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SÉNÉGAL, fleuve

Fleuve tropical qui se forme à Bafoulabé (Mali) par la réunion de deux rivières, le Bafing et le Bakoy. Son principal affluent, le Falémé, est situé sur la rive gauche. Les affluents de la rive droite, Kolimbiné et Karakoro, sont de faible importance.

Le Sénégal arrose un bassin de 450 000 kilomètres carrés et traverse plusieurs États : Guinée, Mali, Mauritanie, Sénégal. Son cours s'étend sur 1 640 kilomètres, dont près de 900 au Sénégal, de Kidira à Saint-Louis. Le cours supérieur du fleuve, qui s'étend sur 980 kilomètres et prend fin à Bakel, est fortement arrosé. De Bakel à Dagana (640 km), la vallée du Sénégal constitue la principale zone d'inondation du fleuve. Pendant la période des hautes eaux, il déborde de 15 à 20 kilomètres en fertilisant toute la vallée.

À partir de Dagana, le Sénégal coule entre des dunes et communique avec le lac Rhiz à droite et le lac de Guiers à gauche. Près de Dagana, un barrage sur le Taoué assure le remplissage de ces lacs, qui reçoivent le trop-plein du fleuve pendant les inondations et lui renvoient leurs eaux au moment de la décrue. Ensuite, le Sénégal se divise en plusieurs bras, formant des îles (sur l'une d'elles est bâti Saint-Louis) avant de se jeter dans l'océan Atlantique. De Saint-Louis à son embouchure, le fleuve n'est séparé de la mer que par une mince bande de sable de 130 à 200 mètres de largeur, appelée « langue de barbané ». La côte en cet endroit est sableuse et un cordon littoral, la « barre », en gêne l'accès ; les fonds marins sont irréguliers et des bancs de sable rendent la navigation délicate. C'est sur l'un de ces bancs de sable qu'est venue s'échouer la Méduse en 1816.

Le fleuve est navigable en tout temps jusqu'à Podor et pendant la période des hautes eaux jusqu'à Matam, au Sénégal, ou Kayes, au Mali. Il a un régime très irrégulier. En saison sèche (de décembre à mai), le débit du fleuve est inférieur à 5 mètres cubes par seconde. En période de crue (de juin à septembre), son débit peut osciller entre 2 000 et 5 000 mètres cubes par seconde à Saint-Louis. L'importance des précipitations diminue en allant du sud au nord. Leur moyenne annuelle atteint 2 000 millimètres dans le cours supérieur du fleuve et de 250 à 750 millimètres dans son cours inférieur. Le maximum des précipitations se situe en août.

Pêcheurs à Saint-Louis, Sénégal - crédits : Nicolas Thibaut/ Photononstop/ Getty Images Plus

Pêcheurs à Saint-Louis, Sénégal

Le fleuve joue un rôle économique important. La vie qu'il a donnée à des régions qui seraient désertiques a amené l'installation de nombreux villages. La pêche fournit un des éléments de base de l'alimentation de la population de la vallée.

L'aménagement du fleuve a posé deux problèmes : l'un, technique, dû à la barre et à l'envasement naturel qui gêne l'accès de l'embouchure ; l'autre, juridique, dû au statut particulier d'un fleuve international. L'organisation des États riverains du Sénégal a jeté les bases d'une coopération entre États, et la Mission d'aménagement du Sénégal a abouti à la mise en valeur de la vallée, et en particulier, grâce au barrage de Diama, du delta (culture du riz et de la canne à sucre).

— Hélène WARGNIER

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Pour citer cet article

Hélène WARGNIER. SÉNÉGAL, fleuve [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Pêcheurs à Saint-Louis, Sénégal - crédits : Nicolas Thibaut/ Photononstop/ Getty Images Plus

Pêcheurs à Saint-Louis, Sénégal

Autres références

  • AFRIQUE (Structure et milieu) - Géographie générale

    • Écrit par Roland POURTIER
    • 21 496 mots
    • 29 médias
    ...hydroélectrique et lac réservoir). D'importants travaux destinés à la production énergétique et à l'irrigation ont été réalisés, dans le cadre de l'Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (O.M.V.S.) regroupant le Sénégal, le Mali et la Mauritanie : le barrage de Diama, proche de l'embouchure, empêche...
  • CASAMANCE

    • Écrit par Universalis
    • 427 mots

    La Casamance est une région du Sénégal qui entoure le fleuve éponyme entre l'enclave de la Gambie, au nord, et la frontière de la Guinée-Bissau, au sud. Le climat y est humide, avec d'abondantes précipitations au sud. Le cours inférieur du fleuve Casamance forme un estuaire à la végétation...

  • MAURITANIE

    • Écrit par Jean-Louis BALANS, Pierre BOILLEY, François BOST, Universalis
    • 10 190 mots
    • 5 médias
    Enfin, à l'extrême sud serpente le fleuve Sénégal, l'unique cours d'eau permanent de la Mauritanie, qui fait la frontière avec le pays éponyme. La présence en abondance d'alluvions fertiles dans le lit majeur du fleuve fait de cette large vallée une région traditionnellement recherchée par les agriculteurs....
  • SÉNÉGAL

    • Écrit par François BOST, Universalis, Vincent FOUCHER
    • 10 071 mots
    • 8 médias
    ...est généralement basse, composée de plaines et de bas plateaux dépassant rarement 100 mètres d'altitude. Deux fleuves importants traversent le pays. Le Sénégal, d'une part, qui a donné son nom au pays, est long de 1 750 kilomètres et sert de frontière avec la Mauritanie. Il prend sa source dans le massif...

Voir aussi