Accédez à l'intégralité de nos articles sans publicité

NOMENCLATURE BOTANIQUE RÈGLES INTERNATIONALES DE

Le Code international de nomenclature botanique

L'International Code of Botanical Nomenclature (Vienna Code) ou I.C.B.N.-2006, adopté en 2005 et paru en 2006, expose, en 62 articles accompagnés de recommandations et plusieurs annexes, les règles internationales de nomenclature botanique, tant pour les espèces actuelles que pour les espèces fossiles. D'une manière générale, la nomenclature botanique est en latin et repose sur la notion de priorité de publication valide.

Rangs de taxons et nothotaxons

Les groupes taxonomiques (c'est-à-dire servant à la classification) de chaque rang sont appelés « taxons » (en latin taxa, sing. taxon). Chaque organisme individuel est considéré comme appartenant à un nombre non défini a priori de taxons, de rangs subordonnés consécutifs, le rang de base étant celui de l'espèce.

Pour les organismes non hybrides, les principaux rangs de taxons sont, après le règne (regnum) : l'embranchement (divisio) ou le phylum (phylum), la classe (classis), l'ordre (ordo), la famille (familia), le genre (genus) et l'espèce (species), de sorte que toute espèce est classée dans un genre, tout genre dans une famille, etc. Pour les organismes hybrides, les taxons d'hybrides sont appelés « nothotaxons » (du grec νόθος, « bâtard »), les principaux rangs de nothotaxons étant le nothogenre (nothogenus), qui est le rang le plus élevé permis, et la nothoespèce (nothospecies). Des « morphotaxons » (morphotaxa), de tout rang, peuvent aussi être attribués à des formes asexuées de certains champignons ascomycètes ou basidiomycètes à cycle de vie pléomorphique, ainsi qu'à des organismes fossiles, un morphotaxon étant alors basé sur une forme ou une structure particulière, une étape historique de vie ou un état de préservation.

Accédez à l'intégralité de nos articles sans publicité

Pour les organismes non hybrides, les rangs secondaires de taxons sont la tribu (tribus) entre la famille et le genre, la section (sectio) et la série (series) entre le genre et l'espèce, et la variété (varietas) et la forme (forma) en dessous de l'espèce. Pour les organismes hybrides, les rangs secondaires de nothotaxons sont la nothosection (nothosectio) et la nothosérie (nothoseries) entre le nothogenre et la nothoespèce, et, en dessous de la nothoespèce, la nothovariété (nothovarietas) et la nothoforme (nothoforma), ces deux derniers termes étant toutefois peu employés (on utilise plutôt la notion de cultivar, définie et régie par l'I.C.N.C.P.).

Si un plus grand nombre de rangs de taxons est désiré, on en ajoute en adjoignant le préfixe « sous- » (sub) aux noms de taxons principaux ou secondaires : sous-règne (subregnum), sous-embranchement (subdivisio), etc. Si un plus grand nombre de rangs de nothotaxons est désiré, on en ajoute en adjoignant « sous- » (sub) en infixe juste après « notho » (notho) dans les noms de nothotaxons principaux ou secondaires : nothosous-genre (nothosubgenus), nothosous-espèce (nothosubspecies), etc. On peut ainsi atteindre vingt-trois rangs de taxons et, théoriquement, douze rangs de nothotaxons. D'autres rangs pourraient encore être introduits, à condition que cela n'entraîne ni confusion ni erreur (art. 4.3).

Taxons et nothotaxons - crédits : Encyclopædia Universalis France

Taxons et nothotaxons

Rangs de taxons - crédits : Encyclopædia Universalis France

Rangs de taxons

Publication valide et priorité

Le nom correct d'un taxon doit (sauf pour les autonymes, qui sont des noms que les règles du code déterminent automatiquement, dans certains cas, pour des subdivisions de genres ou d'espèces) avoir fait l'objet d'une publication effective et valide, et être légitime, c'est-à-dire soit en accord lors de sa publication avec les règles édictées par l'I.C.B.N., soit illégitime lors de sa publication mais légitimé par l'I.C.B.N. qui déclare explicitement le « conserver » : le code donne, en annexes, les listes exhaustives des noms de familles et de genres conservés (nomina conservanda), avec (sauf pour les familles de Bryophyta et Spermatophyta) leurs éventuels homonymes et synonymes rejetés.

Une publication effective consiste en la distribution de matériel imprimé au public ou au moins à des institutions botaniques possédant des bibliothèques accessibles aux botanistes, satisfaisant en outre à certaines conditions : depuis le 1er janvier 1953, une publication reproduisant un manuscrit, ou figurant dans un catalogue de vente, un périodique non scientifique, des listes d'échange de semences, ou accompagnant des exsiccata (parties de plantes desséchées), ne constitue pas une publication effective.

