CASSIN RENÉ (1887-1976)

Combat en faveur des droits de l'homme

Présent au côté de Léon Blum, il participe à la conférence qui décide, en 1945, la création de l'U.N.E.S.C.O. Il joue un rôle majeur à la Commission des droits de l'homme des Nations unies présidée par Eleanor Roosevelt et rédige la Déclaration universelle des droits de l'homme adoptée par les Nations unies en 1948. Il participe à l'élaboration de la Convention européenne des droits de l'homme en 1950, ainsi qu'à la constitution de la Cour européenne des droits de l'homme dont il sera le premier président. L'attribution, en 1968, du prix Nobel de la paix couronnera l'œuvre de toute une vie centrée sur le respect de la personne humaine, la préservation de sa liberté et de ses droits légitimes, le souci de son épanouissement par l'éducation et la culture, quelles que soient la nationalité, la race ou la religion de l'individu.

Malgré l'incroyable multiplicité de ses occupations, René Cassin assuma d'autres missions au profit de nombreuses institutions dont il faut se contenter de citer les principales : l'Alliance israélite universelle dont il assume la présidence, à la demande du général de Gaulle en 1942 jusqu'à sa mort, la Société de législation comparée, l'Institut français et l'Institut international des sciences administratives et, bien sûr, l'Institut international des droits de l'homme. Il a laissé une œuvre écrite considérable, malheureusement très dispersée. Seul a pu paraître de son vivant le premier volume de ses Mémoires, Les Hommes partis de rien : il y notait, à propos de son rôle auprès du général de Gaulle, que sa « vie entière de labeur l'avait mystérieusement préparé à cette heure dramatique de la vie de la France où une poignée d'hommes devait assumer seuls les plus lourdes responsabilités et faire face aux pires difficultés ». Les volumes suivants auraient à coup sûr démontré que ses écrits étaient indissociables des événements auxquels il a participé et dont il a souvent infléchi le cours.

Cet homme inlassable, qui parcourait le monde entier pour faire entendre, de toutes les tribunes qui lui étaient offertes, le message de l'éminente dignité humaine et du respect dû à la règle de droit, a rejoint au Panthéon, le 5 octobre 1987, anniversaire du centenaire de sa naissance, la cohorte des illustres défenseurs de la liberté, de la paix et de la justice.