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STAGNATION ÉCONOMIQUE

Il est possible d'envisager la stagnation de façon étroite en la limitant à un composant de la demande globale, investissement, exportation, consommation, dont le taux de croissance serait nul. Mais, en général, elle se caractérise par un arrêt plus ou moins durable de l'expansion d'une économie. Elle ne doit cependant pas être confondue avec la récession, qui n'est qu'un ralentissement, où le taux de croissance demeure positif quoique plus faible que dans la période précédente, ni avec la dépression, où le taux de croissance est négatif. En fait, ces deux phénomènes sont plutôt propres à des fluctuations conjoncturelles, alors que la stagnation s'envisage sur de plus longues périodes, pour une économie dont le produit national, global ou par tête, reste constant (par exemple celle de la France de 1920 à 1940). Certains auteurs tels que A. H. Hansen, Higgins, Sweezy, que l'on a appelés les « stagnationnistes », ont vu dans la stagnation un acheminement inévitable vers la maturité. Le concept de stagnation a retrouvé une nouvelle jeunesse, dans les années 1970, associé à celui d'inflation. Si la stagnation peut apparaître comme le résultat d'une politique délibérée de stabilisation après une période de surchauffe génératrice de tensions inflationnistes, elle n'est pas forcément accompagnée d'une résorption de ces tensions. On parlera alors de stagflation, situation où le ralentissement de l'expansion, voire son arrêt, coexiste durablement avec une tension maintenue, ou même accrue, des prix et des salaires.

— Jean-Paul HUET

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Classification

Pour citer cet article

Jean-Paul HUET. STAGNATION ÉCONOMIQUE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • CRISES ÉCONOMIQUES

    • Écrit par Jean-Charles ASSELAIN, Anne DEMARTINI, Pascal GAUCHON, Patrick VERLEY
    • 21 855 mots
    • 14 médias
    ...ou keynésienne comme Hansen, la dépression annonce l'épuisement de la croissance et l'entrée inéluctable des économies capitalistes avancées dans une stagnation séculaire. Leurs thèses rencontrent d'autant plus d'échos que les ravages de la crise se concentrent de façon très visible sur quelques points...
  • DÉPRESSION ÉCONOMIQUE

    • Écrit par Bernard DUCROS
    • 3 173 mots
    ...peut s'infléchir et la croissance se ralentir par un processus d'autofreinage, de telle sorte que soit finalement atteint, au moins de façon asymptotique, un niveau stable de l'activité économique correspondant à un état stationnaire. Envisagée de cette façon, la dépression est fréquemment qualifiée, dans...
  • HANSEN ALVIN HARVEY (1887-1975)

    • Écrit par Jean-Paul HUET
    • 441 mots

    À partir des années 1930, beaucoup d'auteurs se montrèrent préoccupés par une crise qui s'aggravait et se prolongeait. À la question fort déprimante de la survie du capitalisme, Alvin Hansen, professeur d'économie à Harvard, et d'autres auteurs américains (B. Higgins, A. Sweezy), répondirent par...

  • ITALIE, économie

    • Écrit par Jacques LE CACHEUX, Siro LOMBARDINI, Janine MENET-GENTY
    • 13 205 mots
    • 2 médias
    ...de la « grande récession » ; de 1999 à 2016, elle a crû d’un peu plus de 11 p. 100 en Allemagne, de 13 p. 100 en France et de 17 p. 100 en moyenne dans l’UE. S’il est un pays englué dans ce que certains économistes appellent aujourd’huila « stagnation séculaire », c’est bien l’Italie !

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