Accédez à l'intégralité de nos articles sans publicité

Une publication valide est une publication effective parue à ou après la date de départ du groupe auquel appartient le taxon, donnant un nom conforme aux règles, accompagnée d'une description ou d'une diagnose (exposé de l'auteur expliquant pourquoi il distingue ce taxon) – avec des figures précises si possible, et, pour les végétaux et champignons parasites, les noms scientifiques des hôtes – ou d'une référence à une description ou une diagnose effectivement publiée (sauf exceptions : inutile pour les noms de nothotaxons, et, pour les noms de genres, d'espèces ou de taxons infraspécifiques publiés avant le 1er janvier 1908, une illustration avec une analyse, ou, pour les plantes non vasculaires, une figure montrant des détails aidant à l'identification, suffit), et satisfaisant en outre à un certain nombre de conditions (art. 33 à 45 et 61). L'ensemble des textes associés à un nom dans une publication valide s'appelle le « protologue ».

La date de départ de la nomenclature, pour la notion de publication valide, est (art. 13) : pour les plantes non fossiles, le 1er mai 1753 (publication de Species plantarum de Linné) pour les Spermatophyta, Pteridophyta, Sphagnaceae, Hepaticae, Algae (sauf exceptions), Fungi et lichens, et le 1er janvier 1801 pour les Musci (sauf les Sphagnaceae) ; pour les plantes fossiles, le 31 décembre 1820 (publication de Flora der Vorwelt, Versuch de Kaspar Maria von Sternberg). Pour les familles et les taxons de rang inférieur, le nom correct d'un taxon est, sauf exceptions (en particulier les nomina conservanda), le nom le plus ancien validement publié pour ce taxon à ce rang à partir de la date de départ de la nomenclature du groupe auquel appartient le taxon. Pour les taxons de rang supérieur à la famille, ce principe de priorité ne s'applique pas.

Typification

L'attribution d'un nom de famille ou de taxon de rang inférieur est déterminée au moyen de types nomenclaturaux (types de noms de taxons). Un type nomenclatural est un élément auquel le nom d'un taxon est définitivement attaché, sans être nécessairement l'élément le plus typique ou le plus représentatif du taxon.

Le type d'un nom d'espèce ou d'un taxon infraspécifique est un spécimen conservé en permanence dans une collection ou un herbier (et non une plante vivante), provenant d'un unique individu sauf pour les petites plantes herbacées et les organismes les plus petits ; s'il est impossible de conserver un spécimen, le type peut être une illustration. L'I.C.B.N. définit en outre les termes suivants : « holotype », spécimen ou illustration que l'auteur utilise ou désigne comme type nomenclatural ; « lectotype », spécimen ou illustration désigné(e) comme type nomenclatural lorsque aucun holotype n'avait été indiqué lors de la publication du nom ou lorsque l'holotype est considéré comme appartenant à plus d'un taxon ou a été perdu ; « isotype », sorte de double de l'holotype, c'est-à-dire spécimen (et non illustration) collecté et conservé ; « syntype », l'un quelconque de deux ou plusieurs spécimens, soit cités dans le protologue lorsque aucun holotype n'y est désigné, soit désignés comme types ; « paratype », spécimen cité dans le protologue mais qui n'est ni l'holotype ni un isotype ni l'un des syntypes si deux ou plusieurs spécimens sont simultanément désignés comme types ; « isosyntype », double d'un syntype ; « isoparatype », double d'un paratype ; « néotype », spécimen ou illustration sélectionné(e) pour servir de type nomenclatural lorsque tout le matériel sur lequel le nom de taxon a été fondé est perdu ; « épitype », spécimen ou illustration sélectionné(e) pour servir de type interprétatif lorsqu'il est démontré que l'holotype, le lectotype ou le néotype, ou tout le matériel original associé à un nom validement publié, est ambigu et ne peut être utilisé pour attribuer précisément le nom d'un taxon. Ces différents types sont régis par des règles précises.

Accédez à l'intégralité de nos articles sans publicité

Le type d'un nom de genre ou d'une subdivision d'un genre est le type du nom d'une espèce de ce genre ou de cette subdivision, sauf exceptions (pour certains genres conservés par l'I.C.B.N. avec un autre type).

Le type d'un nom de famille ou d'une subdivision d'une famille est le même que celui du nom du genre sur lequel le nom de la famille ou de cette subdivision est formé. Les neuf noms de familles et le nom de sous-famille « irréguliers » (cf. ci-dessous) ont les mêmes types que les noms réguliers correspondants.

Ce principe de typification ne s'applique pas pour les noms de taxons de rang supérieur à la famille, sauf pour ceux qui sont automatiquement typifiés car basés sur un nom de genre.

