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STARR RINGO (1940- )

Peut-être le moins brillant des Beatles, et aussi le moins compliqué, le batteur et chanteur Ringo Starr fut assurément le plus indispensable à la fragile cohésion d'un groupe que la rivalité de ses meneurs musicalement plus inspirés et la « beatlemania » des années 1963-1966 ont plus d'une fois conduit au bord de l'explosion psychique.

Son vrai nom, Richard Parkin (il le rappelle dans The Beatles. Anthology, publié en 2000), devient Starkey après un remariage de sa mère. Il naît le 7 juillet 1940 à Liverpool, sous les bombardements, trois mois avant son futur partenaire Lennon. Son enfance est celle d'un gamin des quartiers pauvres, qui loge dans une maison insalubre avec sa mère restée seule après le départ de son père. Il n'aime pas l'école, qu'il quitte à treize ans, et sa jeunesse est profondément marquée par plusieurs maladies graves, la tuberculose notamment, qui nécessitent de longues hospitalisations. Il collectionne les timbres et joue avec ses Dinky Toys, devient un peu plus tard teddy-boy, chaparde un peu et prend le goût du troc, lutine les filles et vit de petits boulots. Mais sa passion, c'est la musique et plus particulièrement les tambours. Les marins de Liverpool, qu'il rêve de rejoindre, rapportent de leurs traversées de l'Atlantique des disques américains qui font connaître à l'adolescent la musique de Johnnie Ray ou le blues de Lightnin' Hopkins, et il écoute avec passion le skiffle – né de l'alliance du jazz New Orleans et du folk-blues américain – que joue l'Écossais Lonnie Donegan. En 1954, il achète sa première batterie après s'être entraîné sur son lit d'hôpital. Il commence à jouer régulièrement, bientôt en semi-professionnel, dans les clubs de sa ville, le légendaire Cavern notamment, dans lequel les Beatles feront leurs débuts, et prend la route pour quelques tournées.

Quand il rencontre les trois garçons avec qui il fera carrière, il a vingt ans et est donc leur aîné. Les Beatles jouent avec un batteur, Pete Best, qui ne partira qu'en 1962 ; il intègre alors le groupe qu'il ne quittera plus, sous le pseudonyme de Ringo Starr : il porte des bagues (rings) et n'a retenu que la première syllabe de son nom. La première impression que lui laisse le trio n'a rien d'un coup de foudre : un peu amusé, il observe en connaisseur les allures de faux teddy-boys de ses trois compagnons. Mais son arrivée coïncide avec un changement radical dans le look du quartette, que son imprésario Brian Epstein éloigne de la référence aux rockers américains pour inventer les silhouettes devenues légendaires de jeunes gens enthousiastes, corrects et modernes que nous connaissons. Au fil des enregistrements et des concerts, Ringo se montre l'homme des situations. Ne cherchant pas à outrepasser un talent et une technique qu'il sait limités, il n'engage aucune concurrence avec les grands batteurs de jazz qu'il admire (Gene Krupa, Cozy Cole) ou avec Lennon et McCartney, dont il a toujours reconnu avec loyauté le talent de vrais auteurs-compositeurs. Il ne signe pratiquement aucun morceau et n'apporte aux paroles qu'un simple appoint. Son jeu strictement binaire est plutôt minimaliste, et dans la section rythmique il choisit de mettre le soulignage discret de sa batterie au service du rythme impulsé par la basse de McCartney. Sa voix assez banale de baryton, qui convient bien aux chœurs, donne aussi au célèbre Yellow Submarine son climat de gaieté bon enfant. Des morceaux comme Rain ou The End montrent d'ailleurs qu'il n'est pas un batteur négligeable. Sa popularité est immense : il est dans le groupe celui qui reçoit le plus abondant courrier de ses admirateurs. Il a un don pour rendre hystérique le public féminin, ce dont les autres font semblant de ne pas prendre ombrage. Au cours de la période de folie des Beatles,[...]

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Pour citer cet article

Michel P. SCHMITT. STARR RINGO (1940- ) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • BEATLES

    • Écrit par Michel P. SCHMITT
    • 1 811 mots
    • 1 média

    John Lennon dit un jour que les Beatles étaient devenus aussi célèbres que Jésus-Christ. Il n'exagérait guère, et l'on n'épuise pas les significations qui se sont attachées au nom du groupe musical le plus emblématique de son époque et le plus célèbre de la musique populaire....

  • LES BEATLES, QUARANTE ANS APRÈS

    • Écrit par Dominique PETITFAUX
    • 974 mots

    Le 25 août 1969, les Beatles terminaient à Londres l'enregistrement de l'album Abbey Road, un titre qui était un hommage aux studios E.M.I. – situés au no 3 de cette rue de St. John's Wood –, qu'ils fréquentaient assidûment depuis 1962. Ils étaient bien conscients que ce disque (qui...

  • LES BEATLES - (repères chronologiques)

    • Écrit par Eugène LLEDO
    • 344 mots

    7 juillet 1940 Ringo Starr (Richard Starkey) naît à Liverpool.

    9 octobre 1940 John Lennon (John Winston Lennon) naît à Liverpool.

    18 juin 1942 Paul McCartney (James Paul McCartney) naît à Liverpool.

    25 février 1943 George Harrison naît à Liverpool.

    4 et 11 septembre 1962 Les Beatles enregistrent...

  • MARTIN GEORGE (1926-2016)

    • Écrit par Universalis
    • 688 mots
    • 1 média

    Le producteur et arrangeur de musique britannique George Martin fut surnommé le « cinquième Beatle » en raison de son étroite collaboration avec les « Fab Four », sur lesquels il exerça une influence majeure, notamment en participant de manière innovante aux travaux de composition de ...