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RATTLE SIMON (1955- )

La troisième voie

Rares sont les chefs qui possèdent un répertoire aussi large et diversifié : Simon Rattle s'intéresse à l'interprétation de la musique de l'âge classique sur instruments anciens et travaille régulièrement avec l'Orchestra of the Age of Enlightenment à partir de 1992 ; il est aussi conseiller artistique du Birmingham Contemporary Music Group (B.C.M.G.) et travaille dès le milieu des années 1970 avec le London Sinfonietta, deux ensembles qui se consacrent au répertoire du xxe siècle. Dans ses programmes, Mozart voisine avec Szymanowski ou Gershwin, Beethoven côtoie John Adams et Chostakovitch. Simon Rattle a montré que l'interprétation des chefs-d'œuvre du romantisme allemand et autrichien pouvait connaître un autre éclairage ; discernant une impasse dans la tradition perpétuée par les grands chefs germaniques détenteurs de l'héritage du xixe siècle, il a su trouver, entre la rigueur scientifique d'un Boulez et la lecture néo-baroqueuse d'un Gardiner ou d'un Norrington, une troisième voie, celle de la synthèse, qui consiste à valoriser et à actualiser les qualités et les traditions des plus grands orchestres du monde, sans devoir recourir à des orchestres spécialisés.

La liste des compositeurs dont Simon Rattle a créé des œuvres constitue un reflet de sa très grande curiosité intellectuelle : John Adams, George Benjamin, Alexander Goehr, Sofia Goubaïdoulina, HK Gruber, Hans Werner Henze, Robin Holloway, Oliver Knussen, Magnus Lindberg, Jonathan Lloyd, David Matthews, Nicholas Maw, Peter Maxwell Davies, Dominic Muldowney, Detlev Müller-Siemens, Tōru Takemitsu, Mark-Anthony Turnage...

La discographie de Simon Rattle est pléthorique. Parmi ses enregistrements qui ont été salués par la critique, il faut retenir : les Concertos pour piano nos 1 à 5 de Beethoven (Alfred Brendel, Orchestre philharmonique de Vienne) ; Porgy and Bess de Gershwin (Willard White, Cynthia Haymon, Damon Evans, Glyndebourne Festival Chorus, London Philharmonic Orchestra) ; les Symphonies nos 60, 70 et 90 de Joseph Haydn (City of Birmingham Symphony Orchestra : C.B.S.O.) ; la Messe glagolithique et la Sinfonietta de Janáček (City of Birmingham Symphony Chorus & Orchestra, Philharmonia Orchestra) ; de Mahler, la Symphonie no 2 (Arleen Augér, Janet Baker, City of Birmingham Symphony Chorus & Orchestra), la Symphonie no 4 (Amanda Roocroft, C.B.S.O.), la Symphonie no 7 (C.B.S.O.), la Symphonie no 10 (Orchestre philharmonique de Berlin) ; la Symphonie de chambre no 1, Erwartung et les Variations op. 31 de Schönberg (Phyllis Bryn-Julson, B.C.M.G., C.B.S.O.) ; la Symphonie no 5 et le Concerto pour violon de Sibelius (Nigel Kennedy, C.B.S.O.) ; de Szymanowski, le Stabat Mater, les Litanies de la sainte Vierge, la Symphonie no 3 (City of Birmingham Symphony Chorus & Orchestra), Le Roi Roger et la Symphonie concertante (City of Birmingham Youth Chorus, City of Birmingham Symphony Chorus & Orchestra).

— Alain PÂRIS

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Écrit par

  • : chef d'orchestre, musicologue, producteur à Radio-France

Classification

Pour citer cet article

Alain PÂRIS. RATTLE SIMON (1955- ) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • DUDAMEL GUSTAVO (1981- )

    • Écrit par Pierre BRETON
    • 1 005 mots
    • 1 média
    ...expressions, peut, depuis le domaine esthétique pur, trouver une résonnance avec la société et nourrir cette dynamique vers davantage de justice. » Le chef britannique Simon Rattle le remarque à l’occasion de l’une des tournées internationales de l’orchestre vénézuélien et l’appelle en 2003 comme assistant...
  • LE RING D'AIX-EN-PROVENCE

    • Écrit par Pierre FLINOIS
    • 1 496 mots

    Créé au sortir de la Seconde Guerre mondiale pour faire (re)découvrir – avec quel succès – Mozart à la France, le festival d'Aix-en-Provence en a gardé le renom d'une manifestation pratiquement dédiée au seul Salzbourgeois. Chaque directeur a eu beau faire, l'image initiale est demeurée dans l'inconscient...

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