Noms de taxons

Les noms de taxons s'écrivent en latin et en caractères italiques et, du sous-règne au genre, sont constitués d'un seul mot avec une majuscule à l'initiale. Depuis le congrès de 1999, il est recommandé que les nouveaux noms de taxons soient différents de noms existant déjà pour des groupes zoologiques ou bactériologiques.

Noms de taxons de rang compris entre l'embranchement et le sous-ordre inclus

Le nom d'un embranchement, d'un sous-embranchement, d'une classe ou d'une sous-classe est formé, soit à partir de caractères distinctifs de ce taxon (« nom descriptif »), soit à partir du nom d'un genre inclus dans ce taxon. Dans ce dernier cas, il est automatiquement typifié et les noms des taxons inférieurs (jusqu'à la sous-classe) qui incluent le type doivent être formés à partir de ce même nom de genre. Le nom d'un embranchement doit se terminer par le suffixe phyta pour les végétaux, mycota pour les champignons. Le nom d'un sous-embranchement doit se terminer par le suffixe phytina pour les végétaux, mycotina pour les champignons, ou bien être distingué par un préfixe ou suffixe du nom de l'embranchement auquel il appartient. Le nom d'une classe ou d'une sous-classe doit se terminer par un suffixe qui diffère selon qu'il s'agit de végétaux autres que les algues (opsida pour les classes, idae - mais non viridae - pour les sous-classes), d'algues (phyceae pour les classes, phycidae pour les sous-classes) ou de champignons (mycetes pour les classes, mycetidae pour les sous-classes).

Le nom d'un ordre ou d'un sous-ordre est formé, soit à partir de caractères distinctifs de ce taxon (« nom descriptif » ; par exemple : ordres des Centrospermae, Parietales ; sous-ordre des Eniantoblastae), soit à partir du nom légitime d'une famille incluse dans ce taxon (« nom automatiquement typifié » ; par exemple : ordres des Fucales, Polygonales ; sous-ordres des Bromeliineae, Malvineae). Dans ce dernier cas, il est formé en remplaçant la terminaison aceae du nom de famille par ales (mais non virales) pour les ordres et ineae pour les sous-ordres.

Noms de familles, sous-familles, tribus et sous-tribus

Le nom d'une famille est un adjectif pluriel utilisé comme substantif et formé à partir du nom légitime (en principe au génitif singulier, parfois non décliné) d'un genre de la famille avec la terminaison aceae. Le nom d'une sous-famille, d'une tribu ou d'une sous-tribu est formé de la même manière, mais avec, respectivement, le suffixe oideae, eae, ou inae - mais non virinae.

Toutefois, les noms de familles suivants (tous dans le sous-embranchement des Magnoliophytina ou angiospermes), qui ont été employés depuis fort longtemps, sont considérés comme validement publiés et préférés à ceux mis entre parenthèses (qui ont la terminaison régulière aceae et sont aussi autorisés) : Compositae (Asteraceae ; type, Aster L.) ; Cruciferae (Brassicaceae ; (type, Brassica L.) ; Graminae (Poaceae ; type, Poa L.) ; Guttiferae (Clusiaceae ; type, Clusia L.) ; Labiatae (Lamiaceae ; type, Lamium L.) ; Leguminosae (Fabaceae ; type, Faba Mill.) ; Palmae (Arecaceae ; type, Areca L.) ; Papilionaceae (Fabaceae ; type, Faba Mill.) ; Umbelliferae (Apiaceae ; type, Apium L.). Mais, si le nom Papilionaceae est considéré comme désignant une famille distincte du reste des Leguminosae, il est conservé à la place de Leguminosae.

Noms de genres et de subdivisions de genres

Le nom d'un genre (ou nom générique) est un substantif singulier ou un mot traité comme tel, choisi librement par l'auteur mais en respectant tout de même certaines règles ou recommandations telles que : un nom de genre ne doit pas coïncider avec un terme de morphologie, sauf s'il a été publié avant le 1er janvier 1912 et accompagné d'un nom d'espèce publié en accord avec le système binaire de Linné ; ce doit être un seul mot, éventuellement composé de deux parties agglutinées ou reliées par un trait d'union ; il ne doit pas se terminer par virus ; éviter les noms trop longs, trop difficiles à adapter au latin ou à prononcer en latin, formés par combinaison de mots de langues différentes, dédiés à des personnes étrangères à la botanique ou au moins aux sciences naturelles, formés par combinaison de parties d'autres noms de genres, semblables à ou dérivés de l'épithète spécifique du nom d'une espèce du genre ; éviter les adjectifs utilisés comme noms.

