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TIMOR ORIENTAL

Nom officiel

République démocratique du Timor oriental (TL)

    Chef de l'État

    Taur Matan Ruak (depuis le 20 mai 2012)

      Chef du gouvernement

      Xanana Gusmão (depuis le 8 août 2007)

        Capitale

        Dili

          Langues officielles

          Portugais, tetum 1

            Unité monétaire

            Dollar des États-Unis (USD)

              Population (estim.) 1 357 000 (2023)
                Superficie 14 954 km²

                  Une démocratie en péril

                  Après l'élection d'une Assemblée constituante durant l'été de 2001, d'où le Fretilin sort grand vainqueur, la déclaration d'indépendance est fixée au 20 mai 2002. Dès le 14 avril, Xanana Gusmao est élu président de la République au premier tour par une large majorité. Mari Alkatiri, secrétaire général du Fretilin, devient Premier ministre. Aux termes de la Constitution, celui-ci détient la réalité des pouvoirs de l'exécutif, le rôle du président s'apparentant plus à une fonction de représentation. L'O.N.U., qui s'est particulièrement impliquée dans le conflit du Timor oriental, ne relâche pas son effort : l'Untaet cède la place le 17 mai 2002 à l'Unmiset (United Nations Mission of Support of East Timor), composée de 5 000 casques bleus et de 1 250 policiers. L'année 2005 est marquée par la mise en place, en mars, de la Commission de vérité et d'amitié, chargée par les gouvernements timorais et indonésien d'établir les responsabilités sur les crimes commis lors des massacres de 1999. Dans la foulée, les deux parties trouvent un accord sur le règlement de 95 % de leurs litiges frontaliers.

                  À partir de février 2006, une faction militaire demande par pétition au président de remédier à la discrimination d'ordre ethnique dont elle se dit la victime. Le conflit dégénère en affrontements meurtriers à la fin d'avril. Face à la violence des combats, de nombreux civils, particulièrement à Dili, quittent leur domicile pour trouver refuge dans des camps. L'incapacité de l'État à maintenir la paix civile contribue à livrer Dili aux pillards et aux gangs. En quelques jours, la ville est dévastée. Pendant ce temps, les camps se remplissent de 150 000 réfugiés. Le gouvernement aux abois n'a d'autre ressource que d'appeler la communauté internationale à son secours. Des troupes, essentiellement australiennes, débarquent en mai ; ce contingent annonce la formation en août, sous l'égide de l'O.N.U., de l'Unmit (United Nations Integrated Mission in Timor Leste), chargée de rétablir l'ordre et l'autorité de l'État, cela dans la perspective de la bonne tenue des élections de 2007. Confronté à de nombreuses critiques, dont celles du président, sur sa gestion de la crise, le Premier ministre démissionne à la fin de juin 2006. Il est remplacé par José Ramos-Horta, figure emblématique de l'indépendance. Mais le retour au calme n'est que relatif. Une violence larvée, de nature politico-mafieuse, continue de s'exercer, que ni le gouvernement ni l'Unmit ne parviennent à éradiquer. Qui plus est, la question des réfugiés reste sans réponse : en janvier 2008, ils étaient encore plus de 100 000 dans les camps.

                  La vie démocratique tente néanmoins de reprendre son cours. Avec le soutien de son prédécesseur, José Ramos-Horta devient président de la République lors du scrutin organisé en mai 2007. Les élections législatives du mois suivant ne permettent pas de dégager une majorité de gouvernement. Pour sortir de l'impasse, José Ramos-Horta choisit comme Premier ministre Xanana Gusmao, fondateur d'un nouveau parti qui a pourtant recueilli moins de sièges que le Fretilin. Celui-ci crie à l'illégalité du procédé mais s'incline et rentre dans le jeu démocratique, alors que certains de ses partisans cèdent à la tentation de la violence. Dili et le pays connaissent à nouveau émeutes et destructions. Le nouveau Premier ministre s'attache à rétablir la paix civile et se fixe comme priorités de résoudre le problème des réfugiés, porteur de tensions sociales, et des militaires « pétitionnaires » de 2006, dont les revendications restent pendantes.

                  Le pays semble alors en mesure d'apporter des réponses adéquates aux défis qui se posent[...]

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                  Écrit par

                  • : chargée de recherche au Centre d'études et de recherches internationales de la Fondation nationale des sciences politiques
                  • : maître de conférences H.D.R. à l'université de Toulouse-II-Le-Mirail, membre du laboratoire Asie du Sud-Est, U.M.R. 8170
                  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                  Classification

                  Pour citer cet article

                  Françoise CAYRAC-BLANCHARD, Frédéric DURAND et Universalis. TIMOR ORIENTAL [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

                  Médias

                  Timor oriental : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Timor oriental : carte physique

                  Timor oriental : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Timor oriental : drapeau

                  Autres références

                  • TIMOR ORIENTAL, chronologie contemporaine

                    • Écrit par Universalis
                  • DILI

                    • Écrit par Frédéric DURAND
                    • 360 mots
                    • 1 média

                    Dili, capitale de la République démocratique de Timor Leste ou Timor oriental, n'est pas une grande ville (175 000 hab. en 2004), comparée aux autres capitales asiatiques. Cela s'explique par la population totale du pays (1 080 000 hab. en 2008), mais aussi par une histoire tourmentée. Dili n'a été...

                  • INDONÉSIE - L'Indonésie contemporaine

                    • Écrit par Romain BERTRAND, Françoise CAYRAC-BLANCHARD, Universalis
                    • 17 753 mots
                    • 15 médias
                    ...constitutionnel, qui prépara les nouvelles lois électorales. Celles-ci furent promulguées en janvier et février 1999. Habibie eut en outre à gérer la crise du Timor oriental. À peine ses fonctions prises, et afin de redorer le lustre diplomatique terni de l'Indonésie, il avait annoncé qu'il accepterait qu'y soit...
                  • NETTOYAGE ETHNIQUE

                    • Écrit par George J. ANDREOPOULOS
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                  • O.N.U., PRINCIPALES INTERVENTIONS AU XXe siècle - (repères chronologiques)

                    • Écrit par Olivier COMPAGNON
                    • 404 mots

                    Août-octobre 1944 Réunis à Dumbarton Oaks, les États-Unis, l'URSS, la Chine et le Royaume-Uni affinent le projet, né l'année précédente, d'une organisation internationale destinée à garantir la paix.

                    26 juin 1945 Signature de la charte de San Francisco qui entérine la naissance...

                  Voir aussi