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WRIGHT RICHARD (1908-1960)

Richard Wright - crédits : Dominique Berretty/ Gamma-Rapho/ Getty Images

Richard Wright

Tout autant que par un puissant talent de conteur, fidèle à la tradition populaire et naturaliste, l'œuvre de Wright se distingue par l'honnêteté de son engagement et la qualité prophétique de certaines de ses perspectives. Il demeure l'écrivain afro-américain le plus important de sa génération, le plus représentatif peut-être par son itinéraire spirituel, qui passe du marxisme à l'existentialisme, puis à un internationalisme centré sur le Tiers Monde. Au-delà de la création du personnage de Bigger Thomas, devenu l'un des archétypes du Noir révolté, son apport ne consiste pas seulement à avoir représenté les horreurs du racisme et les problèmes de l'urbanisation, mais à avoir, l'un des premiers, exploré les potentialités humanistes et révolutionnaires des peuples de couleur.

Du Sud raciste à la gloire new-yorkaise

La plupart des thèmes de l'univers romanesque de Richard Wright découlent de l'oppression subie pendant son enfance mouvementée dans le Mississippi (l'un des États les plus racistes des États-Unis) et de ses expériences et observations dans le ghetto de Chicago durant la crise économique des années trente. Pauvreté, instabilité familiale, religion adventiste tyrannique, instruction sommaire, racisme omniprésent : tels sont les handicaps que Wright surmonte en s'enfuyant, à Memphis d'abord, puis à Chicago en 1927. Là, il s'initie à la littérature sous l'égide du Parti communiste américain, et ses premiers poèmes et nouvelles reflètent son engagement politique. Il part pour New York en 1937, et le succès des Enfants de l'oncle Tom (Uncle Tom's Children, 1938) lui permet d'abandonner le journalisme pour écrire Un enfant du pays (Native Son, 1940), qu'il adapte l'année suivante pour la scène. Dans ce tableau documenté, Wright dépasse la protestation naturaliste par un symbolisme intense. Le drame de Bigger Thomas débouche sur un existentialisme dostoïevskien, que le romancier approfondira dans la plus réussie de ses nouvelles, L'homme qui vivait sous terre (The Man Who Lived Underground, 1942). Dans un récit presque épique, il évoque la migration des masses afro-américaines sous le titre Twelve Million Black Voices (1941). Il quitte alors le Parti communiste, déçu par son manque de soutien aux Noirs, et se tourne vers l'autobiographie. Black Boy (1945) retrace sa jeunesse, sa libération d'un milieu hostile et l'éveil de sa vocation littéraire. Traduit en vingt langues, l'ouvrage consacrera sa renommée.

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Pour citer cet article

Michel FABRE. WRIGHT RICHARD (1908-1960) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Richard Wright - crédits : Dominique Berretty/ Gamma-Rapho/ Getty Images

Richard Wright

Autres références

  • RENAISSANCE DE HARLEM

    • Écrit par Universalis, George HUTCHINSON
    • 8 934 mots
    ...acteurs noirs tels qu'Ethel Waters figuraient en tête d'affiche des spectacles de Broadway, et les arts plastiques noirs s'épanouissaient. Tandis que Richard Wright fustigeait les écrivains de la décennie de 1920 pour avoir joué les ambassadeurs culturels bienséants au lieu de faire cause...

Voir aussi