Le nom d'une subdivision de genre est une combinaison d'un nom de genre et d'une épithète subdivisionnaire connectée par l'abréviation, en caractères romains, du terme dénotant le rang : subg. (subgenus), sect. (sectio), subsect. (subsectio), ser. (series) ou subser. (subseries). L'épithète subdivisionnaire est, soit de la même forme que les noms de genre (de préférence, pour les sous-genres et sections), soit un adjectif pluriel accordé en genre avec le nom générique et écrit avec une majuscule à l'initiale (de préférence, pour les sous-sections, séries et sous-séries). Exemples : Costus subg. Metacostus ; Valeriana sect. Valerianopsis ; Euphorbia subsect. Tenellae ; Arenaria ser. Anomalae. L'épithète subdivisionnaire ne doit pas être formée du nom de genre précédé du préfixe Eu (ex. : « Carex sect. Eucarex » n'est pas valable) ; elle ne doit pas être identique au nom du genre, sauf si les deux noms ont le même type. Lorsque l'épithète subdivisionnaire est identique à ou dérivée de l'épithète d'une de ses espèces, le type du nom de la subdivision du genre est le même que celui du nom de l'espèce, sauf si l'auteur du nom de la subdivision a désigné un autre type (ex. : le type d'Euphorbia subg. Esula Pers. est le même que celui d'Euphorbia esula L.).

Noms d'espèces et de taxons infraspécifiques

Le nom d'une espèce est une combinaison binaire consistant en le nom du genre auquel elle appartient suivi par une épithète spécifique ayant la forme d'un adjectif ou d'un nom au génitif ou d'un mot en apposition. L'épithète spécifique doit être un seul mot, éventuellement composé de deux ou plusieurs parties agglutinées ou reliées par un ou des trait(s) d'union ; lorsqu'elle a la forme d'un adjectif non traité comme un substantif, elle s'accorde grammaticalement avec le nom générique (ex. : Helleborus niger L., Brassica nigra (L.) W. D. J. Koch, Verbascum nigrum L.) ; elle ne doit pas être identique au nom générique, même accompagné d'un symbole transcrit (ex. : « Nasturtium nasturtium-aquaticum », où « aquaticum » transcrit le symbole « ∇ » utilisé par Linné, n'est pas valable). Pour former une épithète spécifique, les auteurs doivent respecter certaines recommandations, telles que : éviter les épithètes trop longues, trop difficiles à prononcer en latin, formées par combinaison de mots de langues différentes, ayant un ou plusieurs trait(s) d'union, de même sens que le nom générique (pléonasme), exprimant un caractère commun à toutes ou presque toutes les espèces du genre, ne différant que peu de celle d'une autre espèce du genre, déjà utilisées pour une espèce d'un genre proche, empruntées à un nom non publié (sauf avec l'accord de l'auteur), utilisant un toponyme peu connu ou très restreint (sauf si l'espèce est strictement locale).

Si l'on désire indiquer le nom d'une subdivision du genre à laquelle appartient une espèce, l'épithète subdivisionnaire est placée entre parenthèses, éventuellement avec l'indication du rang de la subdivision, entre le nom du genre et l'épithète spécifique ; ex. : Loranthus (sect. Ischnanthus) gabonensis.

Accédez à l'intégralité de nos articles sans publicité

Le nom d'un taxon infraspécifique est une combinaison d'un nom d'espèce et d'une épithète infraspécifique connectée par l'abréviation, en caractères romains, du terme dénotant le rang : subsp. (subspecies), var. (varietas), subvar. (subvarietas), f. (forma) ou subf. (subforma). Exemple : Saxifraga aizoon subf. surculosa Engl. & Irmsch. (ou, si l'on veut indiquer toute la classification de la sous-forme : Saxifraga aizoon var. aizoon subvar. brevifolia f. multicaulis subf. surculosa Engl. & Irmsch.). Une épithète infraspécifique est formée comme une épithète spécifique, et avec les mêmes recommandations ; lorsqu'elle a la forme d'un adjectif non traité comme un substantif, elle s'accorde grammaticalement avec le nom générique (ex. : Solanum melongena var. insanum Prain).

Les épithètes spécifiques et infraspécifiques doivent s'écrire avec une minuscule à l'initiale. Il est toutefois permis de mettre une capitale à l'initiale des épithètes directement dérivées de noms de personnes (réelles ou mythiques), de noms vernaculaires (ou non latins) ou d'anciens noms de genre, mais cela n'est pas souhaitable, car source de confusion pour les non-spécialistes et injustifié dans le cas de noms vernaculaires (qui sont des noms communs).

