation des propositions principales. La proposition et la conception du sens qui lui est liée en constituent le centre. Une proposition est un énoncé doué de sens, c’est-à-dire susceptible d’être vrai ou faux. Selon la doctrine du Tractatus, ce qui fait d’un énoncé qu’il est doué de sens, c’est qu’il est l’image (Bild) d’un fait (Tatsache). Le langage, à ce titre, est en relation avec le monde, mais de façon très particulière. Car ce que tous deux possèdent en commun, c’est leur forme : la forme logique. Celle-ci est ce que la proposition et le fait possèdent en commun, à la manière de la partition et de l’exécution d’une même œuvre musicale.

Selon cette conception du langage, la logique n’est pas de nature à fonder quoi que ce soit, et les seules propositions qui puissent être investies d’une signification positive sont celles des sciences de la nature.

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Pour citer cet article

Jean-Pierre COMETTI. TRACTATUS LOGICO-PHILOSOPHICUS, Ludwig Wittgenstein - Fiche de lecture [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Ludwig Wittgenstein - crédits : Erich Lessing/ AKG-images

Ludwig Wittgenstein

Autres références

  • INTERPRÉTATION (notions de base)

    • Écrit par Philippe GRANAROLO
    • 3 579 mots
    ...plus ou moins comparable. Mais c’est au cœur de l’Europe continentale, à Vienne, qu’un philosophe est allé le plus loin dans cette voie, en la personne de Ludwig Wittgenstein (1889-1951). Il définit en ces termes, dans son Tractatus logico-philosophicus (1922), la mission de la philosophie : « Le résultat...
  • LANGAGE PHILOSOPHIES DU

    • Écrit par Jean-Pierre COMETTI, Paul RICŒUR
    • 23 538 mots
    • 9 médias
    ...œuvre majeure ; d'autre part, des introductions et commentaires extrêmement précieux ont vu le jour ; les plus importants d'entre eux sont consacrés au Tractatus logico-philosophicuset à sa conception des rapports du langage et du monde condensée dans la picture theory ; ils prolongent ainsi l'influence...
  • ONTOLOGIE

    • Écrit par Paul RICŒUR
    • 15 658 mots
    • 1 média
    ...meilleur qu'on puisse donner, non seulement de la problématique ontologique déployée par le langage, mais des perplexités considérables qui s'y rattachent. La dualité des objets (répondants des noms) et des faits (répondants des phrases) élaborée par Russell, avant qu'il ait rencontré Wittgenstein, se retrouve...
  • PHILOSOPHIE ANALYTIQUE

    • Écrit par Francis JACQUES, Denis ZASLAWSKY
    • 13 428 mots
    • 3 médias
    Certes, le discours philosophique existe. Wittgenstein, dans leTractatus, transpose plusieurs thèmes kantiens : la priorité de la critique sur la doctrine ; le sens défini par rapport au non-sens ; la place faite à un au-delà du langage et de la connaissance. On retrouve même le paradigme kantien...

Voir aussi