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TAUX DE CHANGE

Le taux de change désigne le rapport d'échange entre deux devises. L'observation du taux de change nominal (par exemple, 1 euro = 0,96 dollar) est souvent complétée par le calcul du taux de change réel, qui corrige le change nominal par l'évolution de l'inflation dans chacune des deux zones. Le taux de change bilatéral est également souvent complété par le taux de change effectif. Par exemple, le taux de change effectif de l'euro est obtenu en pondérant ses taux de change bilatéraux (vis-à-vis du dollar, du yen, des autres devises) par la structure du commerce extérieur de la zone euro (part des importations et des exportations libellées dans la devise considérée).

On dit qu'un pays ou une zone cote sa devise au certain lorsqu'il prend cette devise comme référence (exemple pour les Européens : 1 euro = x dollar). À l'incertain, toujours du point de vue des Européens, il faudrait écrire : 1 dollar = 1/x euro. Cette expression pourrait aussi être celle de la cotation au certain du dollar du point de vue des Américains. Ces derniers cotent toutefois le dollar à l'incertain. Les Américains lisent donc dans leur journal comme les Européens 1 euro = x dollar. La place de Londres, elle, a toujours coté la livre sterling au certain. En Europe continentale, l'habitude est plus récente : elle date de l'introduction de l'euro sur les marchés de capitaux en janvier 1999 et elle exprime une ambition affichée par rapport au dollar...

Un taux de change dépend des « fondamentaux » – croissance, inflation, taux d'intérêt, soldes publics, soldes extérieurs, etc. – dans les deux pays ou zones concernés. À court terme, cependant, les anticipations des opérateurs jouent un rôle essentiel, provoquant des « surajustements » à la hausse ou à la baisse. Il n'est pas facile de déterminer des taux de change d'équilibre. La parité des pouvoirs d'achat, ou P.P.A., définie telle que le même panier de biens et services ait le même prix dans deux pays ou deux zones au taux de change près, est utile. À long terme, il faut tenir compte aussi de la nécessité de réduire les déséquilibres extérieurs. Ainsi, sur la base de la P.P.A., le taux de change d'équilibre de l'euro est proche de 1,04 dollar, alors qu'à long terme, vu la nécessité de réduire les déficits extérieurs américains, il est compris entre 1,20 et 1,30 dollar.

Depuis 1973, les taux de change sont flottants sur le plan mondial, et la fixité ne s'applique que dans certaines régions (comme la zone euro ou la zone franc). Périodiquement sont évoqués des régimes intermédiaires entre changes fixes et flottants, mais leur mise en œuvre reste délicate. L'ancrage rigide sur le dollar des monnaies de certains pays émergents du Sud-Est asiatique (telles que le bath thaïlandais) s'est soldé en 1997 par la crise de change qui a ouvert la crise asiatique. La stabilité des changes demeure une quête difficile. En Europe, l'union monétaire l'a instaurée au sein de la zone euro. À l'échelle mondiale, elle dépend du degré de coopération entre le Japon, les États-Unis et l'Europe.

— Christian de BOISSIEU

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Classification

Pour citer cet article

Christian de BOISSIEU. TAUX DE CHANGE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • BÂLE ACCORDS DE (1972)

    • Écrit par Marie-France BAUD-BABIC
    • 303 mots

    Le 24 avril 1972, les accords monétaires de Bâle sont signés. Ils mettent en place l'une des propositions du plan rédigé par l'équipe réunie autour de Pierre Werner, Premier ministre luxembourgeois de l'époque, proposant de parvenir par étapes à la création d'une Union économique et monétaire....

  • ANTICIPATIONS, économie

    • Écrit par Christian de BOISSIEU
    • 6 072 mots
    • 4 médias
    ...changes voire d'intégration monétaire forte (exemple de la zone euro) – et où les banques centrales interviennent largement pour gérer le flottement, les anticipations agissent sur les taux de change par plusieurs canaux. Les mouvements internationaux de capitaux, qui jouent un rôle déterminant dans...
  • ARGENTINE

    • Écrit par Jacques BRASSEUL, Universalis, Romain GAIGNARD, Roland LABARRE, Luis MIOTTI, Carlos QUENAN, Jérémy RUBENSTEIN, Sébastien VELUT
    • 37 033 mots
    • 18 médias
    Dans le cas de l'Argentine, le currency board mis en place repose sur untaux de change fixe (1 peso = 1 dollar) et la convertibilité totale entre la monnaie nationale et le dollar. Le régime bimonétaire qui se trouve ainsi instauré impose des limites strictes à la création monétaire. Les avoirs...
  • BRÉSIL - Économie

    • Écrit par Jacques BRASSEUL
    • 6 375 mots
    • 6 médias
    ...d'ISI. Il s'agit de desserrer le goulet d'étranglement externe grâce aux exportations de produits manufacturés et de réduire le niveau de protection. Pour remédier à la surévaluation du taux de change, on passe à un système original de changes glissants, ou « minidévaluations », qui permet aux entreprises...
  • Afficher les 34 références

Voir aussi