Classement d'espèces et variétés - crédits : Encyclopædia Universalis France

Classement d'espèces et variétés

Toutes ces règles concernant les rangs et noms de taxons permettent, d'une part de classer chaque organisme dans la hiérarchie des rangs de taxons, d'autre part de dresser la classification des genres et des espèces d'un taxon de rang élevé. Toutefois, les classifications variant selon les points de vue de leurs auteurs et les progrès des recherches, le nombre de taxons reconnus comme valides à un certain rang diffère selon les classifications. Pour les angiospermes seules, par exemple, l'équipe des Royal Botanic Gardens de Kew reconnaît 454 familles (dans Vascular Plant Families and Genera, 1992), alors que R. F. Thorne en reconnaissait 351 (en 1983), R. M. T. Dahlgren 469 (en 1983 et 1985), D. A. Young 386 (en 1982), A. L. Tahtadžjan (Тачтаджян ; Takhtajan, Takhtadjian) 533 (en 1987) et A. J. Cronquist 383 (en 1981 et 1988).

Sous-embranchement des <rm>Pinophytina</rm> ou <rm>Gymnospermae</rm> (gymnospermes) : classes, sous-classes, ordres, familles - crédits : Encyclopædia Universalis France

Sous-embranchement des Pinophytina ou Gymnospermae (gymnospermes) : classes, sous-classes, ordres, familles

Sous-embranchement des <rm>Pinophytina</rm> ou <rm>Gymnospermae</rm> : les 16 familles et 80 genres actuels - crédits : Encyclopædia Universalis France

Sous-embranchement des Pinophytina ou Gymnospermae : les 16 familles et 80 genres actuels

Quelques particularités du latin botanique

Le latin botanique diffère sur certains points du latin classique.

Orthographe des noms de taxons

Les lettres k, rare en latin classique, et w et y, présentes seulement dans quelques mots étrangers transcrits en latin classique, sont permises dans les noms et épithètes botaniques latins ; les lettres i et j sont distinguées, ainsi que les lettres u et v ; les ligatures æ et œ indiquant l'unicité du phonème sont remplacées par les lettres séparées ae et oe, et il est permis d'indiquer la diérèse par un tréma sur le e (nous le recommandons vivement, mais c'est assez rarement fait) : et (ex. : Aëranthes Lindl. 1824, Hippophaë L. 1753, Isoëtaceae Rchb. 1828). Mis à part ce cas limité d'emploi du tréma, aucun signe diacritique n'est permis dans les noms et épithètes, et s'ils proviennent de mots de langues ayant des signes diacritiques ou des caractères spéciaux, ceux-ci doivent être transcrits, par exemple : ä, ö, ü deviennent respectivement ae, oe, ue ; é, è, ê deviennent e ou parfois ae ; å, ñ, ø et ß deviennent respectivement ao, n, oe et ss.

Les épithètes composées s'écrivent sans trait d'union (ex. : Acer pseudoplatanus L. 1753, non « pseudo-platanus » ; Ficus neoëbudarum Summerh. 1932, non « neo-ebudarum »), sauf si elles sont formées de mots habituellement indépendants ou si la dernière lettre d'un élément est identique à la première du suivant lorsqu'un trait d'union est permis (cf. ci-dessus ; ex. : Aster novae-angliae L. 1753, Coix lacryma-jobi L. 1753, Veronica anagallis-aquatica L. 1753, Athyrium austro-occidentale Ching 1986). Plusieurs règles précisent la construction des noms de genres et des épithètes subdivisionnaires, spécifiques et infraspécifiques à partir de noms de personnes ou de noms géographiques, ces derniers ayant leur forme latine classique (ex. : Lugdunum, Lyon, adj. lugdunensis) ou étant latinisés (ex. : New York, Noveboracum, adj. noveboracensis).

Genre grammatical des noms de genres

Le genre grammatical d'un nom générique est celui que lui assigne la tradition botanique (ex. : Adonis L. 1753, Diospyros L. 1753, Orchis L. 1753 sont considérés comme féminins, Lotus L. 1753 comme masculin), qui retient en général le genre classique des noms latins ou d'origine grecque. En l'absence de tradition botanique, le genre est celui indiqué par l'auteur. Les noms génériques composés prennent le genre de la dernière partie au nominatif ; si celle-ci est modifiée, le genre l'est aussi : par exemple, les composés se terminant par myces, odon, panax, pogon, stemon sont masculins ; ceux se terminant par achne, chlamys, daphne, mecon, osma sont féminins (mais ceux se terminant par gaster sont masculins par tradition botanique) ; ceux se terminant par ceras, dendron, nema, stigma, stoma sont neutres (mais ceux se terminant par anthos ou anthus, chilos, chilus ou cheilos sont masculins par tradition botanique). Les noms génériques formés arbitrairement ou à partir de noms vernaculaires ou d'adjectifs dont le genre n'est pas apparent, prennent le genre indiqué par leur auteur (ex. : Taonabo Aubl. 1775, féminin) ou, en l'absence d'indication de celui-ci, par le premier auteur le précisant dans une publication effective. Les noms génériques se terminant par anthes, oides ou odes sont féminins, ceux se terminant par ites sont masculins. Lorsqu'un genre est divisé en deux ou plusieurs genres, le ou les nouveau(x) nom(s) générique(s) devrai(en)t avoir le même genre grammatical que le nom générique initial (ex. : Xerocomus Quél. 1887, Boletellus Murrill 1909, issus de la division de Boletus L. : Fr., masculins).

