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SÉMINOLES

Indiens d'Amérique du Nord, les Séminoles parlaient une langue muskogee et étaient issus de la nation creek ; en effet, dans la seconde partie du xviiie siècle, des bandes de Creek quittèrent les villes indiennes de l'actuelle Georgie, où ils étaient installés, et gagnèrent le nord de la Floride. Ils s'établirent dans ce territoire, qui était précédemment occupé par des tribus apaches et timucua, et à partir de 1775 furent nommés seminole, nom qui, dans une langue muskogee, aurait désigné plus ou moins le fuyard et le pionnier. Une autre hypothèse est que leur nom vient de l'espagnol cimarrón, qui signifie « sauvage ». Les Séminoles accueillaient les esclaves noirs ou indiens qui s'étaient échappés, ainsi que tous ceux qui fuyaient les luttes d'influence entre Blancs et Indiens. Ces Indiens vivaient pour l'essentiel des produits de la chasse et de la pêche et construisaient, en guise d'habitations, de simples abris faits d'un toit de chaume posé sur des poteaux (bâtis donc sur le modèle des maisons d'été des tribus du Nord). Imitant, semble-t-il, les tissus brochés que portaient les Espagnols, ils décoraient leurs vêtements de bandes de tissu aux couleurs vives. Toutefois, étant donné le climat chaud et humide des marais de Floride, la plupart ne portaient qu'un léger tissu et s'enduisaient le corps de graisse pour éviter les piqûres d'insectes.

Les guerres engagées par le gouvernement américain contre les Séminoles débutèrent en 1816. La première guerre séminole fut engagée sous le prétexte de reprendre les esclaves noirs réfugiés chez ces Indiens ; les troupes du général Jackson envahirent la Floride, brûlèrent les villages et occupèrent les positions espagnoles qui subsistaient ; au terme du traité transcontinental (1819), l'Espagne céda la Floride aux États-Unis. La politique nord-américaine de déplacement des Indiens vers les réserves entraîna la deuxième guerre : ayant extorqué en 1832 la signature d'un traité par lequel certains chefs séminoles acceptaient d'abandonner leur territoire pour emmener leur peuple vivre de l'autre côté du Missouri, dans le territoire Indien, les forces américaines durent affronter les Séminoles, qui, dans leur grande majorité, refusaient cette déportation ; conduits par leur chef Osceola, les guerriers indiens cachèrent leurs familles dans les vastes marais du sud-est de la Floride (dénommée Everglades, cette région marécageuse s'étend sur 10 000 km2) et tinrent en échec les soldats américains de 1836 à 1846 ; la guerre coûta plus de 2 000 morts et environ 50 millions de dollars à Washington et ne prit fin qu'après que les forces américaines eurent appréhendé le chef Osceola, venu officiellement parlementer. Conduits sous escorte dans le territoire indien et assignés à demeurer dans un territoire de faible étendue qu'ils devaient partager avec les Creek, les Séminoles s'adaptèrent toutefois rapidement et furent comptés, avec les Cherokee, les Chickasaw, les Creek et les Choctaw, au nombre des cinq tribus civilisées. Pendant soixante-quinze ans, chaque tribu aura un gouvernement pratiquement autonome, établi sur le modèle américain ; mais, lorsqu'en 1907 l'Oklahoma sera constitué en État et ouvert à l'implantation blanche, les gouvernements tribaux cesseront d'exister.

Une petite partie de la population séminole de Floride étant demeurée retranchée dans les marais et n'ayant jamais pu être délogée, une troisième guerre séminole eut lieu de 1855 à 1858 ; elle fut peu sanglante et, pour en finir, Washington préféra acheter aux derniers Séminoles de Floride leur reddition et leur transfert vers l'Ouest. Lors du recensement de 1990, on comptait 13 800 Séminoles ; en 2000, ils étaient environ 10 000 ; leurs villages dans les Everglades ne sont accessibles aux[...]

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Classification

Pour citer cet article

Agnès LEHUEN. SÉMINOLES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • TAMPA

    • Écrit par Laurent VERMEERSCH
    • 1 065 mots
    • 1 média

    Abrité du golfe du Mexique par la péninsule Pinellas et à l’embouchure de la rivière Hillsborough, l’ensemble urbain de Tampa-Saint-Petersburg est la dix-huitième agglomération des États-Unis et la deuxième de Floride, avec 3,142 millions d’habitants en 2018. Tampa (393 000 habitants) et...

  • TRIBALISME

    • Écrit par Jean COPANS
    • 4 435 mots
    • 3 médias
    ...comme seul moyen de maintenir la continuité de la vie sociale traditionnelle, devient parfois un véritable instrument de recréation tribale. Ainsi, les Séminoles de la Floride sont nés de la fusion de fragments de tribus dispersées par les colonisateurs. Cette synthèse culturelle et tribale peut même...

Voir aussi