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FRANÇOIS SAMSON (1924-1970)

« Ne jamais jouer pour bien jouer. Ne jamais chercher à réaliser une interprétation ou une performance technique, cela empêche de se mettre à l'écoute de ce que les sons nous disent. » « On exécute une œuvre pour la première fois, ou pour la dernière. Ce sont les deux seules formes d'interprétation. » « Ce qu'il faut, c'est qu'on n'ait jamais l'impression d'être obligé de jouer la note qui suit. » Ces aphorismes du pianiste français Samson François définissent parfaitement son art : des interprétations considérées comme de véritables recréations.

« Scarbo »

Samson Pascal François naît à Francfort-sur-le-Main, en Allemagne, le 18 mai 1924. Sa mère aurait choisi son premier prénom « pour la force », son second « pour l'esprit ». Fils d'un consul de France, il suit pendant son enfance les pérégrinations paternelles. La légende veut qu'il ait été remarqué, dès l'âge de six ans, par le compositeur italien Pietro Mascagni. Au Conservatoire de Belgrade – où il fréquente notamment la classe de Cyril Licar, qui lui fait découvrir Béla Bartók –, il obtient un premier prix de piano en 1931. Il confirmera ses progrès en remportant la même récompense au Conservatoire de Nice en 1934. C'est là qu'Alfred Cortot le découvre et lui ouvre les portes de l'École normale de musique, à Paris, le confie aux bons soins d'Yvonne Lefébure mais le fait aussi travailler personnellement. Samson François suit également les cours de Nadia Boulanger – qui le forme à l'harmonie – et entre en 1938 au Conservatoire de Paris, dans la classe de Marguerite Long, qui déclarera : « Il fallait avec lui faire des qualités de ses défauts. » En 1940, à seize ans, il en sort avec un très brillant premier prix de piano. L'année suivante, il fait ses débuts en public, aux Concerts Lamoureux, dans le redoutable Premier Concerto pour piano de Franz Liszt. En 1943, il décroche le premier prix de piano lors de la première édition – alors nationale – du Concours Marguerite Long-Jacques Thibaud. C'est le début d'une éblouissante carrière.

Samson François se révèle au disque dès 1947 avec une interprétation restée légendaire de Scarbo, morceau de bravoure des pianistes extrait de Gaspard de la nuit de Maurice Ravel. Il crée en 1951 son propre concerto pour piano, et, en 1956, le Concerto pour piano écrit pour lui par son ami Pierre-Petit. C'est à lui que sont confiées les premières exécutions française et américaine (1947, sous la direction de Leonard Bernstein) du Cinquième Concerto pour piano de Serge Prokofiev. Un grand prix de l'Académie du disque français salue dès 1954 un remarquable récital Chopin et, quelques années plus tard, une mémorable interprétation des deux concertos pour piano de Ravel sous la baguette d'André Cluytens. En 1956, il effectue en U.R.S.S. une tournée triomphale, en qualité de premier artiste français invité pour la reprise officielle des échanges culturels franco-russes. Il est également le premier pianiste occidental invité à se produire en république populaire de Chine, en 1964.

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Pierre BRETON. FRANÇOIS SAMSON (1924-1970) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Samson François - crédits : Erich Auerbach/ Hulton Archives/ Getty Images

Samson François