Noms d'auteurs, dates et références

Citation des noms d'auteurs et de la date

Pour que l'indication du nom d'un taxon soit précise et complète, il faut citer (sauf pour les autonymes) le ou les nom(s) du ou des auteur(s) ayant validement publié le nom du taxon et la date de cette publication. Cette citation est régie par un certain nombres de règles et recommandations, dont voici les principales.

Les noms d'auteurs sont en général abrégés ; lorsqu'il y en a deux, ils sont reliés par une esperluette (« & ») ou par « et » (ex. : Araucariaceae Henkel & W. Hochst. 1865) ; lorsqu'il y en a trois ou plus, seul le premier est cité, suivi de « & al. » ou de « et al. », sauf dans la publication originale, où ils doivent être tous cités.

Accédez à l'intégralité de nos articles sans publicité

Lorsque l'auteur de la publication valide d'un nom de taxon, soit a repris le nom publié par un premier auteur avant la date de départ de la nomenclature du groupe auquel appartient le taxon (en particulier un auteur prélinnéen), soit souhaite indiquer qu'un autre auteur a publié (éventuellement comme nomen nudum, c'est-à-dire seul, sans description ni diagnose) ou formé ce nom avant lui, soit donne une description validant le nom donné par un autre auteur ou pour un nouveau taxon en reprenant un nom donné par un autre auteur, le nom de ce premier auteur peut être indiqué, suivi de « ex », avant celui de la publication valide (exemple : Lupinus Tourn. ex L. 1753, nom donné par Tournefort et repris par Linné). Malheureusement rarement indiquée, cette précision, qui rend en particulier justice aux auteurs prélinnéens, est à recommander.

Pour les noms adoptés (« sanctionnés ») par C. H. Persoon en 1801 (dans les Uredinales, Ustilaginales et Gasteromycetes) ou par E. M. Fries en 1821 et 1832 (dans les autres groupes de champignons), on peut signaler cette acceptation en ajoutant «  : Pers. » ou «  : Fr. » (exemple : Boletus piperatus Bull. 1790, adopté par Fries, peut être cité Boletus piperatus Bull. 1790 : Fr. 1821 ou Boletus piperatus Bull. : Fr.).

Une modification des caractères diagnostiques ou une limitation d'un taxon sans exclusion de son type ne modifie pas la citation du ou des auteur(s) de ce nom ; mais si la modification est importante, elle peut être indiquée en notant le nom de son auteur précédé de termes, en général abrégés, en notant sa nature : « emend. » (« emendavit »), « p. p. » (« pro parte »), « excl. sp. » (« exclusa specie » ou « exclusis speciebus »), « s. ampl. » (« sensu amplo »), « s. l. » (« sensu lato »), « s. str. » (« sensu stricto »), etc. (exemple : Phyllanthus L. emend. Müll. Arg.).

Accédez à l'intégralité de nos articles sans publicité

Lorsqu'un auteur adopte un nom existant mais en exclut définitivement le type original, cet homonyme nouveau doit être attribué à cet auteur, dont on fait suivre le nom de « non » suivi du nom de l'auteur antérieur (exemple : Lemanea Sirodot 1872 non Bory 1808, car S. Sirodot a placé en 1872 le type de Lemanea Bory 1808 dans Sacheria Sirodot 1872). S'il y a plusieurs homonymes antérieurs à citer, on utilise « non » pour le premier et « nec » pour les suivants (exemple : Bartlingia Brongn. 1827 non Rchb. 1824 nec F. Muell. 1882).

Lorsqu'un genre ou un taxon de rang inférieur est changé de rang en gardant son nom ou l'épithète finale de son nom, ou lorsqu'un taxon de rang inférieur au genre est transféré dans un autre genre ou une autre espèce, le nom de l'auteur antérieur doit être cité entre parenthèses suivi du nom de l'auteur du nouveau nom (exemples : Medicago polymorpha var. orbicularis L. 1753, élevée au rang d'espèce, devint Medicago orbicularis (L.) Bartal. 1776 ; Cistus aegyptiacus L. 1753, transféré dans le genre Helianthemum Mill., est cité Helianthemum aegyptiacum (L.) Mill. 1768).

