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RICHARD DE SAINT-VICTOR (1110 env.-1173)

Originaire d'Écosse ou d'Irlande, Richard dut entrer durant la première moitié du xiie siècle chez les chanoines réguliers de l'abbaye Saint-Victor de Paris, dont il devint par la suite sous-prieur puis prieur. Avec Hugues de Saint-Victor, il est une des figures les plus représentatives de la célèbre école attachée à ce monastère. Comme beaucoup de victorins, Richard s'intéresse aux disciplines les plus variées. Un ouvrage d'introduction à l'étude des sciences sacrées, auquel il a donné le titre de Liber exceptionum, témoigne de son goût pour les arts libéraux, la philosophie, la géographie et l'histoire. Mais Richard s'occupe davantage encore d'exégèse, et il a laissé un certain nombre de commentaires bibliques, dans lesquels il met en œuvre des méthodes d'interprétation inspirées de celles de Hugues.

Richard est aussi un théologien apprécié, que ses contemporains ont souvent consulté. Son ouvrage le plus célèbre, en ce domaine, est certainement son traité De la Trinité (De Trinitate), qui a pour objet de conduire son lecteur à une véritable intelligence du mystère, fondée elle-même sur une dialectique de l'amour réciproque et ordonné (ordo caritatis), aussi hardie qu'originale.

Mais ce victorin s'est surtout fait connaître par un enseignement spirituel qui a fait de lui un des principaux maîtres de ce qu'on a appelé parfois la « mystique spéculative ». Cet enseignement est aussi bien contenu dans plusieurs commentaires de l'Écriture que dans des traités de caractère plus systématique. Les plus connus sont surtout le Livre des patriarches (De patriarchis) ou Petit Benjamin (Benjamin minor) et le traité de L'Arche de Moïse (De arca Moysi) ou Grand Benjamin (Benjamin major), dans lesquels Richard décrit les ascensions progressives de l'âme jusqu'aux plus hauts degrés de la contemplation et jusqu'à l'extase. Les écrits spirituels de ce théologien, indéfiniment cités, relus et recopiés, ont exercé une influence considérable sur la spiritualité et la mystique de la fin du Moyen Âge et de l'époque moderne.

— Jean CHATILLON

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Pour citer cet article

Jean CHATILLON. RICHARD DE SAINT-VICTOR (1110 env.-1173) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • AUGUSTINISME

    • Écrit par Michel MESLIN, Jeannine QUILLET
    • 5 572 mots
    ...une théologie de la perfection et de l'amour de Dieu qui est issue directement de la pensée d'Augustin. L'esprit le plus ouvert parmi ces théologiens, Richard de Saint-Victor († 1173), est un théoricien de l'expérience de Dieu. Comme Augustin l'avait fait pour tenter de cerner le mystère de la...

Voir aussi