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TAXI DRIVER, film de Martin Scorsese

Palme d'or au festival de Cannes en 1976, Taxi Driver marque le début de la célébrité mondiale pour son metteur en scène comme pour son interprète principal, Robert De Niro, qui avaient déjà collaboré dans Les Rues chaudes (Mean Streets, 1973), et allaient encore tourner six longs-métrages ensemble. Pour Martin Scorsese, l'« Italo-Américain » qui se destinait à la prêtrise avant de s'investir dans le cinéma (et d'apprendre le métier dans le sillage du roi de l'efficacité à petit budget, Roger Corman), la reconnaissance artistique arrivait d'Europe. Le triomphe du « Nouvel Hollywood », après les succès au box-office de L'Exorciste (The Exorcist, 1973) de William Friedkin, du Parrain (The Godfather, 1972) de Francis Ford Coppola et des Dents de la mer (Jaws, 1975) de Steven Spielberg, était complet. Il semblait établi que le compromis trouvé par ces metteurs en scène, entre l'audace formelle des cinéastes européens et la tradition narrative hollywoodienne, constituait une voie viable pour le cinéma américain grand public. Un an plus tard, un autre membre du « Nouvel Hollywood » fixait cependant, et pour longtemps, un autre standard : George Lucas et sa Guerre des étoiles (Star Wars, 1977) rejetaient dans la catégorie du cinéma « sombre et difficile » les films comme Taxi Driver, palme d'or ou pas. Difficile, le film ne l'est pourtant guère, mais sombre, nul ne le contestera.

Films pornos et 44. Magnum

<em>Taxi Driver</em>, M. Scorsese - crédits : Steve Schapiro/ Columbia Pictures/ MoviePix/ Getty Images

Taxi Driver, M. Scorsese

Travis Bickle est chauffeur de taxi. Chaque nuit, il sillonne les quartiers les plus mal famés de New York. Dans son journal, il note jour après jour les vices des épaves, drogués, gangsters à la petite semaine et autres prostituées qu'il croise sur les trottoirs ou accompagne le temps d'une course. « Un jour une bonne pluie lavera les rues de toute cette racaille », écrit-il après avoir ôté de la banquette arrière de son yellow cab, comme tous les matins en rentrant au garage, les taches de sang et de sperme... Comment sortir de là ? Travis n'a pas d'amis ; à la Belmore Cafeteria, le rendez-vous des chauffeurs de nuit, les conversations sont vides. Bien sûr, il s'est amouraché d'un « ange » de Park Avenue, Betsy, l'assistante du sénateur Palantine, mais lorsqu'il l'emmène voir un film porno, elle s'enfuit... Désespérant de voir un homme politique « tirer la chasse d'eau », las de se « sentir abandonné de Dieu », Travis s'achète alors des armes et entreprend de « nettoyer tout ça ». C'est d'abord un braqueur d'épicerie qu'il abat à bout portant, puis Palantine qu'il tente de tuer sans succès. Enfin, Travis se livre à un carnage dans l'immeuble sordide dans lequel la jeune Iris, une prostituée de treize ans qu'il entend « sauver », est contrainte de vendre ses charmes. Des mois plus tard, néanmoins, tout est redevenu comme avant : la lente ronde reprend, chaque nuit identique. Les néons des peep-shows, les bouches d'égout enfumées et les bornes d'incendie qui fuient.

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Paris-III-Sorbonne nouvelle

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Pour citer cet article

Laurent JULLIER. TAXI DRIVER, film de Martin Scorsese [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

<em>Taxi Driver</em>, M. Scorsese - crédits : Steve Schapiro/ Columbia Pictures/ MoviePix/ Getty Images

Taxi Driver, M. Scorsese

Autres références

  • HERRMANN BERNARD (1911-1975)

    • Écrit par Juliette GARRIGUES
    • 2 986 mots
    • 1 média
    ...ensuite avec Brian De Palma pour Sisters (Sœurs de sang, 1972) et Obsession (1975). En 1975, il signe sa dernière partition cinématographique pour Taxi Driver de Martin Scorsese. Le thème du blues au saxophone avait originellement été composé comme une musique qui devait être jouée de manière intégrée...

Voir aussi