Lorsqu'un nom de famille, de genre ou d'espèce est accepté en tant que nom conservé (nomen conservandum), l'abréviation « nom. cons. » peut être ajoutée à la citation complète (exemple : Combretum Loefl. 1758, nom. cons.).

Accédez à l'intégralité de nos articles sans publicité

Lorsqu'une espèce ou un taxon de rang inférieur est transféré d'une catégorie non hybride à une catégorie hybride (cf. ci-dessous) de même rang, ou inversement, la citation de l'auteur est inchangée mais peut être suivie de l'indication, entre parenthèses, de la catégorie originale ; exemples : si Stachys ambigua Sm. 1809 est considérée comme hybride, on peut la citer Stachys ×ambigua Sm. (pro sp.) ; Rydberg a estimé en 1899 que Salix ×glaucops Andersson 1868 était une espèce, à citer en ce cas Salix glaucops Andersson (pro hybr.).

Abréviation des noms d'auteurs

L'abréviation des noms d'auteurs est soumise à certaines recommandations qui ont été appliquées, avec d'autres principes supplémentaires, dans Authors of Plant Names (1992). Cet ouvrage, cité par l'I.C.B.N.-2006 (recommandation 46A.4) qui en a adopté les abréviations, donne une liste de 29 694 noms d'auteurs (dont 120 auteurs prélinnéens), de H. A. van der Aa à W. Zykoff, avec l'indication de leurs domaines de travail (algues, bryophytes, champignons, etc.) et l'abréviation de leur nom établie de telle façon qu'il n'y ait aucune ambiguïté, ce qui exige souvent de noter au moins les initiales des prénoms ou des parties non principales du nom.

Il serait trop long d'exposer en détail les règles d'abréviations. Notons simplement que : les particules sont supprimées sauf si elles sont inséparables du nom ; les premières lettres du nom sont données sans omission et le fait que le nom est abrégé est indiqué par la présence d'un point ; certains noms ont une abréviation résultant d'une longue tradition (exemple : L. pour Linné, DC. pour Augustin Pyramus de Candolle, R. Br. pour Robert Brown) ; lorsque plusieurs auteurs ont le même nom, la même abréviation de leur nom doit être accompagnée d'abréviations de leurs prénoms ou d'autres indications (« f. » pour « filius », éventuellement « bis », « ter »...) ; dans les noms de langues écrits en caractères latins avec des signes diacritiques, ceux-ci sont en général conservés (exemples : Å. E. Dahl, Szyszył) ; les noms de langues écrits en caractères non latins sont translittérés (mais pas en pīnyīn pour le chinois, et sans les tons).

Accédez à l'intégralité de nos articles sans publicité

Deux ou plusieurs abréviations de noms peuvent, exceptionnellement, désigner une même personne ayant édité sous plusieurs noms.

Pour éviter tout risque de mauvaise interprétation dans les citations de noms d'auteurs, il faut veiller à ce que le point indiquant qu'un nom est abrégé ne soit pas confondu avec le point de fin de phrase, et donc éviter de mettre un nom en fin de phrase.

Citation de la référence de la publication

Pour que le nom d'un taxon soit tout à fait complet et que l'on puisse se reporter à sa publication valide, il faut citer, non seulement la date, mais la référence précise de cette publication.

Cette citation est faite en indiquant, après le nom de l'auteur et en les faisant précéder de « in » ou d'une virgule (ou en les mettant entre parenthèses), l'abréviation du nom de l'ouvrage ou du périodique, des indications concernant le tome, le numéro ou la page, et la date (année, mois ou jour) ; par exemple : Rosa Tourn. ex L. in Sp. Pl. 491, 1er mai 1753.

Accédez à l'intégralité de nos articles sans publicité

La publication dans laquelle un auteur a rectifié un nom qu'il avait préalablement donné peut aussi être citée, après la mention « corr. » : Apocynum androsaemifolium L. (Sp. Pl. : 213. 1753 [corr. L., Syst. Nat., éd. 10, 2 : 946. 1759]), car Linné avait appelé cette espèce en 1753 « Apocynum fol. androsaemi » (« fol. » pour « foliis ») et a rectifié son nom en 1759.

Hybrides et noms de nothotaxons

L'hybridité, naturelle ou résultant de culture, est indiquée par l'utilisation du signe de multiplication ou par le préfixe « notho » au terme dénotant le rang du nothotaxon. Les hybrides sont désignés par une formule d'hybrides et peuvent aussi recevoir un nom de nothotaxon, qui s'applique également à leurs descendants.

