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VASSILENKO SERGUEÏ NIKIFOROVITCH (1872-1956)

Compositeur, chef d'orchestre et pédagogue de premier plan, Sergueï Nikiforovitch Vassilenko (Vasilenko) fut l'une des personnalités les plus influentes de la vie musicale en U.R.S.S. Il a aussi largement contribué au développement de l'école nationale ouzbek de composition.

Né à Moscou le 18 (ancien style)/30 mars (nouveau style) 1872, le jeune Sergueï est très tôt attiré par la musique : il commence à l'étudier en privé dès 1888. Il effectue des études de droit à l'université de Moscou (1891-1896) et fréquente, de 1895 à 1901, le Conservatoire de Moscou, où il a pour professeurs Mikhaïl Mikhaïlovitch Ippolitov-Ivanov (composition), Sergueï Ivanovitch Taneïev (contrepoint et formes musicales) et Vassili Ilitch Safonov (direction d'orchestre). C'est comme chef d'orchestre qu'il va d'abord se faire connaître avant de devenir professeur d'orchestration et de composition au Conservatoire de Moscou en 1907 : il occupera ces fonctions jusqu'en 1941, puis de 1943 à sa mort, en 1956.

Ses premières œuvres sont nettement influencées par Tchaïkovski, par les musiques populaires russes, par les chants des vieux-croyants (qu'il a étudiés avec Stepan Vassilievitch Smolenski) ; de cette première époque datent notamment la cantate dramatique La Légende de la grande cité de Kitège et du calme lac Svetoyar (1902) et le Poème épique, pour orchestre (1903).

Survient la première révolution russe de 1905. En cette époque agitée, Vassilenko se tourne vers un impressionnisme raffiné, inspiré par l'impressionnisme français. Apparaissant à ses contemporains comme moderne et expérimentale, sa musique s'imprègne d'un exotisme coloré de symbolisme ; Vassilenko compose Le Jardin de la Mort, pour orchestre, d'après Oscar Wilde (1908), la Deuxième Symphonie (1913), les Chants Maori, pour soprano ou ténor et piano, d'après Konstantin Dmitrievitch Balmont (1913), le Premier Concerto pour violon (1913), la Suite exotique, pour soprano ou ténor et ensemble (1916).

Le « modernisme » de Vassilenko ne le conduira cependant jamais à l'atonalité. Viscéralement attaché à la tonalité, il ne tirera pas profit des avancées de langage dont il se faisait alors le porte-parole. Il préférera toujours aussi la mélodie continue au développement thématique.

Vassilenko va ensuite composer de nombreux ballets, parmi lesquels Noyya (1923), Joseph le Beau (1925), Lola (1926), Le Tricorne (1935, d'après de Falla, Albéniz et des chants populaires espagnols), Les Tziganes (1936)...

La réforme artistique prônée en U.R.S.S. au début des années 1930 trouve un écho favorable chez Vassilenko, qui va alors se consacrer à une musique d'inspiration folklorique et patriotique. En témoignent un Concerto pour balalaïka (1931), ses Tableaux turkmènes, pour orchestre (1931), sa Quatrième Symphonie « Arctique » (1934), ses opéras Le Fils du Soleil (1929), Christophe Colomb (1933) et Souvorov (1942).

En 1938, il se rend à Tachkent, afin d'aider les Ouzbeks à développer une école nationale de composition. Il va ainsi collaborer avec le compositeur Mukhtar Achrafi, dont il orchestre ce qui est considéré comme le premier opéra ouzbek, Bourane (« La Tempête de neige »), créé à Tachkent en 1939. Deux ans plus tard, il collabore à nouveau avec Achrafi pour un autre opéra, Le Grand Canal, créé à Tachkent en 1941 (le sujet, patriotique, en est la construction du grand canal de Fergana). En 1943, Vassilenko compose une Suite ouzbek, pour orchestre.

Orchestrateur hors pair, Vassilenko a dirigé, à partir de 1932, la faculté d'orchestration du Conservatoire de Moscou. Parmi ses élèves figurent Aram Khatchatourian, le compositeur ouzbek Ikram Akbarov, les compositeurs russes Nikolaï Andreïevitch Roslavets, Nikolaï Petrovitch Rakov, le Finlandais Aarre Merikanto.

Vassilenko meurt le[...]

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Écrit par

  • : compositeur, critique, musicologue, producteur de radio

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Pour citer cet article

Alain FÉRON. VASSILENKO SERGUEÏ NIKIFOROVITCH (1872-1956) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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