Une formule d'hybrides est composée des noms botaniques des parents placés (dans l'ordre alphabétique – mais on peut aussi, si le parent femelle est connu, l'écrire en premier ; on peut aussi ajouter les signes ♀ pour femelle et ♂ pour mâle) de part et d'autre du signe de multiplication (en caractère romain, et précédé et suivi d'une espace), que l'hybridation soit naturelle, sexuelle ou somatique (par exemple par fusion de protoplastes). Exemples : Agrostis L. × Polygonum Desf. ; Agrostis stolonifera L. × Polygonum monspeliensis (L.) Desf. ; Salix aurita L. × Salix caprea L. (ou, en abrégeant, Salix aurita L. × S. caprea L.).

Accédez à l'intégralité de nos articles sans publicité

Le nom d'un nothogenre (ou nom nothogénérique) est constitué du signe de multiplication suivi, sans espace, d'un nom latin. S'il y a deux genres parents, ce nom latin est une combinaison du début (ou de la totalité) de l'un des noms des genres parents et de la fin (ou de la totalité) de l'autre (mais non des deux en entier), avec éventuellement une voyelle de liaison ; exemple : ×Cupressocyparis Dallim. 1937 (= Chamaecyparis Spach × Cupressus L.). S'il y a au moins quatre genres parents, ce nom latin est formé à partir du nom d'une personne (de préférence un collectionneur, un cultivateur ou un spécialiste du groupe) auquel on ajoute la terminaison « ara », sans dépasser huit syllabes ; exemple : ×Potinara Charlesworth & Co. 1922 (= Brassavola R. Br. × Cattleya Lindl. × Laelia Lindl. × Sophronitis Lindl.). S'il y a trois genres parents, ce nom latin est formé, soit par combinaison de parties des trois noms, avec éventuellement une ou deux voyelle(s) de liaison, et sans dépasser huit syllabes, soit comme les noms formés lorsqu'il y a au moins quatre genres parents ; exemples : ×Sophrolaeliocattleya Hurst 1898 (= Cattleya Lindl. × Laelia Lindl. × Sophronitis Lindl.), ×Wilsonara Charlesworth & Co. 1916 (= Cochlioda Lindl. × Odontoglossum Kunth × Oncidium Sw.).

Le nom d'un nothotaxon qui regroupe des hybrides entre des subdivisions d'un même genre est composé du nom du genre suivi de l'abréviation du terme dénotant le rang du nothotaxon et d'une épithète formée comme les noms latins nothogénériques ; exemple : Ptilostemon nothosect. Plinia Greuter 1973 (= Ptilostemon sect. Cassinia Greuter × P. sect. Platyrhaphium Greuter).

Le nom d'une nothoespèce dont les parents appartiennent à des genres différents est une combinaison d'un nom nothogénérique et d'une épithète nothospécifique ; exemple : ×Agropogon littoralis (Sm.) C. E. Hubb. 1946 (= Agrostis stolonifera L. × Polygonum monspeliensis (L.) Desf.). Le nom d'une nothoespèce dont les parents appartiennent au même genre est une combinaison du nom de genre et d'une épithète nothospécifique immédiatement précédée du signe de multiplication ; exemple : Mentha ×smithiana R. A. Graham 1949 (= Mentha aquatica L. × M. arvensis L. × M. spicata L.). Pour former des épithètes nothospécifiques ou de nothotaxons de rang inférieur, il est recommandé d'éviter de combiner des parties des épithètes des noms des parents.

Accédez à l'intégralité de nos articles sans publicité

Le nom d'un nothotaxon infraspécifique qui regroupe des hybrides entre des subdivisions d'une même espèce est composé du nom de l'espèce suivi de l'abréviation du terme dénotant le rang du nothotaxon et d'une épithète nothoinfraspécifique ; exemple : Polypodium vulgare nothosubsp. mantoniae (Rothm.) Schidlay 1966 (= Polypodium vulgare subsp. prionodes (Asch.) Rothm. × subsp. vulgare). Un nothotaxon infraspécifique peut être classé dans une nothoespèce ; exemple : Mentha ×piperita nothosubsp. pyramidalis (Ten.) Harley 1983 (= Mentha aquatica L. × M. spicata subsp. tomentosa (Briq.) Harley).

Accédez à l'intégralité de nos articles

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrir

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : diplômé en sciences de l'éducation, mathématique, économie, philosophie, ethnologie et bibliothéconomie

Classification

Médias

Nomenclature botanique: élaboration des règles - crédits : Encyclopædia Universalis France

Nomenclature botanique: élaboration des règles

Taxons et nothotaxons - crédits : Encyclopædia Universalis France

Taxons et nothotaxons

Rangs de taxons - crédits : Encyclopædia Universalis France

Rangs de taxons

Voir aussi